Dans un sudoku, y a-t-il un minimum de cases préremplies ?

Standard

 

Une grille de sudoku / Ph. 2/Jeffrey Coolidge/Ocean/Corbis

Une grille de sudoku / Ph. 2/Jeffrey Coolidge/Ocean/Corbis

Oui. L’enjeu pour les journaux qui publient des sudokus est de proposer une grille qui, munie de cases préremplies et d’indices, ne pourra être complétée que d’une seule façon ; les lecteurs, à force de déduction, seront tous conduits à une solution unique.

Rappelons que cette sorte de puzzle chiffré se compose d’une grille carrée de 9 cases de côté, soit 81 cases au total, subdivisée en 9 blocs de 3 cases de côté.Le principe est simple : remplir la grille de manière à ce que chaque rangée, chaque colonne et chacun des 9 blocs contiennent les chiffres de 1 à 9, en se servant des cases préremplies de chiffres.

Si en moyenne, un sudoku compte 25 indices, on sait que les grilles qui en contiennent seulement 16 peuvent toujours être complétées d’au moins deux façons, ce qui interdit leur publication ou n’en fait pas des défs acceptables. En revanche, dès 17 cases préremplies, on trouve des exemples de sudokus qui ne possèdent qu’une seule solution.

Le nombre minimal de cases préremplies est 17

Pour parvenir à ce chiffre de 17, le mathématicien Gordon Royle, de l’école d’informatique d’Australie occidentale, a épluché les quelque 50 000 grilles de sudoku de sa collection personnelle. Son constat : pas une seule ne comportait 16 cases préremplies. Les plus diaboliques ne descendant pas en dessous de 17 indices.

Afin de vérifer ce nombre, des mathématiciens de l’université de Dublin (Irlande) ont fait tourner un algorithme sur un superordinateur. Sa mission : remplir des grilles de 81 cases à 16 indices. Un travail de titan puisqu’il existe plus de 5,4 milliards de grilles possibles et pas moins de 34 millions de milliards de combinaisons d’indices à analyser pour chacune des grilles possibles.

Leur résultat, publié en 2012 dans la revue Nature, a montré qu’aucun des modèles de grille à 16 indices testés n’autorisait qu’une solution. CQFD !

K.J.

Mission Rosetta : l’ESA court derrière sa comète

Standard
La comète Churyumov-Gerasimenko tourne lentement sur elle-même, sous les yeux numériques de la sonde européenne Rosetta, le 11 juillet 2014. Immense surprise : la comète est un astre double... Photo ESA.

La comète Churyumov-Gerasimenko tourne lentement sur elle-même, sous les yeux numériques de la sonde européenne Rosetta, le 11 juillet 2014. Immense surprise : la comète est un astre double… Photo ESA.

