À la Maison des parents, un lieu d’accueil pour toutes les familles

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« Coucou, tu me vois ? » Amir, 2 ans et demi, éclate de rire. Puis il entre à quatre pattes dans le tunnel en pop-up rouge, afin de rejoindre sa maman assise à l’autre bout. En jean et pull noir, Elham vient pour la première fois à l’atelier « Je joue avec mon enfant » à la Maison des parents, une structure novatrice qui a ouvert ses portes en 2014, au Creusot (71). « Ce lieu est génial, surtout quand il fait froid et qu’on n’a pas envie de rester trois heures au parc ! On n’a pas tout cet espace et tous ces jeux chez nous », se réjouit cette quadragénaire. Ses enfants étant scolarisés à la maison, ce rendez-vous leur permet aussi des rencontres.


Une autre famille franchit les portes du récent bâtiment en bois. Même les plus petits connaissent les règles et ôtent leurs chaussures avant d’accéder à la salle paradisiaque : mobilier à leur hauteur, tricycles, garage, poupées, véhicules de toutes tailles… La piscine à balles remporte un…

À la Maison des parents, un lieu d’accueil pour toutes les familles

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« Coucou, tu me vois ? » Amir, 2 ans et demi, éclate de rire. Puis il entre à quatre pattes dans le tunnel en pop-up rouge, afin de rejoindre sa maman assise à l’autre bout. En jean et pull noir, Elham vient pour la première fois à l’atelier « Je joue avec mon enfant » à la Maison des parents, une structure novatrice qui a ouvert ses portes en 2014, au Creusot (71). « Ce lieu est génial, surtout quand il fait froid et qu’on n’a pas envie de rester trois heures au parc ! On n’a pas tout cet espace et tous ces jeux chez nous », se réjouit cette quadragénaire. Ses enfants étant scolarisés à la maison, ce rendez-vous leur permet aussi des rencontres.


Une autre famille franchit les portes du récent bâtiment en bois. Même les plus petits connaissent les règles et ôtent leurs chaussures avant d’accéder à la salle paradisiaque : mobilier à leur hauteur, tricycles, garage, poupées, véhicules de toutes tailles… La piscine à balles remporte un…

Famille : pourquoi Macron revoit sa copie

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La politique familiale selon Emmanuel Macron ? Pour les associations de défense de la famille, les premiers signaux envoyés n’ont pas été rassurants. Fin septembre, alors qu’aucune disposition phare ne figurait dans son programme présidentiel, le gouvernement baisse le montant et le plafond de ressources de la prestation d’accueil du jeune enfant (Paje). Parallèlement, il revalorise certes le complément de mode de garde (CMG) pour les familles monoparentales.


Mais la combinaison de deux mesures permet surtout de réaliser une économie de 70 millions d’euros, dans la continuité des tours de vis du précédent quinquennat. « Une fois de plus, la politique familiale sert de variable d’ajustement budgétaire et répond seulement à une logique de justice sociale », regrette Jean-Marie Andrès, président des Associations des familles catholiques (AFC). « Ce sont encore des mesures techniques qui ne témoignent pas d’une vision globale »,

L’État Providence a-t-il abandonné la famille ?

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Les chiffres sont tombés ce mardi 16 janvier et ils ne sont pas positifs. Certes, la France compte 67,2 millions d’habitants, et sa population continue à augmenter (+ 0,3%). Mais c’est essentiellement en raison du solde migratoire et du solde naturel, autrement dit de la différence entre les décès, très nombreux en 2017, et les naissances. C’est ce que révèle le bilan démographique de la France publié par l’Insee, à l’occasion du lancement de la nouvelle campagne de recensement de la population. 


