Un été dans le Maine-et-Loire : dans l’ancien couvent de la Baumette

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C’est un majestueux roc de schiste ardoisier qui domine la Maine. Des terrasses de ce rocher sculpté par les hommes, on aperçoit le château des ducs d’Anjou au loin, dans la cité. Depuis six siècles, l’ancien couvent de la Baumette se dresse, fière sentinelle, aux portes d’Angers. Joyau patrimonial, exploit architectural, carrefour de l’Histoire, l’endroit appelle à la méditation et à la communion avec la nature. Classé au patrimoine mondial de l’Unesco, ce site enchanteur est cependant méconnu, même des Angevins ! 


Depuis la gare, il n’est qu’à trois petits kilomètres… et pourtant, on croirait être arrivé au bout du monde. Le temps s’y est arrêté, comme suspendu au cours de la rivière qui coule, paisible. Si on lève les yeux, on aperçoit un cygne poursuivant sa route, ses ailes immaculées déployées. 


Les Angevins venaient de la ville s’y faire soigner. Il était tenu par des frères convers.

-…

À la Maison de Marthe et Marie, l’accueil et l’écoute des jeunes mères en difficulté

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Tous les mardis soir, c’est dîner des colocs dans les maisons Marthe et Marie. Dans l’antenne de Paris, Domitille a préparé le repas pour ses sept colocataires : deux jeunes mères, une femme enceinte et quatre volontaires, toutes âgées de 25 à 35 ans. Dans les bras des unes et des autres : Brayden, Khaylia et Kamelia, trois enfants nés au cours des derniers mois. « Le choix de la vie en collectivité permet à ces femmes enceintes ou avec leur enfant jusqu’à un an, en situation d’isolement et de précarité, de se reconstruire, explique Anne-Laure Penchenat, responsable des deux colocations parisiennes. L’entraide vécue au quotidien les soutient et les guide dans leur parentalité. »


Ambiance familiale


Imaginé par une sage-femme en 2008, le projet de l’association la Maison de Marthe et Marie répond aux carences de solutions d’hébergement pour des femmes dont la grossesse imprévue leur a fait perdre leur logement, les acculant souvent aux hébergements d’urgence. L’autre intuition forte du projet réside dans la vie en colocation avec des volontaires du même âge, inspirée des maisons Lazare, partagées avec des personnes de la rue. « Ce mode de vie permet de recréer une ambiance familiale et rassurante pour des jeunes femmes avec un parcours de vie souvent difficile », souligne la responsable. Les rendez-vous avec le personnel médico-social ont toujours lieu à l’extérieur, afin de préserver cette atmosphère intime.


Respect de la différence


Au sein des colocations au loyer modeste (300€ par personne en régions, 425€ à Paris), certaines règles sont fixées afin de vivre ensemble : engagement dans la vie de la maison, répartition des tâches domestiques, respect de la différence, notamment dans l’éducation des enfants. « Il y a parfois des moments tendus, raconte Hélène, volontaire de 25 ans et psychomotricienne, mais c’est aussi une énorme richesse : on discute beaucoup et on tisse de vrais liens. » Pour les volontaires, l’engagement de un an minimum s’inscrit dans une démarche chrétienne. Elles prient ensemble les laudes chaque jour à 7 heures et assistent à la messe hebdomadaire. « On ne peut pas être à l’autre sans vie de prière : c’est le moteur de la mission », confie Hélène.


Les mères, elles, sont athée, musulmane et bouddhiste. Elles connaissent le projet spirituel, même si l’espace partagé reste laïc et la parole, libre. « Ça me fait du bien de ne pas être seule et d’avoir d’autres personnes qui m’écoutent », livre Ketvadee, jeune mère de 20 ans. Lors de son accouchement, c’est à une volontaire, devenue marraine de sa fille, Kamélia, qu’elle a demandé d’être présente pour l’assister. Elle quittera la colocation cet été, ayant trouvé un logement et un emploi stables. « On s’attache aux mamans et aux enfants, poursuit Hélène, mais, à un moment, elles ont besoin de prendre leur envol. » Depuis 2011, une centaine de mères sont passées par les six colocations situées à Paris, Lyon, Nantes, Strasbourg et Lille ; d’autres antennes sont en cours de création. Le centième bébé devrait prochainement voir le jour dans une des maisons : l’occasion de célébrer les fruits de ce projet, en continuant, comme le souhaite Hélène, à « essayer d’être aussi active que Marthe et aussi disponible que Marie ».


