Giono sous le soleil d’hiver

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La route qui monte vers Manosque est balayée, ce matin-là, par des trombes d’eau. On trouve refuge au Buffet de la gare, où les quelques clients qui sirotent leur petit noir ne parlent que de la crue de la Durance – une jeune femme dans sa voiture a été emportée par le courant… La Haute-Provence à la morte-saison est bien loin du cliché des cigales et des lavandes. Un pays âpre et violent, traversé par le troupeau des nuages qui s’étirent, laissant poindre bientôt « le petit soleil gris d’hiver », ainsi que l’affectionnait Jean Giono. Sur les collines secouées par un vent de gueux, le feuillage des oliviers est soudain éclaboussé de lumière. Ce grand théâtre tourmenté de la nature, l’auteur du Chant du monde le préférait à tout autre. Et, pour approcher son oeuvre, rien de mieux que cette météo capricieuse et glaciale, selon l’écrivaine Emmanuelle Lambert : « La Provence de Giono est grise et rude, pas nécessairement aimable. La toundra, ou presque. »


La jeune auteure vient d’obtenir le prix Femina essai pour Giono, furioso, dans lequel elle raconte sa redécouverte des écrits du maître pendant les trois années de préparation de l’exposition qui a lieu actuellement au Mucem, à Marseille. Commissaire de cette grande rétrospective, elle raille l’image simplificatrice de l’écrivain provençal, du pâtre de Manosque, ce monsieur à la pipe et au veston de velours, escorté du bêlement des moutons et de ses adorateurs. L’oeuvre de l’écrivain populaire – qui savait, certes, faire vibrer dans ses interviews la corde sensible du pays natal – est hantée par la noirceur et la présence du mal.


Au milieu des chevauchées, des plongeons et des folles aventures, il y a, dans ses romans, les épidémies et les souffrances qui s’abattent, les inondations et les incendies. On y éventre et on y égorge les bêtes, on y assassine les humains, on séquestre, on violente, on empoisonne, on se pend ou on se tire une balle dans la tête – ainsi la jeune amoureuse de Que ma joie demeure et le policier d’Un roi sans divertissement.


À jamais marqué par la guerre


Vous avez dit solaire, Giono ? S’il chante si bien la lumière, c’est au sortir de l’ombre. (…)

Je m’habille à la mode éthique

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Depuis le drame du Rana Plaza en 2013, qui a fait plus de 1100 victimes, les conditions de fabrication sociales et environnementales de nos vêtements sont régulièrement questionnées. Rien qu’en termes d’émissions de dioxyde de carbone (CO2), la fabrication lointaine des habits, selon des procédés énergivores, a un impact lourd. Comme le rappelle l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) dans son guide pratique le Revers de mon look, la mode émet chaque année 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre, soit un impact « plus important que les vols internationaux et le trafic maritime réunis ».


Seconde main et labels 


Pour contrecarrer ces effets à votre échelle, le plus simple – et le moins onéreux – est de recourir aux vêtements de seconde main. Déjà fabriqués, ils ne nécessitent pas de nouvelles matières pour compléter votre garde-robe. De plus en plus de friperies et de recycleries, dont les adresses dans votre ville peuvent être dénichées sur Internet, ouvrent dans l’Hexagone. Certes, vous n’y trouverez pas toute la mode dernier cri ni plusieurs tailles du même modèle, mais tout le nécessaire vestimentaire y est généralement proposé, pour toutes les saisons et tous les âges, sans être vieillot pour autant. Si vous tenez à avoir du neuf, vous pouvez privilégier certains labels comme Oeko-Tex, Gots (pour Global Organic Textile Standard), ou l’Écolabel européen. Ils portent sur les procédés de fabrication, tant en termes d’agriculture que d’intrants chimiques pendant la transformation des matières. À savoir, dans son guide pratique, l’Ademe indique que le label Better Cotton Initiative, « très utilisé par les industriels », est aussi plus simple à obtenir que les autres, car moins exigeant.