Passons d’abord très vite sur la malheureuse et très malhabile communication de l’Agence spatiale européenne (ESA) à propos de sa mission Rosetta… Depuis une semaine, tous les spécialistes avaient vus les incroyables images de la comète Churyumov-Gerasimenko prises par la sonde Rosetta, et commençaient à les commenter, et forcément, tant était immense la surprise, à les diffuser, l’ESA, quant à elle, faisait semblant – et au 17 juillet au matin continuant à faire semblant – de n’avoir rien vu, rien entendu… C’est d’ailleurs la seconde fois que l’ESA est prise en flagrant délit de communication un peu, disons « décalée » et surréaliste à propos de la mission Rosetta, comme je l’expliquais ici. Annoncer comme une bonne nouvelle le fait que la comète Churyumov-Gerasimenko soit active six mois avant l’heure pouvait prêter à sourire… Aujourd’hui, tout le petit monde astronomique est littéralement subjugué par les images, totalement inattendues, de la comète, sauf l’agence qui a conçu la mission, dont la seule activité consiste à tracer les images de la comète et de tenter – vainement, forcément – de les bloquer et de les faire effacer… Dommage.
Bien, revenons à la comète Churyumov-Gerasimenko et à la sonde Rosetta qui fonce vers elle… A la place de la sonde, à qui on avait promis une approche sereine, une mise en orbite aisée, autour d’une petite et sage comète de quatre kilomètres, il y a de quoi s’inquiéter…
Au delà de l’activité fantasque de Churyumov-Gerasimenko, qui pourrait poser des problèmes à la sonde, et qui maintenant, forcément, s’explique, la surprise, l’immense surprise… c’est l’incroyable forme de la comète à laquelle va être confrontée Rosetta… En effet, la comète Churyumov-Gerasimenko est… double ! Découverte par deux astronomes, Klim Ivanovitch Churyumov et Svetlana Ivanovna Gerasimenko, se sera peut-être l’occasion, comme le suggère le bloggeur Jackbauer2 sur le forum astronomique Astrosurf, de nommer les deux objets collés l’un à l’autre, l’un Churyumov, l’autre Gerasimenko ?
Pour les astronomes, cette découverte est formidable et cauchemardesque, car ils rêvent déjà des improbables paysages que va bientôt découvrir Rosetta en s’approchant de la comète… Cauchemardesque, parce que la sonde Rosetta, une fois en orbite, doit, en novembre prochain, lancer sur la comète le module Philaé, lequel doit se poser à la surface de la comète, photographier son environnement et analyser sa surface… Les ingénieurs de l’ESA se grattent déjà la tête et se demandent comment ils vont pouvoir poser leur petit module sur l’une ou l’autre de ses deux « montagnes » en rotation…
Depuis des dizaines de milliers d’années, les comètes fascinent et effraient l’humanité. Au seuil du XXI e siècle, notre techno-civilisation a cru pouvoir apprivoiser ces astres fantasques, prévoir, prédire, à la minute près ou presque, tout ce que son ambassadrice, Rosetta allait faire… Apparemment, il n’en sera rien, et c’est, probablement une bonne nouvelle, que de voir la nature opposer aux hommes ses propres caprices. Pour l’ESA, de toute façon, la mission Rosetta est d’ores et déjà un succès. Le sel de la recherche scientifique, ce n’est pas de démontrer qu’une théorie était belle et bonne, c’est la surprise.

Serge Brunier

Pour Isabelle Sauvegrain, «il faut allumer sa télévision intérieure pour bien récupérer»

Standard

Nous arrivons en vacances de plus en plus fatigués. Quels sont les principaux facteurs d’épuisement au quotidien?

 

Les motifs d’épuisement sont franchement différents, selon l’âge ou l’activité professionnelle. Un étudiant qui prépare un concours par exemple, n’est pas fatigué pour les mêmes raisons qu’un agriculteur. Ce qui est sur, c’est que l’épuisement est souvent la somme de plusieurs facteurs, à la fois organisationnels, relationnels et personnels. Il y a deux notions fondamentales, d’une part l’accumulation, qui implique la réalisation d’un grand nombre de tâches différentes et la notion de superposition ou d’empilement, qui correspond à une sollicitation répétée sur la même tâche. Forcément, le temps de récupération dépend de l’intensité de l’atteinte, car ces facteurs d’épuisement peuvent être amplifiés par des situations personnelles difficiles, une maladie ou tout simplement le chagrin.

 

Pour bien récupérer, il faut donc d’abord apprendre à se connaître?

 

La clé est d’arriver à se regarder vivre. C’est la connaissance de soi par la conscience réfléchie, une faculté propre aux êtres humains. Il s’agit de se voir, comme dans une galerie des glaces, retrouver la sensation de son centre. En d’autres termes, se regarder pédaler au lieu d’avoir la tête dans le guidon! Il faut parfois prendre le temps de se rappeler comment un être humain fonctionne. Dans notre société, on passe beaucoup de temps à recevoir des informations, à être distrait. Je conseille d’allumer sa télévision intérieure.

 

Le temps des vacances est idéal pour se recentrer…

 

C’est une véritable opportunité pour gérer son temps différemment. J’utilise souvent l’image du pilote ou du navigateur qui fait le point avant de démarrer. Bien sûr, chacun peut l’envisager à sa façon. On peut récupérer au travers d’activités artistiques ou culturelles telles que le jardinage ou la poterie, ou alors en faisant de l’exercice physique. Regardez les enfants, lorsqu’ils sont turbulents en fin de journée, il suffit d’une balade ou d’une sortie au parc pour qu’ils retrouvent leur calme et soient prêts à aller se coucher. Les moments conviviaux sont tout aussi importants, pour se nourrir soi-même et nourrir les autres.

 

Combien de temps faut-il pour être sur de retrouver toute son énergie?