À savoir

Maison de Marthe et Marie : martheetmarie.fr



Un été dans l’Eure : Sur les pas du berger d’Évreux, bercé par Jimi Hendrix

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Méfions-nous des légendes urbaines. Elles peuvent se révéler véridiques. L’une d’elles, de source normande, prétend qu’un berger patrouille dans les rues du centre-ville d’Évreux, avec son troupeau de moutons dont le bêlement rivalise, aux heures de pointe, avec le beuglement des Klaxons des riverains. « Sur le chemin de l’hivernage, au parc de Navarre, son cheptel fait halte dans un enclos à deux pas de notre immeuble, au pré du Bel-Ébat », nous avait certifié cet ami ébroïcien, tout en jurant avoir croisé le pâtre en excursion dans la capitale de l’Eure…


Le seul « berger municipal » de France


C’est donc guidé par l’envie, obsessionnelle, de dérouler cette énigmatique pelote, que l’on se surprend, par une brûlante journée de juin, à discuter fenaison et agnelage sur les coteaux qui dominent la « ville aux cent ponts ». À nos côtés, le berger citadin n’a rien d’un fantôme à la Maupassant. D’un point de vue strictement administratif, Benoît…

Profiter des vacances pour approfondir sa spiritualité : les conseils d’Anselm Grün

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Autrefois, lorsque presque tous les hommes travaillaient aux champs, il n’y avait pas de vacances. Il y avait seulement l’hiver, durant lequel on travaillait moins. Aujourd’hui, prendre des vacances est presque devenu comme un besoin essentiel pour chacun. Nous aussi, moines de l’abbaye de Münsterschwarzach, nous avons trois semaines de vacances. C’est à ce moment-là que nous visitons nos familles. Nous ne vivons alors plus selon le rythme bien réglé du cloître. Beaucoup de personnes suivant un chemin spirituel et méditant régulièrement se retrouvent alors face à une question : comment mettre à profit le temps des vacances pour approfondir notre spiritualité ?


Prendre conscience de la nature


Il n’est pas nécessaire que nous nous tenions à notre programme régulier de méditation ou de prière. Les vacances offrent d’autres possibilités de nourrir notre spiritualité. Je vais par exemple toujours volontiers faire de la randonnée avec mes frères et…

Un été dans le Maine-et-Loire : dans l’ancien couvent de la Baumette

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C’est un majestueux roc de schiste ardoisier qui domine la Maine. Des terrasses de ce rocher sculpté par les hommes, on aperçoit le château des ducs d’Anjou au loin, dans la cité. Depuis six siècles, l’ancien couvent de la Baumette se dresse, fière sentinelle, aux portes d’Angers. Joyau patrimonial, exploit architectural, carrefour de l’Histoire, l’endroit appelle à la méditation et à la communion avec la nature. Classé au patrimoine mondial de l’Unesco, ce site enchanteur est cependant méconnu, même des Angevins ! 


Depuis la gare, il n’est qu’à trois petits kilomètres… et pourtant, on croirait être arrivé au bout du monde. Le temps s’y est arrêté, comme suspendu au cours de la rivière qui coule, paisible. Si on lève les yeux, on aperçoit un cygne poursuivant sa route, ses ailes immaculées déployées. 


Les Angevins venaient de la ville s’y faire soigner. Il était tenu par des frères convers.

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À la Maison de Marthe et Marie, l’accueil et l’écoute des jeunes mères en difficulté

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Tous les mardis soir, c’est dîner des colocs dans les maisons Marthe et Marie. Dans l’antenne de Paris, Domitille a préparé le repas pour ses sept colocataires : deux jeunes mères, une femme enceinte et quatre volontaires, toutes âgées de 25 à 35 ans. Dans les bras des unes et des autres : Brayden, Khaylia et Kamelia, trois enfants nés au cours des derniers mois. « Le choix de la vie en collectivité permet à ces femmes enceintes ou avec leur enfant jusqu’à un an, en situation d’isolement et de précarité, de se reconstruire, explique Anne-Laure Penchenat, responsable des deux colocations parisiennes. L’entraide vécue au quotidien les soutient et les guide dans leur parentalité. »


Ambiance familiale


Imaginé par une sage-femme en 2008, le projet de l’association la Maison de Marthe et Marie répond aux carences de solutions d’hébergement pour des femmes dont la grossesse imprévue leur a fait perdre leur logement, les acculant souvent aux hébergements d’urgence. L’autre intuition forte du projet réside dans la vie en colocation avec des volontaires du même âge, inspirée des maisons Lazare, partagées avec des personnes de la rue. « Ce mode de vie permet de recréer une ambiance familiale et rassurante pour des jeunes femmes avec un parcours de vie souvent difficile », souligne la responsable. Les rendez-vous avec le personnel médico-social ont toujours lieu à l’extérieur, afin de préserver cette atmosphère intime.