Coton, lin et chanvre 


De manière générale, privilégier le coton biologique favorise une fibre moins gourmande en eau pendant sa culture, tout comme le lin et le chanvre. Attention cependant à la provenance des vêtements, indiquée sur l’étiquette : si la France est le premier producteur mondial de lin, un vêtement de cette matière fabriqué en Asie aura demandé beaucoup de carburant pour être transformé puis rapporté en France. Plus généralement, vérifier le pays de provenance des habits permet d’en choisir qui sont conçus moins loin, avec toutefois un bémol : l’indication de pays peut ne concerner que la dernière étape de fabrication… Pour ce qui est des fibres synthétiques, enfin, elles proviennent le plus souvent du pétrole. Favoriser celles qui sont recyclées permet d’éviter de puiser de nouvelles ressources.


À savoir

Des collectifs comme Éthique sur l’étiquette travaillent sur ces questions et peuvent fournir des renseignements sur les pratiques des grandes marques : https://ethique-suretiquette.org

Giono sous le soleil d’hiver

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La route qui monte vers Manosque est balayée, ce matin-là, par des trombes d’eau. On trouve refuge au Buffet de la gare, où les quelques clients qui sirotent leur petit noir ne parlent que de la crue de la Durance – une jeune femme dans sa voiture a été emportée par le courant… La Haute-Provence à la morte-saison est bien loin du cliché des cigales et des lavandes. Un pays âpre et violent, traversé par le troupeau des nuages qui s’étirent, laissant poindre bientôt « le petit soleil gris d’hiver », ainsi que l’affectionnait Jean Giono. Sur les collines secouées par un vent de gueux, le feuillage des oliviers est soudain éclaboussé de lumière. Ce grand théâtre tourmenté de la nature, l’auteur du Chant du monde le préférait à tout autre. Et, pour approcher son oeuvre, rien de mieux que cette météo capricieuse et glaciale, selon l’écrivaine Emmanuelle Lambert : « La Provence de Giono est grise et rude, pas nécessairement aimable. La toundra, ou presque. »


La jeune auteure vient d’obtenir le prix Femina essai pour Giono, furioso, dans lequel elle raconte sa redécouverte des écrits du maître pendant les trois années de préparation de l’exposition qui a lieu actuellement au Mucem, à Marseille. Commissaire de cette grande rétrospective, elle raille l’image simplificatrice de l’écrivain provençal, du pâtre de Manosque, ce monsieur à la pipe et au veston de velours, escorté du bêlement des moutons et de ses adorateurs. L’oeuvre de l’écrivain populaire – qui savait, certes, faire vibrer dans ses interviews la corde sensible du pays natal – est hantée par la noirceur et la présence du mal.


Au milieu des chevauchées, des plongeons et des folles aventures, il y a, dans ses romans, les épidémies et les souffrances qui s’abattent, les inondations et les incendies. On y éventre et on y égorge les bêtes, on y assassine les humains, on séquestre, on violente, on empoisonne, on se pend ou on se tire une balle dans la tête – ainsi la jeune amoureuse de Que ma joie demeure et le policier d’Un roi sans divertissement.


À jamais marqué par la guerre


Vous avez dit solaire, Giono ? S’il chante si bien la lumière, c’est au sortir de l’ombre. (…)

Je m’habille à la mode éthique

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Depuis le drame du Rana Plaza en 2013, qui a fait plus de 1100 victimes, les conditions de fabrication sociales et environnementales de nos vêtements sont régulièrement questionnées. Rien qu’en termes d’émissions de dioxyde de carbone (CO2), la fabrication lointaine des habits, selon des procédés énergivores, a un impact lourd. Comme le rappelle l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) dans son guide pratique le Revers de mon look, la mode émet chaque année 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre, soit un impact « plus important que les vols internationaux et le trafic maritime réunis ».