 

Il ne faut pas nécessairement beaucoup de temps pour récupérer et faire le point. Quand vous n’avez plus de batterie dans votre téléphone, vous le branchez pour le recharger, ce n’est pas compliqué. Paradoxalement, aujourd’hui, on s’occupe mieux des objets que de soi. Les vacances doivent être un entrainement pour prendre du recul, ensuite, quelques minutes par jour peuvent suffir. Il faut insiter sur le fait que faire le point n’est pas une perte de temps ni une démarche égoïste, même si elle est personnelle. Charité bien ordonnée commence par soi-même.

 

Il y a donc une part de responsabilité personnelle, dans l’épuisement autant que dans la récupération?

 

La vie nous apporte la dette, il faut en tenir compte. Aujourd’hui nous sommes assaillis de toutes parts, ne nous étonnons pas d’être devenus des étrangers pour nous mêmes. Cependant, il faut être conscient que la civilisation ne nous oblige pas, elle nous propose. Il faut aussi savoir faire face à la vie que l’on à décidé de se choisir. Pour la récupération, c’est la même chose. Prendre le temps de se reposer ou de réfléchir n’est plus spontané dans notre société même s’il existe encore, dans certaines cultures ou religions, mais il ne tient qu’à nous de le faire. Si on décide, on a une petite chance de mettre en oeuvre.

Pour Isabelle Sauvegrain, « il faut allumer sa télévision intérieure pour bien récupérer »

Standard

Nous arrivons en vacances de plus en plus fatigués. Quels sont les principaux facteurs d’épuisement au quotidien?

 

Les motifs d’épuisement sont franchement différents, selon l’âge ou l’activité professionnelle. Un étudiant qui prépare un concours par exemple, n’est pas fatigué pour les mêmes raisons qu’un agriculteur. Ce qui est sur, c’est que l’épuisement est souvent la somme de plusieurs facteurs, à la fois organisationnels, relationnels et personnels. Il y a deux notions fondamentales, d’une part l’accumulation, qui implique la réalisation d’un grand nombre de tâches différentes et la notion de superposition ou d’empilement, qui correspond à une sollicitation répétée sur la même tâche. Forcément, le temps de récupération dépend de l’intensité de l’atteinte, car ces facteurs d’épuisement peuvent être amplifiés par des situations personnelles difficiles, une maladie ou tout simplement le chagrin.

 

Pour bien récupérer, il faut donc d’abord apprendre à se connaître?

 

La clé est d’arriver à se regarder vivre. C’est la connaissance de soi par la conscience réfléchie, une faculté propre aux êtres humains. Il s’agit de se voir, comme dans une galerie des glaces, retrouver la sensation de son centre. En d’autres termes, se regarder pédaler au lieu d’avoir la tête dans le guidon! Il faut parfois prendre le temps de se rappeler comment un être humain fonctionne. Dans notre société, on passe beaucoup de temps à recevoir des informations, à être distrait. Je conseille d’allumer sa télévision intérieure.

 

Le temps des vacances est idéal pour se recentrer…

 

C’est une véritable opportunité pour gérer son temps différemment. J’utilise souvent l’image du pilote ou du navigateur qui fait le point avant de démarrer. Bien sûr, chacun peut l’envisager à sa façon. On peut récupérer au travers d’activités artistiques ou culturelles telles que le jardinage ou la poterie, ou alors en faisant de l’exercice physique. Regardez les enfants, lorsqu’ils sont turbulents en fin de journée, il suffit d’une balade ou d’une sortie au parc pour qu’ils retrouvent leur calme et soient prêts à aller se coucher. Les moments conviviaux sont tout aussi importants, pour se nourrir soi-même et nourrir les autres.

 

Combien de temps faut-il pour être sur de retrouver toute son énergie?

 

Il ne faut pas nécessairement beaucoup de temps pour récupérer et faire le point. Quand vous n’avez plus de batterie dans votre téléphone, vous le branchez pour le recharger, ce n’est pas compliqué. Paradoxalement, aujourd’hui, on s’occupe mieux des objets que de soi. Les vacances doivent être un entrainement pour prendre du recul, ensuite, quelques minutes par jour peuvent suffir. Il faut insiter sur le fait que faire le point n’est pas une perte de temps ni une démarche égoïste, même si elle est personnelle. Charité bien ordonnée commence par soi-même.

