Apprenons ensemble à décrypter les “fake news“

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Facebook, Twitter, YouTube…, les réseaux sociaux sont la première source d’information des plus jeunes. Et c’est aussi par ce biais que sont le plus souvent véhiculées les fausses nouvelles. Cécile Rousselle coordonne le programme européen Internet sans crainte, animé en France par Tralalère, société spécialisée dans l’éducation et la transmission numérique des enfants de 4 à 18 ans. Elle nous explique comment s’en prémunir.


Les fake news sont le thème de la journée Safer Internet Day 2018. Pourquoi ?


Les fake news existent depuis longtemps, mais le phénomène s’est accentué depuis les attentats de 2015. De nombreuses fausses informations ont circulé. Discours conspirationnistes, remise en cause des événements, images truquées… Ce qui me semble inquiétant, c’est ce climat de défiance généralisée envers les médias traditionnels, envers l’information. Après les attentats, il y a eu aussi des débats sur la manière de parler de ces événements à son enfant ou sur celle de parler des images télévisées. Beaucoup d’initiatives ont été lancées à ce moment-là, et toutes n’ont pas été pertinentes. Mais aujourd’hui, les projets sont à maturité : nous pouvons faire le tri, développer et proposer ceux qui fonctionnent.


À quel âge faut-il commencer cette éducation à l’information et aux bonnes pratiques numériques ?


Aujourd’hui, même les plus jeunes sont confrontés à des images sur Internet… et aux réseaux sociaux. La formation de l’esprit critique est essentielle à tout âge. Les enfants doivent être éduqués à l’image en général. Très tôt, il faut leur montrer comment est tourné un film, comment est prise une photo, et leur parler du cadre ; quand on élargit, qu’est-ce qu’on voit autour ? Derrière chaque photo, chaque histoire, il y a un parti pris. Ce n’est pas grave, mais ce qui est problématique, c’est de ne pas le décoder.


Concrètement, comment aider les plus jeunes à prendre du recul ?


En premier lieu, les parents doivent se poser la question de leurs propres pratiques, parce qu’ils sont un exemple. Le problème des réseaux sociaux est que nous sommes confrontés aux avis de nos pairs, et surtout de ceux qui pensent comme nous. Les adultes ont parfois du mal à accompagner les plus jeunes parce qu’eux-mêmes n’ont pas toujours le recul nécessaire sur leurs pratiques et partagent des informations peu fiables. Ils doivent d’abord se demander comment ils partagent l’information. Ensuite, il faut prendre le temps de dialoguer avec l’enfant sur ce qu’il voit, pourquoi il le partage, s’il le vérifie, et provoquer le débat : est-ce que tout est vrai sur Internet ? Il faut aussi se demander comment est fabriquée l’information aujourd’hui, dans les médias traditionnels, sur le Web. Se poser cette question, c’est déjà prendre du recul. Pour se former et aider leurs enfants, les parents peuvent se tourner vers des guides, comme Internet, ça s’apprend (sur internetsans crainte.fr), ou vers des associations qui travaillent sur le sujet.


Une journée de sensibilisation

Le Safer Internet Day mobilise une trentaine de pays européens. En France, le programme de sensibilisation, Internet sans crainte, est animé par la société Tralalère. Chaque année, en février, une journée est consacrée à la sensibilisation des enfants, des parents et de la communauté éducative aux bonnes pratiques sur Internet. Elle aura lieu le 6 février sur le thème « Info ou intox : apprendre à reconnaître les fake news. » Des centaines de structures éducatives proposeront des actions et des ateliers, et de nombreuses ressources éducatives seront mises à disposition. Des associations d’éducation populaire y seront associées.

Renseignements : Internetsanscrainte.fr


 

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