Si nous restons le pays de l’Union européenne où la fécondité est la plus élevée, le nombre de naissances diminue pour la troisième année consécutive, suffisamment pour que l’on y décèle une tendance : 767.000 bébés seulement sont nés en 2017. On en comptait 785.000 en 2016, 800.000 en 2015, 820.000 en 2014… Quant à l’indicateur conjoncturel de fécondité, qui indique la somme des taux de fécondité par âge d’une année, il se tasse à 1,88 enfant par…

“Il ne faut pas réduire la politique familiale à une politique sociale“

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La mutation de la famille conduit à l’évolution de la politique familiale. Depuis les années 1960, le travail des femmes s’est répandu, le divorce a été facilité par la loi de 1975 et réformé en 2004, de nouvelles formes familiales ont vu le jour. L’attente à son égard a également évolué. Comment aider les familles d’aujourd’hui, dans un contexte économique qui fait parfois craindre un désengagement de l’État providence ? Le sociologue François de Singly, qui a étudié la transformation de la famille, nous éclaire.


L’État Providence a-t-il abandonné la famille ?


Qu’est-ce qui fait la spécificité de la politique familiale française ?


En France, historiquement, les politiques familiales n’ont pas été créées pour aider les familles, mais pour soutenir la natalité. Cette originalité française ne date pas…

Apprenons ensemble à décrypter les “fake news“

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Facebook, Twitter, YouTube…, les réseaux sociaux sont la première source d’information des plus jeunes. Et c’est aussi par ce biais que sont le plus souvent véhiculées les fausses nouvelles. Cécile Rousselle coordonne le programme européen Internet sans crainte, animé en France par Tralalère, société spécialisée dans l’éducation et la transmission numérique des enfants de 4 à 18 ans. Elle nous explique comment s’en prémunir.


Les fake news sont le thème de la journée Safer Internet Day 2018. Pourquoi ?


Les fake news existent depuis longtemps, mais le phénomène s’est accentué depuis les attentats de 2015. De nombreuses fausses informations ont circulé. Discours conspirationnistes, remise en cause des événements, images truquées… Ce qui me semble inquiétant, c’est ce climat de défiance généralisée envers les médias traditionnels, envers l’information. Après les attentats, il y a eu aussi des débats sur la manière de parler de ces événements à son enfant ou sur celle de parler des images télévisées. Beaucoup d’initiatives ont été lancées à ce moment-là, et toutes n’ont pas été pertinentes. Mais aujourd’hui, les projets sont à maturité : nous pouvons faire le tri, développer et proposer ceux qui fonctionnent.


À quel âge faut-il commencer cette éducation à l’information et aux bonnes pratiques numériques ?


Aujourd’hui, même les plus jeunes sont confrontés à des images sur Internet… et aux réseaux sociaux. La formation de l’esprit critique est essentielle à tout âge. Les enfants doivent être éduqués à l’image en général. Très tôt, il faut leur montrer comment est tourné un film, comment est prise une photo, et leur parler du cadre ; quand on élargit, qu’est-ce qu’on voit autour ? Derrière chaque photo, chaque histoire, il y a un parti pris. Ce n’est pas grave, mais ce qui est problématique, c’est de ne pas le décoder.


Concrètement, comment aider les plus jeunes à prendre du recul ?


En premier lieu, les parents doivent se poser la question de leurs propres pratiques, parce qu’ils sont un exemple. Le problème des réseaux sociaux est que nous sommes confrontés aux avis de nos pairs, et surtout de ceux qui pensent comme nous. Les adultes ont parfois du mal à accompagner les plus jeunes parce qu’eux-mêmes n’ont pas toujours le recul nécessaire sur leurs pratiques et partagent des informations peu fiables. Ils doivent d’abord se demander comment ils partagent l’information. Ensuite, il faut prendre le temps de dialoguer avec l’enfant sur ce qu’il voit, pourquoi il le partage, s’il le vérifie, et provoquer le débat : est-ce que tout est vrai sur Internet ? Il faut aussi se demander comment est fabriquée l’information aujourd’hui, dans les médias traditionnels, sur le Web. Se poser cette question, c’est déjà prendre du recul. Pour se former et aider leurs enfants, les parents peuvent se tourner vers des guides, comme Internet, ça s’apprend (sur internetsans crainte.fr), ou vers des associations qui travaillent sur le sujet.


