Les aphrodisiaques ont-ils une réelle efficacité ?

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Qu'il s'agisse des huîtres ou du gingembre, l'effet sur la mécanique sexuelle est en fait indirect. / Ph. Tim Hill/Food and Drink Photos/Corbis
Qu’il s’agisse des huîtres ou du gingembre, l’effet sur la mécanique sexuelle est en fait indirect. / Ph. Tim Hill/Food and Drink Photos/Corbis

La profusion de produits promettant de doper le désir sexuel incite à croire que c’est possible. Mais il faut ici distinguer deux choses : d’une part, le désir ; de l’autre, la mécanique corporelle. Or, les preuves scientifiques que ces substances élèveraient le désir propre-ment dit sont inexistantes.

“Aucune substance analysée ne démontre de manière convaincante des effets de stimulation sexuelle”, affirme ainsi Jacques Diezi, professeur honoraire de pharmacologie et toxicologie à l’université de Lausanne (Suisse), également auteur de La Pharmacologie d’Aphrodite.

« Aphrodisiaque » n’est pas une notion scientifique

“La catégorie ‘aphrodisiaque’ n’existe pas dans les ouvrages de pharmacologie, rappelle-t-il par ailleurs. Et l’on n’a réalisé sur ces substances aucun essai comparatif contrôlé, par exemple, ainsi qu’on l’exigerait d’un nouveau médicament.” Au mieux, leur effet sur la libido relève donc du placebo.

Reste que certaines de ces substances “dilatent les vaisseaux des corps caverneux des organes sexuels ; elles peuvent aussi augmenter la production de spermatozoïdes ou encore les niveaux de testostérone. En clair, elles ont un effet sur l’organisme, mais il ne s’agit pas ipso facto d’aphrodisiaques”, insiste le chercheur.

D’ailleurs, c’est sur leur action directe sur la mécanique sexuelle que se fonde la réputation de produits tels que le gingembre, le safran, la grenade ou les huîtres.

Ainsi, selon une étude publiée il y a deux ans par des chercheurs de l’université Queen Margaret d’Edimbourg, au Royaume-Uni, la grenade ferait grimper de 24 % le niveau de testostérone, cette hormone sécrétée surtout chez l’homme par les testicules, mais aussi chez la femme par les ovaires.

Des mécanismes favorisant les performances sexuelles

Un an plus tôt, des chercheurs de l’université de Guelph, au Canada, avaient montré pour leur part que le gingembre et le safran favorisent l’afflux de sang – et par conséquent l’érection – dans le pénis et le clitoris, grâce à leurs propriétés vasodilatatrices. Les huîtres, très riches en zinc, un oligoélément indispensable à la spermatogenèse, contribuent, elles, au processus de production de spermatozoïdes.

Comme le Viagra, ces produits réputés aphrodisiaques peuvent donc présenter une réelle efficacité pour augmenter les performances sexuelles… à ne pas confondre avec la notion même de désir.

L.P.-C.

Trois conseils pour observer la nature en famille

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1) En cherchant des formes géométriques.

Découpez dans du carton plusieurs formes géométriques : des carrés, des rectangles, des ovales, des étoiles, puis distribuez-les aux participants en leur demandant de retrouver ces formes dans la nature. Cette consigne n’est qu’un prétexte pour passer du temps dans la nature. Chacun expérimente qu’une contemplation réussie peut aussi consister à s’émerveiller devant les « petites choses » qu’elle propose : une fourmi, une toile d’araignée, une goutte d’eau au bout d’une feuille. A la fin, chacun partage ses découvertes.

2) En confectionnant un Mandala

Invitez chacun à confectionner une couronne puis à tracer à l’intérieur la figure de son choix avec ce qu’il trouve dans la nature : des herbes sèches, des aiguilles de pain, des petites pierres, des feuilles. L’ensemble constitue des sortes de mandala ou rosace. Cette animation est l’occasion de découvrir la diversité de ce qui nous entoure. Elle amène à prendre dans ses mains des fleurs, des cailloux, des brindilles, et à les toucher, les soupeser, les comparer, autant d’occasions de contempler la nature de façon active. Terminez avec une visite des œuvres, commentées par leurs auteurs.

3) En écoutant les sons de la nature

Distribuez une feuille en mettant une croix au milieu, puis demandez aux participants de dessiner les sons perçus autour d’eux, sans donner plus de précisions. Certains peuvent représenter des notes de musique, mais d’autres seront plus créatifs. Qu’importe que chacun laisser aller son inspiration. Concluez par une exposition des productions. 