Seconde main et labels 


Pour contrecarrer ces effets à votre échelle, le plus simple – et le moins onéreux – est de recourir aux vêtements de seconde main. Déjà fabriqués, ils ne nécessitent pas de nouvelles matières pour compléter votre garde-robe. De plus en plus de friperies et de recycleries, dont les adresses dans votre ville peuvent être dénichées sur Internet, ouvrent dans l’Hexagone. Certes, vous n’y trouverez pas toute la mode dernier cri ni plusieurs tailles du même modèle, mais tout le nécessaire vestimentaire y est généralement proposé, pour toutes les saisons et tous les âges, sans être vieillot pour autant. Si vous tenez à avoir du neuf, vous pouvez privilégier certains labels comme Oeko-Tex, Gots (pour Global Organic Textile Standard), ou l’Écolabel européen. Ils portent sur les procédés de fabrication, tant en termes d’agriculture que d’intrants chimiques pendant la transformation des matières. À savoir, dans son guide pratique, l’Ademe indique que le label Better Cotton Initiative, « très utilisé par les industriels », est aussi plus simple à obtenir que les autres, car moins exigeant.


Coton, lin et chanvre 


De manière générale, privilégier le coton biologique favorise une fibre moins gourmande en eau pendant sa culture, tout comme le lin et le chanvre. Attention cependant à la provenance des vêtements, indiquée sur l’étiquette : si la France est le premier producteur mondial de lin, un vêtement de cette matière fabriqué en Asie aura demandé beaucoup de carburant pour être transformé puis rapporté en France. Plus généralement, vérifier le pays de provenance des habits permet d’en choisir qui sont conçus moins loin, avec toutefois un bémol : l’indication de pays peut ne concerner que la dernière étape de fabrication… Pour ce qui est des fibres synthétiques, enfin, elles proviennent le plus souvent du pétrole. Favoriser celles qui sont recyclées permet d’éviter de puiser de nouvelles ressources.


À savoir

Des collectifs comme Éthique sur l’étiquette travaillent sur ces questions et peuvent fournir des renseignements sur les pratiques des grandes marques : https://ethique-suretiquette.org

Giono sous le soleil d’hiver

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La route qui monte vers Manosque est balayée, ce matin-là, par des trombes d’eau. On trouve refuge au Buffet de la gare, où les quelques clients qui sirotent leur petit noir ne parlent que de la crue de la Durance – une jeune femme dans sa voiture a été emportée par le courant… La Haute-Provence à la morte-saison est bien loin du cliché des cigales et des lavandes. Un pays âpre et violent, traversé par le troupeau des nuages qui s’étirent, laissant poindre bientôt « le petit soleil gris d’hiver », ainsi que l’affectionnait Jean Giono. Sur les collines secouées par un vent de gueux, le feuillage des oliviers est soudain éclaboussé de lumière. Ce grand théâtre tourmenté de la nature, l’auteur du Chant du monde le préférait à tout autre. Et, pour approcher son oeuvre, rien de mieux que cette météo capricieuse et glaciale, selon l’écrivaine Emmanuelle Lambert : « La Provence de Giono est grise et rude, pas nécessairement aimable. La toundra, ou presque. »


La jeune auteure vient d’obtenir le prix Femina essai pour Giono, furioso, dans lequel elle raconte sa redécouverte des écrits du maître pendant les trois années de préparation de l’exposition qui a lieu actuellement au Mucem, à Marseille. Commissaire de cette grande rétrospective, elle raille l’image simplificatrice de l’écrivain provençal, du pâtre de Manosque, ce monsieur à la pipe et au veston de velours, escorté du bêlement des moutons et de ses adorateurs. L’oeuvre de l’écrivain populaire – qui savait, certes, faire vibrer dans ses interviews la corde sensible du pays natal – est hantée par la noirceur et la présence du mal.


Au milieu des chevauchées, des plongeons et des folles aventures, il y a, dans ses romans, les épidémies et les souffrances qui s’abattent, les inondations et les incendies. On y éventre et on y égorge les bêtes, on y assassine les humains, on séquestre, on violente, on empoisonne, on se pend ou on se tire une balle dans la tête – ainsi la jeune amoureuse de Que ma joie demeure et le policier d’Un roi sans divertissement.