Une journée de sensibilisation

Le Safer Internet Day mobilise une trentaine de pays européens. En France, le programme de sensibilisation, Internet sans crainte, est animé par la société Tralalère. Chaque année, en février, une journée est consacrée à la sensibilisation des enfants, des parents et de la communauté éducative aux bonnes pratiques sur Internet. Elle aura lieu le 6 février sur le thème « Info ou intox : apprendre à reconnaître les fake news. » Des centaines de structures éducatives proposeront des actions et des ateliers, et de nombreuses ressources éducatives seront mises à disposition. Des associations d’éducation populaire y seront associées.

Renseignements : Internetsanscrainte.fr


 

L’État Providence a-t-il abandonné la famille ?

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Les chiffres sont tombés ce mardi 16 janvier et ils ne sont pas positifs. Certes, la France compte 67,2 millions d’habitants, et sa population continue à augmenter (+ 0,3%). Mais c’est essentiellement en raison du solde migratoire et du solde naturel, autrement dit de la différence entre les décès, très nombreux en 2017, et les naissances. C’est ce que révèle le bilan démographique de la France publié par l’Insee, à l’occasion du lancement de la nouvelle campagne de recensement de la population. 


Si nous restons le pays de l’Union européenne où la fécondité est la plus élevée, le nombre de naissances diminue pour la troisième année consécutive, suffisamment pour que l’on y décèle une tendance : 767.000 bébés seulement sont nés en 2017. On en comptait 785.000 en 2016, 800.000 en 2015, 820.000 en 2014… Quant à l’indicateur conjoncturel de fécondité, qui indique la somme des taux de fécondité par âge d’une année, il se tasse à 1,88 enfant par…

Véronique Gallo, au bord de la crise de mère

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Elle termine sa cigarette, entre dans le café situé face au théâtre des Mathurins et mord avec appétit dans une tartine beurrée. Naturelle et affable, Véronique Gallo aurait presque l’air grave sans les mimiques qui ont fait son succès. À l’écran ou sur scène, cette quadragénaire belge raconte les déboires d’une mère de quatre enfants, perfectionniste et débordée. Des scènes de vie familières : coupe de cheveux faite maison – une catastrophe –, rangement – un vœu pieux –, courses aux fringues pour l’ado en mode « bof », etc. Elle joue du fossé générationnel et montre, par exemple, l’intérêt tout relatif de Snapchat.


« Ce personnage est un peu la maman que j’étais, il y a une dizaine d’années », confie Véronique Gallo qui, dans la vraie vie, a trois enfants de 4 à 16 ans. Mère à 24 ans, comme elle en rêvait, elle découvre vite que jouer « 2 heures 50 » aux Playmobil ne soulève guère son enthousiasme. « Être parent secoue, c’est une remise en…

Comment aider un proche en dépression

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Tout a basculé en 2011, lorsque Nadège a perdu son père. En quelques mois, sa mère, devenue veuve, a manifesté des signes de plus en plus inquiétants, entre autres : annulation de rendez-vous chez des médecins, perte d’appétit, isolement tel qu’elle n’ouvrait plus la porte de chez elle. Vivant à une centaine de kilomètres, Nadège a dû solliciter l’aide de proches dans le voisinage de sa mère. Et lorsque l’hospitalisation s’est imposée, elle a compris et mis des mots sur ce qui avait été « plus ou moins caché » : la dépression de sa mère. « Jusque-là, et pendant des années, je sentais que cela n’allait pas. Qu’elle sortait de moins en moins de chez elle, réduisant toujours un peu plus son champ relationnel et ses activités à l’extérieur. Mais je ne voyais pas la dimension maladive de son comportement », analyse-t-elle. 


De fait, la dépression, qui touche plus de trois millions de personnes en France, est complexe à diagnostiquer….

“Ma femme est enceinte, mais je ne suis pas prêt à être papa“

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« Je vous écris car je viens d’apprendre que ma femme était enceinte.

