Ils ont choisi l’école à la maison 

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Au rez-de-jardin d’une maison de maître située à Beaumont-sur-Oise, à la limite de la Picardie, elles travaillent dans une pièce chaleureuse aménagée en salle d’étude et de jeux. « Pendant longtemps, nous avons simplement fait vivre et apprendre de la vie quotidienne », précise Julie Buisson, 39 ans, en feuilletant les épais « cahiers de vie » qui gardent la trace des visites de musées et expositions, des séjours et des activités. Un merle, puis deux martinets tombés du nid ont ainsi suscité une immersion en SVT pendant trois mois. Mais, l’année dernière, Léonie, 12 ans, a demandé davantage de « formel », car elle mûrit le projet d’aller au collège. La matinée est consacrée aux apprentissages.


Écouteurs sur les oreilles, la plus jeune travaille les maths sur tablette, à l’aide d’une application. Vive et débrouillarde, Lucine a su lire dès l’âge de 4 ans, avec la méthode des Alphas. De temps à…

Ils séjournent (presque) sur Mars !

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« Sur Mars, les roches sont plus saillantes ! »,  souligne Victoria. Et la température moyenne, à la surface de la planète rouge, est d’environ – 65°C. « Avec d’énormes variations : elle peut atteindre – 145°C ! », précise Mouâdh. « Sans oublier la gravité, évidemment ! », rappelle Simon. Pour le reste, à deux ou trois détails près, l’illusion est parfaite. À quelques jours de leur envol, Victoria Da-Poian, Mouâdh Bouayad et Simon Bouriat, âgés de 21 ans, contemplaient encore des panoramas de leur future villégiature : une base de vie « martienne » installée dans le désert ocre de l’Utah, aux États-Unis ! Depuis le 11 février, ces étudiants à l’Isae-Supaero (Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace) de Toulouse, accompagnés de quatre autres camarades – dont un ingénieur –, ont enfin rejoint la Mars Desert Research Station (MDRS, « station de recherche dans un désert martien »). Au programme de leur séjour d’un peu plus de trois…

Gleeden : Le couple fidèle, une utopie du passé ?

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Les AFC contre Gleeden : le “business de l’infidélité“ en procès


Que pensez-vous du jugement rendu par le TGI ?


Ce jugement montre bien l’évolution de notre société : le mariage est devenu plus contractuel qu’institutionnel. Or un contrat se modifie. La fidélité serait donc une dimension d’engagement relatif, qui peut évoluer selon l’appréciation des conjoints. Mais si le droit peut évoluer avec les mœurs, la réalité est plus complexe. L’infidélité majeure, qui pouvait être tolérée avant, est aujourd’hui un motif de séparation. On ne reste plus ensemble parce qu’il le faut. La relation doit être authentique pour faire sens.


Comment expliquez-vous cette évolution ?


Qu’il soit social ou familial, le lien est aujourd’hui affecté. Sa pérennité ne va plus de soi. D’où la difficulté contemporaine à « faire couple » : nous nous sentons moins engagés que les générations précédentes dans l’échange d’une parole, dans le cadre d’une institution qui défaille. La production de normes devient de plus en plus individuelle, dans une société qui enjoint d’être soi-même et de se fier à ses sentiments. Cela ne va pas sans effet psychique : trouver sa propre norme est un exercice périlleux et lourd à assumer !


Aujourd’hui, par le mariage civil, les époux se doivent mutuellement fidélité, selon l’article 212 du Code civil. L’État sera-t-il jugé demain trop intrusif d’intervenir dans ce domaine ?


La famille est de plus en plus privatisée : chacun veut pouvoir la construire comme il l’entend, selon une perspective libérale et libertaire. On perçoit le sens de la dimension protectrice du mariage, la protection des époux et des enfants, la répercussion sociale du mariage. Dans le même temps, une aspiration plus subjective et personnelle d’épanouissement et d’authenticité s’accorde difficilement d’un contrat. Mais peut-on construire une relation en fonction d’un baromètre affectif personnel et fluctuant ? On peut poursuivre son désir, comme le furet, sans jamais l’atteindre.


L’obligation de fidélité supporte-t-elle des exceptions, comme l’a jugé le TGI ?


Je ne crois pas dans l’infidélité ludique, même si certains couples s’en réclament. D’abord le pourcentage des conjoints qui ont une relation extra-conjugale, d’un commun accord, est très faible. En réalité, le tissage de l’intimité engage toute la personne. Dans la majorité des cas, le fait de le vivre avec un(e) autre est vécu comme une trahison ou un abandon.


À quoi répond la tentation d’aller voir ailleurs ?


Les motifs sont divers mais l’infidélité est souvent causée par le désamour au sein du couple. Notre société sécrète de la disqualification, du mépris, la compétition narcissique et la revendication personnelle, qui se répercutent dans le couple. La vie de couple met à nu : quand on se dévoile, on se rend vulnérable, on peut être confrontés aux échardes de l’autre. Beaucoup de conjoints se sentent ainsi jugés, mal-aimés. Et il n’y a rien de pire que la solitude, quand on est deux ! L’infidélité peut s’expliquer en partie par ce dépérissement de l’héritage commun.