 

Il y a donc une part de responsabilité personnelle, dans l’épuisement autant que dans la récupération?

 

La vie nous apporte la dette, il faut en tenir compte. Aujourd’hui nous sommes assaillis de toutes parts, ne nous étonnons pas d’être devenus des étrangers pour nous mêmes. Cependant, il faut être conscient que la civilisation ne nous oblige pas, elle nous propose. Il faut aussi savoir faire face à la vie que l’on à décidé de se choisir. Pour la récupération, c’est la même chose. Prendre le temps de se reposer ou de réfléchir n’est plus spontané dans notre société même s’il existe encore, dans certaines cultures ou religions, mais il ne tient qu’à nous de le faire. Si on décide, on a une petite chance de mettre en oeuvre.

10 conseils pour récupérer pendant les vacances

Standard

Le sommeil

Peut-on récupérer le sommeil perdu ?

Pendant l’année, nous sommes en carence de sommeil. En vacances, nos nuits durent entre 1 h et 1 h 30 de plus. Ce temps supplémentaire n’est pas de la « récupération » mais du temps de sommeil normal, celui qu’il nous faudrait toute l’année. Les heures perdues le sont définitivement car c’est au jour le jour que le sommeil agit en réparant notre corps : cela ne se stocke pas ! Après une carence en sommeil, la récupération est minime et ne porte que sur la première nuit voire sur les deux suivantes. Si pendant six mois on a exagérément rogné sur son sommeil, les lésions engendrées sur le corps et le cerveau ne se répareront pas en trois semaines.

Est-il risqué de trop dormir ?

Les vacances permettent de retrouver notre propre rythme de sommeil (heures de lever et de coucher, durée). D’où l’importance de prévoir des vacances nous permettant cette écoute. Cela ne veut pas dire se transformer en marmotte ! Nous avons besoin d’un temps de sommeil, et si l’on dort trop, on n’est pas bien non plus : on s’étiole, on s’avachit et on manque alors d’énergie. C’est notamment le cas des personnes dépressives : elles ont l’impression d’avoir de plus en plus besoin de dormir, alors qu’au contraire, il leur faudrait être plus actives, notamment le matin. Pour éviter de trop dormir, il faut tout simplement se lever le matin, lorsqu’on est réveillé en y associant un rituel agréable (petit déjeuner tranquille, journal, écoute de la nature…). Notre horloge biologique programme notre heure de lever, et 30 minutes avant, nous produisons du cortisol, l’hormone du stress, afin d’accompagner ce réveil. Si on se rendort, on aura alors un réveil plus difficile !

La sieste est-elle une bonne habitude ?

La sieste fait partie de nos rythmes biologiques : entre 13h et 15h nous avons un pic de somnolence. Le corps ralentit et on est prêt pour la sieste, surtout lorsqu’il fait chaud. C’est le moment idéal. Ce sommeil n’est pas un temps de repos additionnel à la nuit, il la complète et est intéressant lorsque cette dernière a été un peu courte. Les vacances sont aussi un temps social important où l’on veille plus tard. Physiologiquement, il vaut mieux se lever tôt et faire la sieste plutôt que se lever tard. Contrairement à notre rythme de travail, où la sieste correspond plutôt à un lâcher-prise (de 5 à 20 mn), la sieste des vacances nous offre ce petit bout de sommeil supplémentaire (30 mn à 1 h 30).

Le rythme

Combien de vacances faut-il ?

Physiologiquement, il faudrait 11 jours pour être réellement dans un état de vacances : ressourcer nos surrénales (glandes hormonales sursollicitées en périodes actives), décrocher des soucis, se détacher de notre routine et des horaires. La durée idéale de congés serait de deux à trois semaines, mais cela dépend des vacances. L’idée étant de retrouver son rythme et de ne pas s’imposer de contraintes : enlever sa montre, débrancher (ordinateur, téléphone), dormir à son rythme et manger quand on a faim.

 
Pourquoi tombe-t-on malade en vacances ?

