La sexualité de nos garçons, parlons-en !

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Entre œillades et pouffements de rire, des ados se passent un téléphone sous le manteau, pendant qu’à l’écart, une jeune fille rougissante rentre la tête dans les épaules. La scène n’est pas si rare dans les cours de récré ou salles de classe des collèges et lycées, où les jeunes filles comme garçons font circuler des « nudes », des photos dénudées d’eux-mêmes ou de leurs camarades, de plus en plus jeunes, parfois à peine pubères. Rendue incontrôlable une fois qu’elle est publiée sur WhatsApp, Snapchat ou Instagram, la diffusion de ces images intimes fait des ravages sur la réputation, la confiance et l’estime de soi de nombreux adolescents.


 La grande question du garçon à l’adolescence est : “Suis-je un homme” ?


Pression du groupe, course à la normalité, peur de la différence ou de ne pas être aimé… Pris dans les troubles de leur âge, les jeunes adolescents sont d’autant plus perdus dans leurs…

À l’École du samedi, l’orientation est un jeu d’enfants

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À 9 ans, Émie-Léa avait une idée bien définie de ce qu’elle ferait plus tard : architecte ou inspectrice de police. Mais, depuis quelques semaines, la décision de la petite fille s’est assouplie. « Elle rejetait le métier de journaliste, et pourtant, elle est devenue journaliste à la maison, s’amuse son père, Joseph Ugatai. Elle fait des reportages sur son chat, prépare des questions puis nous interviewe, nous dit comment nous positionner face à la caméra. »


Émie-Léa a changé d’avis grâce à Ikigai, l’École du samedi. Créée à Bordeaux, cette association a commencé en janvier à organiser des ateliers gratuits consacrés à la découverte des métiers. Chaque samedi matin, 22 enfants de CM2 scolarisés en Réseau d’éducation prioritaire (Rep) rencontrent des intervenants venus présenter leur profession. Et ce, jusqu’en 5e. « Nous voulons leur montrer tout ce qu’il est possible de faire, qu’ils ne se disent pas qu’il y a des métiers faits pour eux, et d’autres non, explique Florian Machayekhi, à l’origine de l’association. Nous avons identifié une vingtaine de cycles, qui vont des nouvelles technologies au sport, en passant par le bien-être et la restauration. »


Des points de suture sur une banane


L’intérêt de l’École du samedi est de mettre les enfants en situation lors d’ateliers de 30 minutes. En janvier, à l’occasion du cycle « journalisme », les écoliers ont joué les reporters, se frottant à l’exercice du micro-trottoir puis de la conférence de presse. La session de mai était consacrée à la santé pour apprendre auprès d’une infirmière à soigner une plaie et à respecter les règles d’hygiène. Un chirurgien leur a proposé de réaliser des points de suture sur une banane, tandis qu’un radiologue leur a enseigné l’art de repérer une fracture. Chaque cycle, étalé sur quatre samedis, se conclut par une visite. Pour le journalisme, la rédaction du quotidien régional Sud-Ouest ; pour la santé, la caserne des sapeurs-pompiers.


« L’orientation est en toile de fond, mais elle n’est pas l’objectif principal » , souligne Florian Machayekhi. L’association entend plutôt prévenir le décrochage scolaire. Elle fait le pari qu’en montrant concrètement aux enfants à quels métiers peut mener l’école, ils comprendront à quoi elle sert, et auront envie d’y aller. « Nous avons choisi de les accueillir dès le CM2, parce qu’à 9-10 ans, les enfants sont encore hyper-curieux, estime l’organisateur. Plus tard, ils n’auraient plus cette petite étincelle. » À la jonction entre l’enfance et l’adolescence, le primaire et le collège, l’École du samedi fait de « l’accrochage scolaire ». Créé aux Pays-Bas il y a 20 ans, le concept a migré en Belgique en 2012. « Là-bas, les études montrent que les élèves passés par Tada ont une vision plus positive d’eux-mêmes, et une meilleure idée de ce qu’ils peuvent faire dans l’avenir. »


Du côté des parents, en revanche, la question de l’orientation n’est jamais loin. Adila Zemirline se souvient combien, en 3e, la recherche de stage de ses deux filles aînées a été difficile. « Elles ne savaient pas quoi faire et, pour moi, c’était compliqué de leur expliquer les différents métiers, je ne les connais pas tous ! » Quand ce sera au tour de Marwa, la benjamine, sa mère pense que l’École du samedi facilitera la démarche. « Elle connaîtra autre chose que les professions classiques comme médecin, policier, professeur, elle aura aussi découvert des métiers manuels, et elle saura quels en sont les avantages et les inconvénients. »


Le Réseau des anciens


D’ici là, après la 5e, Marwa aura intégré le « réseau des anciens » au sein duquel l’association a prévu de poursuivre son accompagnement. Il s’agira alors de s’orienter. Les élèves et leurs parents seront aidés pour dénicher un stage de 3e, et, surtout, trancher entre les filières générale, technologique et professionnelle. « Peut-être qu’il y aura un petit déclic, et qu’ils se souviendront qu’ils avaient adoré tel ou tel cycle » , espère Florian Machayekhi.