La fidélité est-elle possible aujourd’hui ?


C’est une question existentielle, qui touche à la vie et à la mort. Il existe une angoisse de vieillir avec un conjoint dont on perçoit les limites. Or accepter de continuer avec l’autre tel qu’il est suscite la créativité. Quand j’accepte que l’autre ne changera pas, je lui offre la liberté de changer. Ainsi, un conjoint mutique commencera à partager lorsqu’il sentira moins de sollicitations pour s’exprimer. Le couple, quand il réussit, est très personnalisant : il fait exister comme sujet face à un autre sujet. Paradoxalement, un alter ego aide à devenir soi. Le couple souligne la singularité de la personne.


Comment durer en couple ?


La vie conjugale n’est pas toujours régie par le principe de plaisir. Mais elle peut s’alléger avec le temps. Ce tissage passe par la sensorialité : le toucher, l’odorat, le regard que je pose sur l’autre. Il s’enrichit de la légèreté, de l’humour, qui supposent délicatesse et intelligence de la relation.Ce n’est pas donné tout de suite dans la vie d’un couple. Pour ne pas mourir, cet espace commun doit rester palpitant. 

Sexe, amour… et adolescence

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« Je suis sorti avec trop de filles, je sais plus où j’en suis… », avoue cet élève de 3e du lycée technique parisien Carcado-­Saisseval, lors d’une intervention du Cler-Amour et Famille sur la vie affective et sexuelle. Avant d’arriver à cette confidence d’adolescent, il faut essuyer réflexions et rires sarcastiques, qui voudraient masquer le malaise d’aborder ces sujets devant des pairs. Mais il en faudrait davantage pour déstabiliser Marie Brunon. « Le problème de votre génération n’est pas que tout est interdit, mais que tout est permis », explique cette « éducatrice à la vie », qui intervient en milieu scolaire depuis six ans. « Alors on va dialoguer pour réfléchir à ce qui construit et à ce qui ne construit pas. »


Avant la rencontre, les jeunes ont écrit leurs questions de façon anonyme. Révélatrices de leurs préoccupations : « Peut-on augmenter la taille des…

Anne-Dauphine Julliand : “La maladie et le bonheur ne sont pas incompatibles“

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Ces enfants ont entre 6 et 9 ans et la maladie est entrée avec force dans leur vie. Anne-Dauphine Julliand les a filmés « avec sensibilité mais sans sensiblerie ». En se mettant à leur hauteur, physiquement et psychiquement, à leur écoute : « Je les ai laissés libres de ce qu’ils avaient envie de partager. » Journaliste de formation, Anne-Dauphine Julliand a elle-même été confrontée, avec son mari, à la maladie et à la mort de l’une de ses filles, Thaïs, décédée à l’âge de 3 ans. Et au lourd handicap de sa seconde fille, Azylis. Deux drames dont elle a témoigné sans pathos au fil de deux livres : Deux Petits Pas sur le sable mouillé et Une journée particulière (les Arènes). C’est cette expérience intime qui, dit-elle, lui a donné « la légitimité » pour réaliser Et les Mistrals gagnants. Un documentaire dont le titre fait écho à la chanson de Renaud et notamment à ces paroles : « Te raconter enfin qu’il faut aimer la vie Et l’aimer même si le temps est assassin Et emporte avec lui les rires des enfants. »  


Un enfant nous dit : « La maladie n’empêche pas d’être heureux ». C’est pour cela que vous avez réalisé ce film ?


Anne-Dauphine Julliand. C’est pour cette phrase et surtout pour celle qui suit : « Rien n’empêche d’être heureux. » Tugdual nous dit cela avec toute sa spontanéité. Il part de son propre cas puis il réfléchit, « Qu’est ce qui empêche d’être heureux ? » J’aime qu’il y ait la continuité de ces deux phrases, car c’est le propos du film de dépasser le cadre de la maladie et nous interroger sur ce qui dans la vie nous empêche d’être heureux. Quand on voit comment un enfant conçoit la vie, cela enlève beaucoup de nos peurs et de nos difficultés, en tout cas cela les remet à leur place.


En quoi vivent-ils la maladie différemment des adultes ?


Elle ne va pas envahir le reste de leur vie. Bien sûr, il y a des moments compliqués et quand c’est dur, ils le disent. Mais ils sont capables de savoir vivre l’instant comme il est. Alors que nous, adultes – c’est mon expérience – nous avons tendance face à une maladie, à nous laisser entièrement contaminer par cette épreuve. On en vient même à penser : « Est-ce que je peux encore être heureux, est-ce que j’ai le droit de l’être ? »


Ces jeunes que vous filmez sont étonnants de courage, voire de maturité…


Oui, mais ils restent des petits enfants. Plus que de la maturité, j’y vois de la sagesse, une conception très instinctive de la vie.