Migraine du week-end ou encore rhume, otite, sinusite et lumbago du premier jour des vacances sont des grands classiques. Est-ce à dire que le travail, c’est la santé ? Pas vraiment. En fait, cela signifie surtout que toute l’année, on fonctionne sur l’énergie du stress c’est-à-dire dans l’hyper-vigilance et la survie de ­l’instant. Dès que le stress disparaît, le corps baisse la garde et se laisse alors submergé. Tant qu’il s’agit de petits maux comme une rhinite, une rage de dents ou une migraine, tomber malade en vacances n’est pas trop grave mais indique une fragilité du terrain et un signal à écouter. À force de « carburer » au stress en permanence, on devient plus fragile aux accidents de la vie (deuil brutal, divorce, perte d’emploi…) et le corps risque de craquer (burn-out, infarctus…).

Les enfants doivent-ils aussi récupérer ?

On oublie que l’année scolaire est particulièrement éprouvante pour les enfants et les adolescents, qui ont la double tâche d’étudier et de grandir – jusqu’à 21 ans pour les garçons – ce qui leur coûte énormément. Les grandes vacances d’été sont l’occasion de lâcher le rythme de l’école. Il faut donc les laisser dormir, vivre et faire en sorte qu’ils aient, eux aussi, au moins 15 jours de vraies vacances. Attention aux boulots saisonniers excessifs qui les conduisent ­parfois épuisés à la rentrée.

Comment stocker les vitamines de l’été ?

L’été, c’est l’occasion de refaire son stock de vitamine D. Celle-ci est importante pour l’immunité et pour le bon fonctionnement du corps. À cause de nos vies citadines, nous sommes souvent en carence, et il faudrait s’exposer au soleil tous les jours de l’année au moins 20 minutes pour produire suffisamment de vitamine D. S’il ne s’agit pas de faire l’écrevisse au soleil sur la plage, l’été permet de remonter les compteurs : notre stock devra tenir jusqu’au mois de juin de l’année suivante ! Bricolez torse nu, jambes nues (vous augmentez ainsi la surface d’exposition), marchez tous les jours une heure, mollets et bras nus. Ce sont autant de réflexes pour aborder l’année du bon pied. Abusez aussi des fruits et légumes en privilégiant la diversité et les fruits rouges et noirs, les plus riches en éléments antioxydants, qui permettent de vieillir moins vite et de limiter le risque de maladies dégénératives.

Le sport

Qu’est-ce que la récupération ?

La récupération est un temps de reconstruction. Le sport créé des contraintes physiques, un stress, sur les tendons et les muscles, qui ont alors besoin de temps pour se restaurer. Les courbatures sont le premier signe de cette sollicitation musculaire. Selon l’intensité de l’activité, sa durée ainsi que l’âge et la condition physique de la personne, ce temps de récupération sera différent. Par exemple, une personne très sédentaire aura besoin de trois ou quatre jours pour récupérer d’une grosse marche de trois heures en terrain escarpé.

Le sport vide-t-il ou recharge-t-il les batteries ?

Dans un premier temps, après une activité physique on se sent fatigué et on a besoin de repos, mais le corps s’adapte, et cette activité permet de garder un bon niveau d’énergie. Pour cette raison, même les malades auraient intérêt à pratiquer une activité physique adaptée, en respectant les temps de repos.

Faut-il se mettre au sport pendant les vacances ?

L’été, c’est le bon moment pour bouger, retrouver son corps. Cependant être sédentaire toute l’année et se mettre au sport au moment des vacances, n’a pas beaucoup d’intérêt et peut même conduire à des accidents. Si on prévoit un été sportif (randonnées, trek…), il faudra s’y préparer trois mois avant ou, à défaut, au moins quelques semaines avant. Pour les personnes habituellement sédentaires, marche, vélo et natation restent les activités physiques les plus complètes et les plus agréables : l’important est de se faire plaisir ! Une semaine type comportera une activité musculaire (randonnée en montagne ou en relief, par exemple), une autre sollicitant plus le cœur (sauf en cas de problèmes cardiaques) comme la natation, le vélo, la danse ludique et enfin un moment de relaxation (sauna, massages profonds…) pour relâcher les tensions et éliminer les toxines. Après l’activité physique, deux réflexes importants à retenir : boire beaucoup d’eau et faire quelques étirements des muscles sollicités.

1 : Sylvie Royant-Parola est psychiatre, présidente du réseau Morphée. Coauteure des Mécanismes du sommeil (Le Pommier)
2 : Jean-Christophe Charrié est médecin généraliste, enseignant en phytothérapie clinique et coauteur de Se soigner toute l’année au naturel (Prat)
3 : Julien Gueudet, coach sportif d’athlètes ou de particuliers, accompagne aussi en instituts de santé des personnes souffrant de maladies chroniques.