À jamais marqué par la guerre


Vous avez dit solaire, Giono ? S’il chante si bien la lumière, c’est au sortir de l’ombre. (…)

Je m’habille à la mode éthique

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Depuis le drame du Rana Plaza en 2013, qui a fait plus de 1100 victimes, les conditions de fabrication sociales et environnementales de nos vêtements sont régulièrement questionnées. Rien qu’en termes d’émissions de dioxyde de carbone (CO2), la fabrication lointaine des habits, selon des procédés énergivores, a un impact lourd. Comme le rappelle l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) dans son guide pratique le Revers de mon look, la mode émet chaque année 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre, soit un impact « plus important que les vols internationaux et le trafic maritime réunis ».


Seconde main et labels 


Pour contrecarrer ces effets à votre échelle, le plus simple – et le moins onéreux – est de recourir aux vêtements de seconde main. Déjà fabriqués, ils ne nécessitent pas de nouvelles matières pour compléter votre garde-robe. De plus en plus de friperies et de recycleries, dont les adresses dans votre ville peuvent être dénichées sur Internet, ouvrent dans l’Hexagone. Certes, vous n’y trouverez pas toute la mode dernier cri ni plusieurs tailles du même modèle, mais tout le nécessaire vestimentaire y est généralement proposé, pour toutes les saisons et tous les âges, sans être vieillot pour autant. Si vous tenez à avoir du neuf, vous pouvez privilégier certains labels comme Oeko-Tex, Gots (pour Global Organic Textile Standard), ou l’Écolabel européen. Ils portent sur les procédés de fabrication, tant en termes d’agriculture que d’intrants chimiques pendant la transformation des matières. À savoir, dans son guide pratique, l’Ademe indique que le label Better Cotton Initiative, « très utilisé par les industriels », est aussi plus simple à obtenir que les autres, car moins exigeant.


Coton, lin et chanvre 


De manière générale, privilégier le coton biologique favorise une fibre moins gourmande en eau pendant sa culture, tout comme le lin et le chanvre. Attention cependant à la provenance des vêtements, indiquée sur l’étiquette : si la France est le premier producteur mondial de lin, un vêtement de cette matière fabriqué en Asie aura demandé beaucoup de carburant pour être transformé puis rapporté en France. Plus généralement, vérifier le pays de provenance des habits permet d’en choisir qui sont conçus moins loin, avec toutefois un bémol : l’indication de pays peut ne concerner que la dernière étape de fabrication… Pour ce qui est des fibres synthétiques, enfin, elles proviennent le plus souvent du pétrole. Favoriser celles qui sont recyclées permet d’éviter de puiser de nouvelles ressources.


À savoir

Des collectifs comme Éthique sur l’étiquette travaillent sur ces questions et peuvent fournir des renseignements sur les pratiques des grandes marques : https://ethique-suretiquette.org

Giono sous le soleil d’hiver

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La route qui monte vers Manosque est balayée, ce matin-là, par des trombes d’eau. On trouve refuge au Buffet de la gare, où les quelques clients qui sirotent leur petit noir ne parlent que de la crue de la Durance – une jeune femme dans sa voiture a été emportée par le courant… La Haute-Provence à la morte-saison est bien loin du cliché des cigales et des lavandes. Un pays âpre et violent, traversé par le troupeau des nuages qui s’étirent, laissant poindre bientôt « le petit soleil gris d’hiver », ainsi que l’affectionnait Jean Giono. Sur les collines secouées par un vent de gueux, le feuillage des oliviers est soudain éclaboussé de lumière. Ce grand théâtre tourmenté de la nature, l’auteur du Chant du monde le préférait à tout autre. Et, pour approcher son oeuvre, rien de mieux que cette météo capricieuse et glaciale, selon l’écrivaine Emmanuelle Lambert : « La Provence de Giono est grise et rude, pas nécessairement aimable. La toundra, ou presque. »


La jeune auteure vient d’obtenir le prix Femina essai pour Giono, furioso, dans lequel elle raconte sa redécouverte des écrits du maître pendant les trois années de préparation de l’exposition qui a lieu actuellement au Mucem, à Marseille. Commissaire de cette grande rétrospective, elle raille l’image simplificatrice de l’écrivain provençal, du pâtre de Manosque, ce monsieur à la pipe et au veston de velours, escorté du bêlement des moutons et de ses adorateurs. L’oeuvre de l’écrivain populaire – qui savait, certes, faire vibrer dans ses interviews la corde sensible du pays natal – est hantée par la noirceur et la présence du mal.