Respect de la différence


Au sein des colocations au loyer modeste (300€ par personne en régions, 425€ à Paris), certaines règles sont fixées afin de vivre ensemble : engagement dans la vie de la maison, répartition des tâches domestiques, respect de la différence, notamment dans l’éducation des enfants. « Il y a parfois des moments tendus, raconte Hélène, volontaire de 25 ans et psychomotricienne, mais c’est aussi une énorme richesse : on discute beaucoup et on tisse de vrais liens. » Pour les volontaires, l’engagement de un an minimum s’inscrit dans une démarche chrétienne. Elles prient ensemble les laudes chaque jour à 7 heures et assistent à la messe hebdomadaire. « On ne peut pas être à l’autre sans vie de prière : c’est le moteur de la mission », confie Hélène.


Les mères, elles, sont athée, musulmane et bouddhiste. Elles connaissent le projet spirituel, même si l’espace partagé reste laïc et la parole, libre. « Ça me fait du bien de ne pas être seule et d’avoir d’autres personnes qui m’écoutent », livre Ketvadee, jeune mère de 20 ans. Lors de son accouchement, c’est à une volontaire, devenue marraine de sa fille, Kamélia, qu’elle a demandé d’être présente pour l’assister. Elle quittera la colocation cet été, ayant trouvé un logement et un emploi stables. « On s’attache aux mamans et aux enfants, poursuit Hélène, mais, à un moment, elles ont besoin de prendre leur envol. » Depuis 2011, une centaine de mères sont passées par les six colocations situées à Paris, Lyon, Nantes, Strasbourg et Lille ; d’autres antennes sont en cours de création. Le centième bébé devrait prochainement voir le jour dans une des maisons : l’occasion de célébrer les fruits de ce projet, en continuant, comme le souhaite Hélène, à « essayer d’être aussi active que Marthe et aussi disponible que Marie ».


À savoir

Maison de Marthe et Marie : martheetmarie.fr



Un été dans l’Eure : Sur les pas du berger d’Évreux, bercé par Jimi Hendrix

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Méfions-nous des légendes urbaines. Elles peuvent se révéler véridiques. L’une d’elles, de source normande, prétend qu’un berger patrouille dans les rues du centre-ville d’Évreux, avec son troupeau de moutons dont le bêlement rivalise, aux heures de pointe, avec le beuglement des Klaxons des riverains. « Sur le chemin de l’hivernage, au parc de Navarre, son cheptel fait halte dans un enclos à deux pas de notre immeuble, au pré du Bel-Ébat », nous avait certifié cet ami ébroïcien, tout en jurant avoir croisé le pâtre en excursion dans la capitale de l’Eure…


Le seul « berger municipal » de France


C’est donc guidé par l’envie, obsessionnelle, de dérouler cette énigmatique pelote, que l’on se surprend, par une brûlante journée de juin, à discuter fenaison et agnelage sur les coteaux qui dominent la « ville aux cent ponts ». À nos côtés, le berger citadin n’a rien d’un fantôme à la Maupassant. D’un point de vue strictement administratif, Benoît…

Un été dans le Maine-et-Loire : dans l’ancien couvent de la Baumette

Standard


C’est un majestueux roc de schiste ardoisier qui domine la Maine. Des terrasses de ce rocher sculpté par les hommes, on aperçoit le château des ducs d’Anjou au loin, dans la cité. Depuis six siècles, l’ancien couvent de la Baumette se dresse, fière sentinelle, aux portes d’Angers. Joyau patrimonial, exploit architectural, carrefour de l’Histoire, l’endroit appelle à la méditation et à la communion avec la nature. Classé au patrimoine mondial de l’Unesco, ce site enchanteur est cependant méconnu, même des Angevins ! 


Depuis la gare, il n’est qu’à trois petits kilomètres… et pourtant, on croirait être arrivé au bout du monde. Le temps s’y est arrêté, comme suspendu au cours de la rivière qui coule, paisible. Si on lève les yeux, on aperçoit un cygne poursuivant sa route, ses ailes immaculées déployées. 


Les Angevins venaient de la ville s’y faire soigner. Il était tenu par des frères convers.

