Les enfants à l’école de la méditation

Standard
  • Partager par Facebook
  • Partager sur Twitter
  • Envoyer par email
  • Pour imprimer cet article, vous devez être abonné


Ding ! La clochette de méditation tinte. « On imagine qu’on est un arbre, tel le cerisier au fond du jardin. Nos jambes sont de plus en plus solides, comme des racines. Notre tête s’étire vers le ciel… » Assis en tailleur, devant un petit gong, Laurent Dupeyrat fait face à une vingtaine d’enfants sur des coussins orange ou anis, dans la même position que lui. Ce maître de méditation quadragénaire organise des ateliers d’initiation destinés aux 5-15 ans. « À présent, yeux fermés, poursuit-il d’une voix douce, nous imaginons en face de nous le soleil qui est chaud et nous inonde de ses rayons qui nous réchauffent et nous donnent de l’énergie… » 


La clochette sonne la fin de l’exercice. Les enfants ouvrent les yeux et demeurent silencieux un moment. Lunettes violettes et atébas colorée dans les cheveux, Santiago, 8 ans, est comme un poisson dans l’eau, qui n’aurait pas la…

“Mon mari me trompe, me dit qu’il m’aime et ne veut pas me quitter“

Standard
  • Partager par Facebook
  • Partager sur Twitter
  • Envoyer par email
  • Version imprimable


« Mes doigts tremblent à l’idée de vous confier mes questionnements sur mon mariage. Je suis Diane, 32 ans mariée depuis 5 ans et en couple depuis 10, un fils de 3 ans. Comme toutes les histoires d’amour, mon couple a commencé sur les chapeaux de roues et pendant 3 ans : c’était l’amour fou. Puis, de la vie d’étudiants insouciants et amoureux nous sommes passés à la vie d’adulte avec toutes ses responsabilités. Et c’est là que les soucis ont commencé selon moi. Mon mari avait un CDI dans l’ouest, alors je l’ai suivi sans me poser de question, mais je n’ai trouvé aucun travail pendant 18 mois. La relation a changé et a pris une tournure dramatique selon moi. Première infidélité de mon mari à 6 mois de notre mariage. J’ai pardonné.

On se marie, je trouve un travail en région parisienne et le laisse dans l’ouest, je découvre que la relation continue ; c’est le drame encore mais je reste. Au bout d’un an, il finit par la quitter, un an de désespoir pour moi. Nous voulons un enfant entre temps : 18 mois d’essais infructueux et il est là l’enfant tant attendu. C’est le détail qui nous rendrait enfin heureux à 100%, et nous sommes enfin une famille, me dis-je. Pour avoir la vie de nos rêves, nous revenons vivre dans le sud, là où tout a commencé entre nous, là où sont nos familles. J’accouche tout est parfait selon moi, je reste avec notre fils jusqu’à ses un an. Et là je découvre une nouvelle infidélité qui dure déjà depuis plusieurs mois. Et depuis ça va de mal en pis. Mon époux ne reconnait rien, il est de mauvaise foi, cela fait maintenant 2 ans. Je vis un calvaire, je veux le quitter mais je reste. Il me trompe, mais dit qu’il m’aime et ne veut pas me quitter. Nous sommes dans une vie faite de hauts et de bas : à chaque fois, ce sont des promesses de sa part non tenues. Il ne se rend pas compte de la souffrance qui me ronge.

Sommes-nous incapables d’offrir à notre fils la vie que nous avons eu dans des familles soudées, unies devant Dieu et en harmonie. Je culpabilise de nos disputes devant le petit, je pleure, je m’énerve je crie, il part 2 jours chez ses parents puis revient et me promet monts et merveilles. Tout va bien pendant un mois, puis on repart. Et je découvre des détails de sa perfidie ! Vous comprendrez par mon message, que je suis troublée, perdue, et ne sais plus quoi faire pour m’en sortir. Dois-je le quitter ? En ai-je envie ? Je suis seulement sûre que j’ai envie d’une vie calme et pleine d’amour. En tant que catholiques pratiquants, je veux être patiente, et pleine d’amour et respecter l’engagement pris devant Dieu et nos familles. Un homme peut-il revenir à sa femme après toutes ces erreurs ? Et moi pourrais-je un jour pardonner vraiment ? Je veux me tourner vers des conseillers conjugaux mais il ne veut pas.