Les conseils de 8 experts pour vous initier à la méditation

Standard

Fabrice Midal : “La méditation m’a aidé à devenir un meilleur humain”

Il a découvert la méditation bouddhiste à l’âge de 21 ans et l’enseigne de manière laïque depuis 15 ans. Philosophe, il aime à dire que cet apprentissage, pour lequel il s’est formé auprès des meilleurs maîtres, l’a aidé à reprendre confiance en l’humanité.

Sa méthode

Après quelques minutes de pleine présence, invoquez un moment où vous vous êtes senti aimé, aujourd’hui ou quand vous étiez enfant. Pensez à la situation choisie, souvenez-vous des détails, mais sans juger ce que vous faites. Ensuite, restez juste dans la tonalité propre à cette expérience, en vous imaginant baignant dans une lumière tendre et dorée. Si des pensées et des jugements surgissent, ramenez alors votre esprit à la tendresse de l’amour bienveillant.

A lire
> Frappe le ciel, écoute le bruit, les Arènes. Ce que 25 ans de méditation ont appris à Fabrice Midal.

A pratiquer

> Méditez sur l’amour bienveillant avec Fabrice Midal

A regarder

> Voir d’autres vidéos de Fabrice Midal sur la méditation

 

Christophe André, “méditer dans la nature”

Christophe André, psychiatre humaniste, est aussi un spirituel, nourri de la contemplation de la nature. Un lien qui lui est indispensable.

Il exerce à l’hôpital Sainte-Anne, à Paris, où il a contribué à introduire dans le milieu médical français la méditation de pleine conscience.

Sa méthode

En été, la nature mérite que nous lui consacrions de longs moments de présence, en prenant conscience de sa beauté et de sa complexité, en rendant grâce à son Créateur.

À lire
Et n’oublie pas d’être heureux, Odile Jacob et Méditer, jour après jour, l’Iconoclaste (avec 1 CD).

Les deux derniers ouvrages de ce spécialaiste de la psychologie positive.

A pratiquer

> Méditez en pleine conscience avec Christophe André

A regarder

 

Thich Nhat Hanh, l’appel de la pleine conscience et la méditation des cailloux

Maître bouddhiste zen vietnamien, il fait partie de ces moines venus apporter dans les années 1960 la méditation à l’Occident. Au Village des Pruniers, qu’il a créé en 1982 en Dordogne, se côtoient toute l’année 200 frères et sœurs et plus de 150 laïcs qui accueillent pour des sessions d’été où tout se pratique en état de pleine conscience : la marche aussi bien que les repas ou la vaisselle.

Sa méthode

> C’est en parlant avec le cœur et par mes expériences, que j’aide tout un chacun à se transformer. Si vous avez de la vitalité, de la joie et de la compassion en vous, ce que vous dites sera compris par tous ceux qui seront venus vous écouter.

À lire
> Prendre soin de l’enfant intérieur. Faire la paix avec soi, Belfond, 2014. Un florilège de conseils pratiques, ponctué d’anecdotes pour un chemin de réconciliation avec son enfant intérieur.

A regarder
> Thich Nhat Hanh explique sa pratique dans une vidéo publiée sur le site du Monde des Religions

 

Marie-Laurence Cattoire : “Par une pratique quotidienne, j’ai un regard plus neuf sur mes enfants”

Chef d’entreprise et mère de trois enfants, Marie-Laurence Cattoire pratique la méditation depuis 10 ans en l’ancrant concrètement dans sa vie de tous les jours. Au travail et à la maison.

Sa méthode

Pratiquer avec les petits, je propose d’en faire un jeu. Nous nous tenons immobiles quelques minutes et sentons si l’air qui entre et sort du nez (ou de la bouche) est chaud ou froid, si le souffle est large ou court… Nous pouvons aussi observer s’il fait beau, s’il fait jour, ou si la nuit arrive… Invitez les plus grands à pratiquer dix minutes à vos côtés afin qu’ils reviennent à l’instant présent, prennent un peu de recul avec leurs tracas, leurs devoirs, leurs écrans… En les guidant à voix haute ou en écoutant ensemble un CD de méditation guidée.