Pour aller plus loin : http://www.cpie.fr

Contempler la nature avec la méthode de Franz Jalics

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 Quelle est la place de la nature dans cette approche ?

La proximité de la nature nous aide à passer du mode du faire à celui de l’être. Il s’agit de revenir au fondement de notre être au monde : la sensation qui nous relie à ce dernier. Non pas effectuer une action, ni penser, ni même éprouver un sentiment, mais se centrer sur la sensation de notre corps. Concrètement, nous sommes invités à entrer dans la contemplation par une marche lente dans la nature, en s’arrêtant régulièrement pour observer. Il s’agit de nous laisser progressivement imprégner par la sensation physique perçue à son contact et non par les sentiments.

Comment distinguer la sensation du sentiment ?

Si on place la main au-dessus d’une flamme, c’est chaud, nous sommes dans la sensation. Si ensuite nous trouvons cela agréable, nous sommes dans le sentiment, mais la perception de chaleur vient en premier. Cette approche nous incite à revenir à la sensation pure pour être pleinement présents et demeurer en contact avec le réel. Nous sommes alors davantage dans la sensation que dans l’observation qui suppose déjà une dualité entre l’objet et le sujet.

Quelle différence faites-vous entre contemplation et observation ?

Lorsque nous observons, nous restons les maîtres de l’action. Nous sommes actifs, notre regard s’oriente vers un point précis tout en restant extérieur à la chose regardée. Par la contemplation, nous devenons plus passifs, en demeurant simplement réceptifs à la sensation provoquée. Nous réduisons la distance ainsi à l’objet et lui laissons la préséance.

Ce n’est pas une attitude naturelle !

Pourtant, nous vivons ce contact sensoriel avec le monde est présent en permanence, mais nous ne le percevons pas souvent, car nous sommes englués dans nos pensées et nos sentiments. Si par exemple vous regardez de hautes herbes et que vous songez que vous n’avez pas tondu votre pelouse, revenez à la sensation produite par l’ondoiement de ces herbes. Si vous entendez des cloches sonner et que vous dites qu’il est l’heure d’aller manger, demeurez juste dans la sensation générée par leur vibration. Si vous êtes émerveillé par la beauté d’une fleur et son jaune éclatant, demeurez dans l’éclat de cette couleur. Progressivement, nous quitte alors l’envie d’agir, puis de penser, puis d’éprouver des sentiments pour devenir totalement présents au réel par la sensation. Ce contact avec la nature favorise ainsi un mouvement de l’extérieur vers l’intérieur de nous mêmes.

Est-ce si mauvais de laisser une place à nos raisonnements et à nos sentiments ?

 Il ne s’agit pas de nier notre rationalité et notre affectivité qui sont essentielles, mais d’expérimenter un niveau plus archaïque dont nous avons si peu conscience dans le quotidien de nos jours. Je donne ces exercices depuis longtemps et chaque fois les personnes disent sortir renouvelées par cette expérience. Dans les Exercices spirituels Saint-Ignace invite de la même manière à sentir et goûter les choses intérieurement en contemplant une scène de l’Evangile.

Comment poursuivre ensuite pour entrer en contact avec soi-même ?

La méthode est progressive. Après la marche ralentie, Il s’agit de prendre une posture immobile pour contempler. Tout d’abord notre attention se focalise sur la sensation de l’air qui entre par les narines et qui descend par le pharynx jusque dans les poumons puis le bas-ventre. Cet exercice dure trente minutes. Après avoir passé plusieurs séquences à percevoir le souffle, nous joignons les mains et nous nous rendons attentifs à l’énergie qui se dégage et relie les deux paumes. Avec la respiration, ce nouvel exercice contribue à nous unifier.

Ensuite de dire « oui » à chaque expir est une manière de toujours mieux accepter le réel qui nous est donné. On poursuit alors l’exercice en énonçant le nom de Marie, puis enfin, selon la Prière du cœur, celui de Jésus : « Christ » sur l’inspiration puis « Jésus » sur l’expiration. A chaque fois, ces différentes phases requièrent des temps conséquents entrecoupés de marche méditative. Il est bon de répéter chaque étape avant de passer à la suivante. Progressivement nous nous centrons sur Dieu plus intime à nous-mêmes que nous-mêmes et ne restons plus à la périphérie des choses. 

 

Prochaine session d’initiation à cette méthode : Du 3 au 5 octobre à Notre Dame de la Route www.ndroute.ch