Merci de votre lecture et de votre aide quelle qu’elle soit. »


La réponse de Jacques Arènes :


Vos doigts tremblent : quelle description évocatrice… Je vous imagine penchée sur le clavier, tentant – avec une forme de crainte, et sans doute une espérance – de résumer en quelques lignes ces années. Et vous énoncez d’abord les donnez « brutes » d’un couple déjà ancien : 10 ans ensemble et 5 ans de mariage, et cet enfant qui aurait dû aider à faire famille. Tout a commencé, écrivez-vous, avec la vie d’adulte ; avant cela allait bien, quand vous étiez étudiants insouciants. Cela vaut le coup de s’interroger sur le sens de ce qui est arrivé. Pourquoi le travail et les responsabilités ont-ils changé la donne ? Vous vous êtes sans doute passé le film de nombreuses fois sur votre écran intérieur. Il faudrait le regarder avec un œil neuf, en évitant d’être engloutie par la souffrance, ou le ressentiment, mais en essayant de percevoir les enjeux. Si votre mari ne veut pas consulter avec vous un thérapeute de couple ou un conseiller conjugal, peut être devriez-vous faire le point pour vous-même avec quelqu’un, justement pour démêler, de votre point de vue, les tenants et les aboutissants de ce qui est devenu une souffrance continue.


Vous narrez la situation d’une manière assez factuelle, énonçant le chapelet de ses infidélités et de vos pardons, plus ou moins contraints. On perçoit l’enchainement des répétitions et, au fond, une situation qui ne progresse pas. Qu’en est-il du contexte ? Qu’est-ce qui s’est joué pendant vos 18 mois de chômage, au cours de votre installation dans l’ouest ? Quelle atmosphère a, ou non, plombé votre couple ? Je ne cherche pas à excuser votre conjoint, mais vous avez à déceler les racines des difficultés de votre couple, liées notamment à la question du travail et des déplacements géographiques pour en trouver. En particulier, qui a mené la barque ? Qui s’est senti embarqué ? Il arrive que l’infidélité se déploie dans un contexte où le conjoint en cause a le sentiment d’avoir régulièrement, à tort ou à raison, besoin d’air à l’extérieur, parce qu’il ou elle se sent étouffer. Si cela n’est pas le cas, c’est juste son problème, et là, effectivement, vous pouvez envisager la séparation. Si, au contraire, il y a quelque chose qui cloche dans le couple, l’important est d’en parler ensemble ; éventuellement devant un conseiller ou un thérapeute, ce qu’il ne souhaite pas. Vous êtes catholiques, et il ne manque pas, dans le milieu chrétien, de sessions de couple où on peut faire le point, sans pour autant verser dans l’accusation ou la culpabilisation ; cela pourrait être une étape pour vous deux.


Sur le fond, le danger me semble justement la répétition, et notamment la répétition des rôles qui peut durer encore longtemps : d’un côté la femme trompée, qui cherche à comprendre – et a néanmoins du mal à ravaler sa colère –, et qui donne son pardon parce qu’elle est bien obligée, et, d’un autre côté, le mari, qui revient régulièrement, comme un gamin, pour se faire pardonner. Je ne suis pas partisan de la duplicité ou du mensonge, mais il est frappant de relever que votre mari s’arrange inconsciemment pour que vous soyez au courant. Il existe des maris volages beaucoup plus malins. Ce fonctionnement étrange, avec une forme de transparence vis-à-vis de vous, vous met en position de jugement, et dans la posture inconfortable de celle qui exerce des remontrances, et éventuellement passe l’éponge. Fuyez ce rôle. Ne cherchez pas à savoir à tout prix, ni à obtenir des aveux de sa part. Mais dites-lui clairement que si une nouvelle infidélité vient à votre connaissance, il faudra, non pas nécessairement vous séparer radicalement, mais prendre quelques mois de réflexion chacun de son côté.