À lire
La méditation c’est malin, préface de Fabrice Midal, Quotidien Malin Éditions. Les conseils pratiques d’une mère de famille au travail.

A regarder

> Retrouvez d’autres vidéos de Marie-Laurence Cattoire sur la méditation

 

Davina Delor : “Le mental en vacances et la vaisselle en conscience”

Grâce à une mère archéologue passionnée de bouddhisme et une éducation à l’école catholique, l’ex-animatrice de Gym-tonic a baigné dès l’enfance dans une spiritualité propice à la méditation.

Sa méthode

Il ne s’agit ni de rêvasser ni de se surconcentrer, mais de prendre le temps d’être soi. Ce soi le plus profond qu’on n’a pas l’habitude de fréquenter, qui baigne dans le calme et la douceur d’être et qui monte vers le divin.

À lire

> Le Bonheur selon Bouddha, Michel Lafon. Des conseils et de l’humour pour découvrir le bouddhisme au quotidien.

 

Jean-Luc Souveton : “Les pieds sur terre pour vivre au présent”

Délégué au développement personnel et aux spiritualités hors frontières du diocèse de Saint-Étienne, Jean-Luc Souveton anime depuis dix ans des ateliers sur l’assise silencieuse, le jeûne, la respiration ou la marche méditative, pour retrouver la présence à Dieu et à la vie dans l’instant.

Sa méthode

Les vacances sont pour moi l’occasion de revenir plus consciemment et plus régulièrement dans mes pieds, de goûter le plaisir de marcher pour marcher, de me replonger dans le présent, d’être là, libéré de la tension d’un but à atteindre.

 

Chade-Meng Tan : “Chaque soir, j’expérimente deux minutes de pleine conscience avec ma fille”

Ingénieur salarié chez Google, cet Américain né à Singapour a mis au point une méthode de méditation de pleine conscience qui s’adresse au grand public. Il est aussi fondateur du Centre pour la recherche et l’enseignement de la compassion et de l’altruisme à l’université Stanford.


Sa méthode


La « plus facile » consiste à rester assis tranquillement durant deux minutes, sans faire quelque chose de particulier.

À lire
> Connectez-vous à vous-même, Belfond, « l’Esprit d’ouverture ». Des façons de méditer, mais aussi des exercices simples pour cultiver l’altruisme.

 

Laurence Freeman : “La contemplation est une dimension naturelle de notre être”

Après une expérience professionnelle aux Nations unies et dans la banque, ce bénédictin anglais a pris la tête de la Communauté mondiale pour la méditation chrétienne (www.cmmc.fr), qui allie contemplation et programmes d’action autour de l’exclusion sociale, de l’entreprise ou du dialogue interreligieux.

Sa méthode
Asseyez-vous, fermez les yeux, éteignez vos portables et répétez silencieusement un mot sacré dans votre tête et dans votre cœur. Le mot que je recommande, c’est le mot de prière araméen (la langue de Jésus) « Maranatha », utilisé par saint Paul. Cela signifie : « Viens, Seigneur ». L’idée n’est pas de visualiser le mot mais de l’écouter, en distinguant les quatre syllabes : ma-ra-na-tha. C’est une façon très incarnée de prier.

En quoi la méditation est-elle chrétienne ?

Avant tout, nous devons rappeler que la méditation est universelle. Aussi universelle que l’oxygène, la nourriture, les mouvements corporels et ceux de notre psychisme. Toutes les grandes traditions depuis 4000 ans l’ont intégrée. La méditation crée ainsi une communauté de foi composée de personnes de différentes croyances et c’est un grand message pour le futur de l’humanité. On peut méditer dans n’importe quel système de croyance, sauf si ce dernier est contraire aux fruits de la méditation, par exemple si vous êtes un politicien corrompu ou un parent abusif, je pense que vous aurez du mal à méditer. La méditation produit des fruits qui doivent être compatibles avec la bonté essentielle de notre nature. Mais ce qui rend cette méditation spécifiquement chrétienne, c’est la foi : la foi chrétienne est d’abord une expérience et une relation au Christ, en tant que maître vivant et maître intérieur.

 

À lire
La Voie de la contemplation, Le Passeur, « Rives spirituelles ». Le chemin de la foi chrétienne par la méditation contemplative.

