Avant-propos de Science & Vie n°1164

Standard

Avec moins de 300 morts pour plus de 3 milliards de voyageurs, jamais le transport aérien n’était apparu aussi sûr qu’en 2013. “ Il faudrait voler sans interruption pendant 6 500 ans avant de risquer un accident ”, avaient annoncé triomphalement les responsables de la sécurité aérienne américaine.

Las… les années se suivent et ne se ressemblent pas. L’année 2014 risque fort d’être la plus meurtrière de ce début de xxie siècle. Le seul mois de juillet a enregistré trois accidents de première importance. Si d’eux d’entre eux (l’ATR-72 en approche de l’aéroport de Magong et le MD-83 dans le nord du Mali) sont intervenus dans des situations météorologiques particulièrement difficiles, tout porte à penser que le Boeing 777-200 exploité par Malaysia Airlines a été abattu par un missile sol-air alors qu’il survolait une zone de conflit à proximité de la frontière entre l’Ukraine et la Russie.

Cette tragédie vient nous rappeler que les avions civils sont bien démunis lorsqu’ils sont la cible d’attaques militaires (voir notre article p. 36) et nous interroge : le transport par la voie des airs sera-t-il encore le plus sûr d’entre tous si des foyers de guerre se déclarent de plus en plus nombreux ?

En matière d’énergie nucléaire, le pire ne devait advenir, au pire, que tous les quelques siècles (et au mieux, tous les quelques millénaires). S’il était encore permis d’y croire vingt-cinq ans après Tchernobyl, tout a changé depuis Fukushima. Ce sont désormais 5 réacteurs civils qui ont vu leur coeur fondre depuis la fin des années 1970 ; 5 sur quelque 500 réacteurs dans le monde. On est loin du compte… Le calcul de probabilités d’accident est un exercice redoutablement difficile pour lequel les experts peinent à s’entendre. Mais, désormais, il n’est plus déraisonnable de penser qu’un accident nucléaire grave advienne en Europe dans les années ou décennies à venir. Que se passerait-il alors ? Nous avons mené l’enquête en France.

 

>> Consulter le sommaire de ce numéro

Leave a Reply