Nous avions prévu de ne pas avoir d’enfant tout de suite, d’attendre un ou deux ans pour vivre notre vie à deux, faire des voyages, apprendre à vivre ensemble, vivre « librement » avant de s’engager dans une vie de famille.

Cet enfant qui va naître dans 9 mois m’assomme complètement : c’est comme si on me volait mon mariage. Et puis nous sortons juste de cette organisation du mariage, mais aussi de cette joie, et de certaines complications avec nos familles… Je me réjouissais de profiter de ce temps de répit, en prenant du large avec ma femme, en profitant juste simplement de vivre avec elle.

Je précise que j’ai envie de fonder une famille, avec plusieurs enfants, mais tout comme pour le mariage, « chaque chose en son temps ». Or tout se précipite : Je vois déjà les moments où ma femme n’ira pas bien… tout va être centré autour de lui, même notre futur voyage de noces !

Comme si les pleurs, les cacas à nettoyer n’étaient pas suffisants dans quelques mois… Alors qu’on verra moins nos amis, on ne pourra plus voyager, notre travail sera conditionné au bébé (je comptais changer de travail) on va devoir se rapprocher de nos parents (alors que mes beaux-parents se montraient intrusifs dans notre vie de couple). Et puis, je ne sais pas si je saurais être un bon papa. Mais par-dessus tout, je ne veux pas être papa ! Un ami m’a dit une phrase hier pour que je ne me pose plus la question : « tu es déjà père ! ». Alors je le prends sous l’angle du devoir.

Ma femme se réjouit de cette naissance, et est à la fois malheureuse de me voir si triste.

Je souhaiterais moi aussi me réjouir. Mais je ne peux pas. Je reste complètement secoué par la nouvelle.

J’en arrive à comprendre ces hommes qui quittent leur femme quand elle est enceinte.

Je me sens irresponsable : comment à plus de 30 ans nous n’avons pas su régler notre fécondité avec tous les moyens que nous avons ?

Je n’en veux pas à ma femme. Mais j’en veux à l’Eglise de conseiller ces méthodes naturelles, que nous avons suivies et préparées depuis des mois. Je ne vois qu’une solution : je dois parvenir à me réjouir de cette naissance. J’essaie de me convaincre d’avoir l’air moins triste (mais ma femme n’est pas dupe). Pour l’instant, je me suis convaincu simplement d’accepter cette naissance par « devoir » car je ne vois pas comment faire autrement. »


 


> La réponse de Jacques Arènes


Vous décrivez votre désarroi avec honnêteté. Sans cacher à la fois votre désir d’enfant – ou plutôt votre désir de famille – et, en même temps, votre refus quasi épidermique d’attendre cet enfant-là maintenant. Les enfants n’arrivent pas souvent au bon moment. C’est sûr qu’avec le contrôle contemporain des naissances, avoir un enfant non désiré est plus rare mais, en revanche, beaucoup de gens ne comprennent pas que l’enfant ne vienne pas quand ils l’ont décidé. Cela n’est pas complètement une mauvaise chose que d’attendre un enfant à un moment que vous n’avez pas choisi, malgré votre désir général et abstrait – ce qui est souvent le cas avant d’être en face de l’évènement concret de la grossesse – de faire famille. 


Cela n’est pas complètement une mauvaise chose parce que vous avez d’abord à vous accepter comme vous êtes : celui qui n’est pas prêt, qui n’a pas envie, qui n’arrive pas à se glisser dans sa peau de futur père. Il n’y a pas d’un côté les vrais pères, les supermans, ceux qui sont dans les starkings blocks de la paternité et, d’un autre côté, tous les autres qui n’y arrivent pas et ne se seraient pas de bons pères. La réalité est pour tout le monde plus complexe, et ce que vous avez d’abord à habiter, et ce d’une manière tenace, est votre imperfection. Voilà au moins une illusion dont vous êtes maintenant débarrassé : celle du père parfait !