C’est douloureux parce que cela n’était pas au programme ; et vous vous lamentez de ne pas pouvoir vivre cet engagement et cet amour qui devraient être simples. La dimension désespérante d’une telle situation tient au fait que l’on déploie des efforts encore et encore, et que cela ne marche pas. Rassurez-vous : même pour les autres qui vous paraissent peut-être si heureux, cela n’est pas toujours simple. En attendant, donnez-vous des critères « objectifs » des limites qui ne vous semblent pas devoir être dépassées. Par ailleurs, c’est sûrement un réconfort d’être retournés du côté de vos familles respectives. En même temps leurs regards sur la situation sont sans doute aussi pesants, peut-être les percevez-vous comme critiques. Tentez alors de vous en extraire, afin que cela n’alimente pas votre jugement intérieur. On ne redevient pas, dix ans après, un couple neuf comme si rien ne s’était passé. Vous savez, comme les ardoises magiques, qui, dans le temps, effaçaient en un tour de main ce qui était écrit. Je vous souhaite cependant de vous inventer une mini ardoise magique : pas vraiment tout effacer, mais retrouver ce qui entre vous – pour lui et pour vous –était si neuf au premier matin. L’angoisse, les responsabilités, les effets de pouvoir et de rivalité dans le couple gâtent beaucoup de choses. Soyez lucide sur ce qui ne va pas – et actifs sur les manières d’y remédier –, mais faites aussi mémoire ensemble de ce qui fut si intense et si nouveau.


 


Posez vos questions à Jacques Arènes


Donner du sens à une épreuve, poser des choix délicats, comprendre une période de la vie… Vous avez des questions existentielles ou spirituelles ?
Adressez-les à Jacques Arènes, psychologue et psychanalyste :


> Par e-mail en écrivant à j.arenes@lavie.fr

> Par courrier postal en écrivant à Jacques Arènes, La Vie, 80 boulevard Auguste-Blanqui, 75013 Paris.


Chaque semaine, Jacques Arènes publie sa réponse à une des questions sur notre site internet.

Retrouvez toutes ses réponses passées dans notre rubrique
Questions de vie

“Mon mari me trompe, me dit qu’il m’aime et ne veut pas me quitter“

Standard
  • Partager par Facebook
  • Partager sur Twitter
  • Envoyer par email
  • Version imprimable


« Mes doigts tremblent à l’idée de vous confier mes questionnements sur mon mariage. Je suis Diane, 32 ans mariée depuis 5 ans et en couple depuis 10, un fils de 3 ans. Comme toutes les histoires d’amour, mon couple a commencé sur les chapeaux de roues et pendant 3 ans : c’était l’amour fou. Puis, de la vie d’étudiants insouciants et amoureux nous sommes passés à la vie d’adulte avec toutes ses responsabilités. Et c’est là que les soucis ont commencé selon moi. Mon mari avait un CDI dans l’ouest, alors je l’ai suivi sans me poser de question, mais je n’ai trouvé aucun travail pendant 18 mois. La relation a changé et a pris une tournure dramatique selon moi. Première infidélité de mon mari à 6 mois de notre mariage. J’ai pardonné.

On se marie, je trouve un travail en région parisienne et le laisse dans l’ouest, je découvre que la relation continue ; c’est le drame encore mais je reste. Au bout d’un an, il finit par la quitter, un an de désespoir pour moi. Nous voulons un enfant entre temps : 18 mois d’essais infructueux et il est là l’enfant tant attendu. C’est le détail qui nous rendrait enfin heureux à 100%, et nous sommes enfin une famille, me dis-je. Pour avoir la vie de nos rêves, nous revenons vivre dans le sud, là où tout a commencé entre nous, là où sont nos familles. J’accouche tout est parfait selon moi, je reste avec notre fils jusqu’à ses un an. Et là je découvre une nouvelle infidélité qui dure déjà depuis plusieurs mois. Et depuis ça va de mal en pis. Mon époux ne reconnait rien, il est de mauvaise foi, cela fait maintenant 2 ans. Je vis un calvaire, je veux le quitter mais je reste. Il me trompe, mais dit qu’il m’aime et ne veut pas me quitter. Nous sommes dans une vie faite de hauts et de bas : à chaque fois, ce sont des promesses de sa part non tenues. Il ne se rend pas compte de la souffrance qui me ronge.