-…

À la Maison de Marthe et Marie, l’accueil et l’écoute des jeunes mères en difficulté

Standard


Tous les mardis soir, c’est dîner des colocs dans les maisons Marthe et Marie. Dans l’antenne de Paris, Domitille a préparé le repas pour ses sept colocataires : deux jeunes mères, une femme enceinte et quatre volontaires, toutes âgées de 25 à 35 ans. Dans les bras des unes et des autres : Brayden, Khaylia et Kamelia, trois enfants nés au cours des derniers mois. « Le choix de la vie en collectivité permet à ces femmes enceintes ou avec leur enfant jusqu’à un an, en situation d’isolement et de précarité, de se reconstruire, explique Anne-Laure Penchenat, responsable des deux colocations parisiennes. L’entraide vécue au quotidien les soutient et les guide dans leur parentalité. »


Ambiance familiale


Imaginé par une sage-femme en 2008, le projet de l’association la Maison de Marthe et Marie répond aux carences de solutions d’hébergement pour des femmes dont la grossesse imprévue leur a fait perdre leur logement, les acculant souvent aux hébergements d’urgence. L’autre intuition forte du projet réside dans la vie en colocation avec des volontaires du même âge, inspirée des maisons Lazare, partagées avec des personnes de la rue. « Ce mode de vie permet de recréer une ambiance familiale et rassurante pour des jeunes femmes avec un parcours de vie souvent difficile », souligne la responsable. Les rendez-vous avec le personnel médico-social ont toujours lieu à l’extérieur, afin de préserver cette atmosphère intime.


Respect de la différence


Au sein des colocations au loyer modeste (300€ par personne en régions, 425€ à Paris), certaines règles sont fixées afin de vivre ensemble : engagement dans la vie de la maison, répartition des tâches domestiques, respect de la différence, notamment dans l’éducation des enfants. « Il y a parfois des moments tendus, raconte Hélène, volontaire de 25 ans et psychomotricienne, mais c’est aussi une énorme richesse : on discute beaucoup et on tisse de vrais liens. » Pour les volontaires, l’engagement de un an minimum s’inscrit dans une démarche chrétienne. Elles prient ensemble les laudes chaque jour à 7 heures et assistent à la messe hebdomadaire. « On ne peut pas être à l’autre sans vie de prière : c’est le moteur de la mission », confie Hélène.


Les mères, elles, sont athée, musulmane et bouddhiste. Elles connaissent le projet spirituel, même si l’espace partagé reste laïc et la parole, libre. « Ça me fait du bien de ne pas être seule et d’avoir d’autres personnes qui m’écoutent », livre Ketvadee, jeune mère de 20 ans. Lors de son accouchement, c’est à une volontaire, devenue marraine de sa fille, Kamélia, qu’elle a demandé d’être présente pour l’assister. Elle quittera la colocation cet été, ayant trouvé un logement et un emploi stables. « On s’attache aux mamans et aux enfants, poursuit Hélène, mais, à un moment, elles ont besoin de prendre leur envol. » Depuis 2011, une centaine de mères sont passées par les six colocations situées à Paris, Lyon, Nantes, Strasbourg et Lille ; d’autres antennes sont en cours de création. Le centième bébé devrait prochainement voir le jour dans une des maisons : l’occasion de célébrer les fruits de ce projet, en continuant, comme le souhaite Hélène, à « essayer d’être aussi active que Marthe et aussi disponible que Marie ».


À savoir

Maison de Marthe et Marie : martheetmarie.fr



Un été dans l’Eure : Sur les pas du berger d’Évreux, bercé par Jimi Hendrix

Standard


Méfions-nous des légendes urbaines. Elles peuvent se révéler véridiques. L’une d’elles, de source normande, prétend qu’un berger patrouille dans les rues du centre-ville d’Évreux, avec son troupeau de moutons dont le bêlement rivalise, aux heures de pointe, avec le beuglement des Klaxons des riverains. « Sur le chemin de l’hivernage, au parc de Navarre, son cheptel fait halte dans un enclos à deux pas de notre immeuble, au pré du Bel-Ébat », nous avait certifié cet ami ébroïcien, tout en jurant avoir croisé le pâtre en excursion dans la capitale de l’Eure…


Le seul « berger municipal » de France


C’est donc guidé par l’envie, obsessionnelle, de dérouler cette énigmatique pelote, que l’on se surprend, par une brûlante journée de juin, à discuter fenaison et agnelage sur les coteaux qui dominent la « ville aux cent ponts ». À nos côtés, le berger citadin n’a rien d’un fantôme à la Maupassant. D’un point de vue strictement administratif, Benoît…