En attendant vous pouvez tout lui dire à votre épouse. Pas pour lui gâcher sa grossesse, mais pour avancer tous les deux. Vous avez raison : il arrive souvent que l’enfant prenne trop de place et empêche la vie conjugale, et même si elle se sent plus prête que vous, votre femme va expérimenter elle aussi pas mal de changement intérieurs, et il est possible qu’elle se centre trop – comme vos parents respectifs – autour du bambin à venir. Il est aussi possible qu’elle soit en difficulté après l’accouchement. Elle non plus ne sera pas une mère parfaite. L’essentiel est pour vous deux de rester ensemble. 


Dites-lui que vous souhaitez demeurer un couple aimant et amoureux, et vous extraire des avis et des attentes des uns et des autres autour de vous. Et essayez dès maintenant de continuer à vivre à plein tous deux cette vie de couple si nouvelle, si intense. La grossesse n’empêche pas la libido… C’est un enjeu, que vous pouvez « travailler » ensemble de faire en sorte que le petit qui arrive n’empêche pas la mise en place encore plus réelle, encore plus forte de votre couple. Il s’agit donc d’y être attentif avec elle.


Par ailleurs, il y a quelque chose qui se réveille en vous à l’annonce de cette première paternité, un sentiment d’angoisse devant la responsabilité, devant ce que c’est d’être père. Au début, on ne sait pas trop et, du coup, la tâche paraît immense. Avant d’être père, vous êtes d’abord fils. J’imagine la filiation comme une « forme » qui grandit en nous et que nous recevons en partie des générations précédentes. Vous êtes déjà fils et cette « forme » de filiation vous relie à ceux qui vous précèdent : vos parents et plus particulièrement votre père, votre grand-père. En même temps, cela deviendra pour vous une « forme » très originale qui sera l’expression de votre propre singularité. Qu’est-ce qui s’est légué venant d’eux, ceux qui vous ont précédé, qu’est-ce que vous avez transformé de ce que vous avez reçu ? Comment au fond êtes-vous devenu fils (au sens profond du terme) ? 


Tout cela est présent en cet enfant qui s’annonce, enfant dont l’image encore imprécise condense et résume – en tous cas à travers l’angoisse qui préside à ce début de grossesse – votre filiation non encore achevée. Cela mérite un peu de temps que de réfléchir à ces angoisses, et à la manière dont elles reflètent ce que vous avez reçu ou, au contraire, ce que vous n’avez pas reçu. Rassurez-vous : on n’est jamais complètement fils, et, de la même manière, on n’est jamais complètement père. On se glisse peu à peu dans un rôle qui finira par nous habiter, et que nous léguerons aux générations suivantes.


Vous avez de toute façon complètement raison de prendre une attention particulière pour votre couple. C’est cela qui est essentiel. Vous êtes chrétien, et la Bible le décrit avec force et poésie en son premier livre : ce qui est premier est l’alliance et pas la filiation ; vous avez rencontré cette autre qu’est votre femme, et son énigme qui vous sort de vous-même et vous donne du désir pour elle et pour la vie elle-même. Votre enfant à venir ne doit pas être placé en premier. Il vous sera essentiel, à vous comme à elle, mais le moteur, l’énergie de l’édifice, le désir qui l’anime reposeront sur votre couple. Votre enfant, vous ne souhaitez pas passer toute votre vie avec lui. Un jour il s’en ira, et c’est bien. En revanche, j’imagine que vous désirez ardemment traverser votre existence avec votre épouse…


 


Posez vos questions à Jacques Arènes


Donner du sens à une épreuve, poser des choix délicats, comprendre une période de la vie… Vous avez des questions existentielles ou spirituelles ?
Adressez-les à Jacques Arènes, psychologue et psychanalyste :


> Par e-mail en écrivant à j.arenes@lavie.fr

> Par courrier postal en écrivant à Jacques Arènes, La Vie, 80 boulevard Auguste-Blanqui, 75013 Paris.


Chaque semaine, Jacques Arènes publie sa réponse à une des questions sur notre site internet.

Retrouvez toutes ses réponses passées dans notre rubrique
Questions de vie