Sommes-nous incapables d’offrir à notre fils la vie que nous avons eu dans des familles soudées, unies devant Dieu et en harmonie. Je culpabilise de nos disputes devant le petit, je pleure, je m’énerve je crie, il part 2 jours chez ses parents puis revient et me promet monts et merveilles. Tout va bien pendant un mois, puis on repart. Et je découvre des détails de sa perfidie ! Vous comprendrez par mon message, que je suis troublée, perdue, et ne sais plus quoi faire pour m’en sortir. Dois-je le quitter ? En ai-je envie ? Je suis seulement sûre que j’ai envie d’une vie calme et pleine d’amour. En tant que catholiques pratiquants, je veux être patiente, et pleine d’amour et respecter l’engagement pris devant Dieu et nos familles. Un homme peut-il revenir à sa femme après toutes ces erreurs ? Et moi pourrais-je un jour pardonner vraiment ? Je veux me tourner vers des conseillers conjugaux mais il ne veut pas.

Merci de votre lecture et de votre aide quelle qu’elle soit. »


La réponse de Jacques Arènes :


Vos doigts tremblent : quelle description évocatrice… Je vous imagine penchée sur le clavier, tentant – avec une forme de crainte, et sans doute une espérance – de résumer en quelques lignes ces années. Et vous énoncez d’abord les donnez « brutes » d’un couple déjà ancien : 10 ans ensemble et 5 ans de mariage, et cet enfant qui aurait dû aider à faire famille. Tout a commencé, écrivez-vous, avec la vie d’adulte ; avant cela allait bien, quand vous étiez étudiants insouciants. Cela vaut le coup de s’interroger sur le sens de ce qui est arrivé. Pourquoi le travail et les responsabilités ont-ils changé la donne ? Vous vous êtes sans doute passé le film de nombreuses fois sur votre écran intérieur. Il faudrait le regarder avec un œil neuf, en évitant d’être engloutie par la souffrance, ou le ressentiment, mais en essayant de percevoir les enjeux. Si votre mari ne veut pas consulter avec vous un thérapeute de couple ou un conseiller conjugal, peut être devriez-vous faire le point pour vous-même avec quelqu’un, justement pour démêler, de votre point de vue, les tenants et les aboutissants de ce qui est devenu une souffrance continue.


Vous narrez la situation d’une manière assez factuelle, énonçant le chapelet de ses infidélités et de vos pardons, plus ou moins contraints. On perçoit l’enchainement des répétitions et, au fond, une situation qui ne progresse pas. Qu’en est-il du contexte ? Qu’est-ce qui s’est joué pendant vos 18 mois de chômage, au cours de votre installation dans l’ouest ? Quelle atmosphère a, ou non, plombé votre couple ? Je ne cherche pas à excuser votre conjoint, mais vous avez à déceler les racines des difficultés de votre couple, liées notamment à la question du travail et des déplacements géographiques pour en trouver. En particulier, qui a mené la barque ? Qui s’est senti embarqué ? Il arrive que l’infidélité se déploie dans un contexte où le conjoint en cause a le sentiment d’avoir régulièrement, à tort ou à raison, besoin d’air à l’extérieur, parce qu’il ou elle se sent étouffer. Si cela n’est pas le cas, c’est juste son problème, et là, effectivement, vous pouvez envisager la séparation. Si, au contraire, il y a quelque chose qui cloche dans le couple, l’important est d’en parler ensemble ; éventuellement devant un conseiller ou un thérapeute, ce qu’il ne souhaite pas. Vous êtes catholiques, et il ne manque pas, dans le milieu chrétien, de sessions de couple où on peut faire le point, sans pour autant verser dans l’accusation ou la culpabilisation ; cela pourrait être une étape pour vous deux.