Au milieu des chevauchées, des plongeons et des folles aventures, il y a, dans ses romans, les épidémies et les souffrances qui s’abattent, les inondations et les incendies. On y éventre et on y égorge les bêtes, on y assassine les humains, on séquestre, on violente, on empoisonne, on se pend ou on se tire une balle dans la tête – ainsi la jeune amoureuse de Que ma joie demeure et le policier d’Un roi sans divertissement.


À jamais marqué par la guerre


Vous avez dit solaire, Giono ? S’il chante si bien la lumière, c’est au sortir de l’ombre. (…)

Je m’habille à la mode éthique

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Depuis le drame du Rana Plaza en 2013, qui a fait plus de 1100 victimes, les conditions de fabrication sociales et environnementales de nos vêtements sont régulièrement questionnées. Rien qu’en termes d’émissions de dioxyde de carbone (CO2), la fabrication lointaine des habits, selon des procédés énergivores, a un impact lourd. Comme le rappelle l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) dans son guide pratique le Revers de mon look, la mode émet chaque année 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre, soit un impact « plus important que les vols internationaux et le trafic maritime réunis ».


Seconde main et labels 


Pour contrecarrer ces effets à votre échelle, le plus simple – et le moins onéreux – est de recourir aux vêtements de seconde main. Déjà fabriqués, ils ne nécessitent pas de nouvelles matières pour compléter votre garde-robe. De plus en plus de friperies et de recycleries, dont les adresses dans votre ville peuvent être dénichées sur Internet, ouvrent dans l’Hexagone. Certes, vous n’y trouverez pas toute la mode dernier cri ni plusieurs tailles du même modèle, mais tout le nécessaire vestimentaire y est généralement proposé, pour toutes les saisons et tous les âges, sans être vieillot pour autant. Si vous tenez à avoir du neuf, vous pouvez privilégier certains labels comme Oeko-Tex, Gots (pour Global Organic Textile Standard), ou l’Écolabel européen. Ils portent sur les procédés de fabrication, tant en termes d’agriculture que d’intrants chimiques pendant la transformation des matières. À savoir, dans son guide pratique, l’Ademe indique que le label Better Cotton Initiative, « très utilisé par les industriels », est aussi plus simple à obtenir que les autres, car moins exigeant.


Coton, lin et chanvre 


De manière générale, privilégier le coton biologique favorise une fibre moins gourmande en eau pendant sa culture, tout comme le lin et le chanvre. Attention cependant à la provenance des vêtements, indiquée sur l’étiquette : si la France est le premier producteur mondial de lin, un vêtement de cette matière fabriqué en Asie aura demandé beaucoup de carburant pour être transformé puis rapporté en France. Plus généralement, vérifier le pays de provenance des habits permet d’en choisir qui sont conçus moins loin, avec toutefois un bémol : l’indication de pays peut ne concerner que la dernière étape de fabrication… Pour ce qui est des fibres synthétiques, enfin, elles proviennent le plus souvent du pétrole. Favoriser celles qui sont recyclées permet d’éviter de puiser de nouvelles ressources.


À savoir

Des collectifs comme Éthique sur l’étiquette travaillent sur ces questions et peuvent fournir des renseignements sur les pratiques des grandes marques : https://ethique-suretiquette.org

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La route qui monte vers Manosque est balayée, ce matin-là, par des trombes d’eau. On trouve refuge au Buffet de la gare, où les quelques clients qui sirotent leur petit noir ne parlent que de la crue de la Durance – une jeune femme dans sa voiture a été emportée par le courant… La Haute-Provence à la morte-saison est bien loin du cliché des cigales et des lavandes. Un pays âpre et violent, traversé par le troupeau des nuages qui s’étirent, laissant poindre bientôt « le petit soleil gris d’hiver », ainsi que l’affectionnait Jean Giono. Sur les collines secouées par un vent de gueux, le feuillage des oliviers est soudain éclaboussé de lumière. Ce grand théâtre tourmenté de la nature, l’auteur du Chant du monde le préférait à tout autre. Et, pour approcher son oeuvre, rien de mieux que cette météo capricieuse et glaciale, selon l’écrivaine Emmanuelle Lambert : « La Provence de Giono est grise et rude, pas nécessairement aimable. La toundra, ou presque. »


