Éloge de la curiosité

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Une fiole de sang de dragon, une licorne rouge, des étoiles de mer, des trèfles à quatre feuilles, des coquillages, des crânes… Les étagères des bibliothèques qui bordent les murs de sa maison, comme des alvéoles gorgées de trouvailles, ressemblent à des embarcadères. Dès que le regard s’y dépose, l’imagination s’envole. Éric Poindron vit et rêve dans un cabinet de curiosités. Cet homme-là, maraudeur des confins, est « plein de papillons sur la tête et sur les murs », pour reprendre la formule magique de l’un de ses amis, l’écrivain Jean-Marie Gourio. La porte à peine franchie, puis refermée sur un matin de neige tourbillonnante, les collections hétéroclites, foisonnantes, imposent leur beauté et leur étrangeté. Et l’on renonce vite à tout inventaire de boutiquier, conscient de l’absurdité de recenser la féerie – environ 20 000 livres sont ici rassemblés, apprendra-t-on à l’issue de notre baguenaude. « Mon cabinet de curiosités, c’est l’extension de ma pensée. Avec…