Pour aller plus loin

> Retrouvez notre dossier spécial “Méditez, c’est l’été” dans l’édition n°3592 de La Vie datée du 3 juillet, disponible en kiosque ou en version numérique en cliquant ici

Sur la famille, une Église lucide et franche

Standard

L’Église catholique aime bien le jargon. Ainsi, quand les fidèles ne veulent plus l’écouter, elle parle de « défis pastoraux ». Et quand on ne vit plus comme elle le souhaite, elle relève des « situations pastorales difficiles ». Mais on aurait tort de s’en tenir là et de traiter par l’ironie ou le mépris le document préparatoire au prochain synode sur la famille. Récemment rendu public (on peut le lire en intégralité ici), ce texte se révèle de grande qualité. Il est vrai que l’on ne partait pas de rien. Sous l’impulsion du pape ­François, partout dans le monde, des catholiques ordinaires ont réfléchi, des conférences épiscopales ont travaillé. Partout dans le monde, des réflexions ont été élaborées et rendues publiques, et de partout, des synthèses ont été envoyées à Rome, reflétant le caractère vraiment universel de l’Église et, par contrecoup, des problèmes qu’elle soulève ou qu’elle rencontre. Aucun problème n’est escamoté. Aucune question n’est évacuée.


L’Église constate que le terrain intellectuel sur lequel elle s’appuie pour dire sa vision de l’homme et de la société n’existe plus ou se trouve fortement disputé. Il en va ainsi, par exemple, du discours sur la « loi naturelle », un concept fondamental désormais perçu comme un « héritage dépassé ». Sous les coups de butoir de « la recherche scientifique », avec en particulier « l’évolution, la biologie et les neurosciences », c’est l’idée même de nature qui se trouve mise en cause. Et pas seulement en Europe ou aux États-Unis. Après avoir affecté d’abord l’Occident, en raison de la place que les sciences y ont tenu dans les derniers siècles, une vaste crise culturelle s’étend progressivement à toute la chrétienté, du nord au sud. Dans ces conditions, dit froidement le rapport, il ne faut pas s’étonner si « de nombreux aspects de la morale sexuelle de l’Église ne sont pas compris aujourd’hui ». Le mérite du document est d’admettre qu’il ne suffira pas de les ressasser pour qu’ils fassent à nouveau sens.


La question la plus emblématique et la plus délicate, celle du remariage à l’Église ou de la communion pour les personnes divorcées, se trouve posée avec clarté. On sait et on sent que les tensions demeurent ici très fortes. D’ailleurs, si le problème était théologiquement, canoniquement et humainement aussi simple qu’on veut bien le dire, on l’aurait sans doute résolu. Il faudra bien, pourtant, qu’il soit traité, sans quoi le synode ne pourra être qu’un échec – et pas seulement le synode : une partie importante du pontificat du pape François se joue sur ce débat-là. Pourtant, le divorce n’est que l’arbre qui cache la forêt. Des non-pratiquants et même des non-croyants demandent le mariage religieux. Faut-il leur dire oui ? Des enfants naissent ou grandissent élevés par des parents homosexuels ? Peuvent-ils accéder à une éducation chrétienne ? Dans certains pays, l’État se montre « envahissant » et cherche à « évincer la famille de sa responsabilité éducative » ? Faut-il résister, et si oui, comment ? On voit bien que c’est tout l’édifice qu’il va falloir revisiter, si l’on ne veut pas que les catholiques, tels des Amish, deviennent d’aimables curiosités, témoins d’un passé charmant mais révolu.


La difficulté se trouve en partie là : c’est parce que le monde change de plus en plus vite qu’il devient si difficile de le penser à la lumière lente et longue du christianisme. Une nouvelle vision de l’homme et de la société s’impose. Chaque personne entend être juge de son propre bien. On tient désormais le désir individuel pour plus légitime que la loi qui le borne. Continuer à proposer ou à défendre, dans de telles conditions, une vision stable de la famille, comme on préserve une sorte de sanctuaire, devient une gageure. D’un autre côté, l’Église ne perd pas de vue les plus faibles et les plus fragiles. Et comme elle se sait dépositaire d’un trésor, elle n’a pas l’intention de tout lâcher pour un illusoire relookage. Elle voudra donc garder l’œil sur le vrai et le beau. Le synode sera le lieu de ce tiraillement essentiel.