La jeune auteure vient d’obtenir le prix Femina essai pour Giono, furioso, dans lequel elle raconte sa redécouverte des écrits du maître pendant les trois années de préparation de l’exposition qui a lieu actuellement au Mucem, à Marseille. Commissaire de cette grande rétrospective, elle raille l’image simplificatrice de l’écrivain provençal, du pâtre de Manosque, ce monsieur à la pipe et au veston de velours, escorté du bêlement des moutons et de ses adorateurs. L’oeuvre de l’écrivain populaire – qui savait, certes, faire vibrer dans ses interviews la corde sensible du pays natal – est hantée par la noirceur et la présence du mal.


Au milieu des chevauchées, des plongeons et des folles aventures, il y a, dans ses romans, les épidémies et les souffrances qui s’abattent, les inondations et les incendies. On y éventre et on y égorge les bêtes, on y assassine les humains, on séquestre, on violente, on empoisonne, on se pend ou on se tire une balle dans la tête – ainsi la jeune amoureuse de Que ma joie demeure et le policier d’Un roi sans divertissement.


À jamais marqué par la guerre


Vous avez dit solaire, Giono ? S’il chante si bien la lumière, c’est au sortir de l’ombre. (…)

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Depuis le drame du Rana Plaza en 2013, qui a fait plus de 1100 victimes, les conditions de fabrication sociales et environnementales de nos vêtements sont régulièrement questionnées. Rien qu’en termes d’émissions de dioxyde de carbone (CO2), la fabrication lointaine des habits, selon des procédés énergivores, a un impact lourd. Comme le rappelle l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) dans son guide pratique le Revers de mon look, la mode émet chaque année 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre, soit un impact « plus important que les vols internationaux et le trafic maritime réunis ».


Seconde main et labels 


Pour contrecarrer ces effets à votre échelle, le plus simple – et le moins onéreux – est de recourir aux vêtements de seconde main. Déjà fabriqués, ils ne nécessitent pas de nouvelles matières pour compléter votre garde-robe. De plus en plus de friperies et de recycleries, dont les adresses dans votre ville peuvent être dénichées sur Internet, ouvrent dans l’Hexagone. Certes, vous n’y trouverez pas toute la mode dernier cri ni plusieurs tailles du même modèle, mais tout le nécessaire vestimentaire y est généralement proposé, pour toutes les saisons et tous les âges, sans être vieillot pour autant. Si vous tenez à avoir du neuf, vous pouvez privilégier certains labels comme Oeko-Tex, Gots (pour Global Organic Textile Standard), ou l’Écolabel européen. Ils portent sur les procédés de fabrication, tant en termes d’agriculture que d’intrants chimiques pendant la transformation des matières. À savoir, dans son guide pratique, l’Ademe indique que le label Better Cotton Initiative, « très utilisé par les industriels », est aussi plus simple à obtenir que les autres, car moins exigeant.


Coton, lin et chanvre 


De manière générale, privilégier le coton biologique favorise une fibre moins gourmande en eau pendant sa culture, tout comme le lin et le chanvre. Attention cependant à la provenance des vêtements, indiquée sur l’étiquette : si la France est le premier producteur mondial de lin, un vêtement de cette matière fabriqué en Asie aura demandé beaucoup de carburant pour être transformé puis rapporté en France. Plus généralement, vérifier le pays de provenance des habits permet d’en choisir qui sont conçus moins loin, avec toutefois un bémol : l’indication de pays peut ne concerner que la dernière étape de fabrication… Pour ce qui est des fibres synthétiques, enfin, elles proviennent le plus souvent du pétrole. Favoriser celles qui sont recyclées permet d’éviter de puiser de nouvelles ressources.


À savoir

Des collectifs comme Éthique sur l’étiquette travaillent sur ces questions et peuvent fournir des renseignements sur les pratiques des grandes marques : https://ethique-suretiquette.org