Sur le fond, le danger me semble justement la répétition, et notamment la répétition des rôles qui peut durer encore longtemps : d’un côté la femme trompée, qui cherche à comprendre – et a néanmoins du mal à ravaler sa colère –, et qui donne son pardon parce qu’elle est bien obligée, et, d’un autre côté, le mari, qui revient régulièrement, comme un gamin, pour se faire pardonner. Je ne suis pas partisan de la duplicité ou du mensonge, mais il est frappant de relever que votre mari s’arrange inconsciemment pour que vous soyez au courant. Il existe des maris volages beaucoup plus malins. Ce fonctionnement étrange, avec une forme de transparence vis-à-vis de vous, vous met en position de jugement, et dans la posture inconfortable de celle qui exerce des remontrances, et éventuellement passe l’éponge. Fuyez ce rôle. Ne cherchez pas à savoir à tout prix, ni à obtenir des aveux de sa part. Mais dites-lui clairement que si une nouvelle infidélité vient à votre connaissance, il faudra, non pas nécessairement vous séparer radicalement, mais prendre quelques mois de réflexion chacun de son côté.


C’est douloureux parce que cela n’était pas au programme ; et vous vous lamentez de ne pas pouvoir vivre cet engagement et cet amour qui devraient être simples. La dimension désespérante d’une telle situation tient au fait que l’on déploie des efforts encore et encore, et que cela ne marche pas. Rassurez-vous : même pour les autres qui vous paraissent peut-être si heureux, cela n’est pas toujours simple. En attendant, donnez-vous des critères « objectifs » des limites qui ne vous semblent pas devoir être dépassées. Par ailleurs, c’est sûrement un réconfort d’être retournés du côté de vos familles respectives. En même temps leurs regards sur la situation sont sans doute aussi pesants, peut-être les percevez-vous comme critiques. Tentez alors de vous en extraire, afin que cela n’alimente pas votre jugement intérieur. On ne redevient pas, dix ans après, un couple neuf comme si rien ne s’était passé. Vous savez, comme les ardoises magiques, qui, dans le temps, effaçaient en un tour de main ce qui était écrit. Je vous souhaite cependant de vous inventer une mini ardoise magique : pas vraiment tout effacer, mais retrouver ce qui entre vous – pour lui et pour vous –était si neuf au premier matin. L’angoisse, les responsabilités, les effets de pouvoir et de rivalité dans le couple gâtent beaucoup de choses. Soyez lucide sur ce qui ne va pas – et actifs sur les manières d’y remédier –, mais faites aussi mémoire ensemble de ce qui fut si intense et si nouveau.


 


Posez vos questions à Jacques Arènes


Donner du sens à une épreuve, poser des choix délicats, comprendre une période de la vie… Vous avez des questions existentielles ou spirituelles ?
Adressez-les à Jacques Arènes, psychologue et psychanalyste :


> Par e-mail en écrivant à j.arenes@lavie.fr

> Par courrier postal en écrivant à Jacques Arènes, La Vie, 80 boulevard Auguste-Blanqui, 75013 Paris.


Chaque semaine, Jacques Arènes publie sa réponse à une des questions sur notre site internet.

Retrouvez toutes ses réponses passées dans notre rubrique
Questions de vie

Le premier prix de la vaillance est créé

Standard
  • Partager par Facebook
  • Partager sur Twitter
  • Envoyer par email
  • Version imprimable


À Cœur vaillant, rien d’impossible !


« Vaillance » : ce terme qui paraît un peu désuet est-il toujours d’actualité ?


La vaillance recouvre le courage, la loyauté, la générosité… Autant de valeurs qui animent toujours les enfants. Ils sont curieux, ils ont des idées, ils savent prendre des initiatives. Ils aspirent à la paix.


Pourquoi organiser ce concours ?


Nous nous inscrivons dans la grande tradition des Coeurs vaillants qui ont réalisé beaucoup de concours. Certains étaient même un peu fous : une année, des délégations ont apporté des messages de paix dans toute l’Europe, en hélicoptère ! Peut-être avons-nous tendance à trop couver les enfants aujourd’hui. Ils ont besoin d’autonomie, de faire preuve d’audace et sont capables de s’investir.


En quoi consiste-t-il ?


Le prix de la vaillance saluera chaque année un projet collectif d’enfants ayant nécessité un dépassement de soi, quel que soit le domaine : sportif, intellectuel, artistique, etc. Ce peut être une course organisée au profit d’une cause, une prise de position afin d’améliorer une situation difficile tel le harcèlement scolaire, une action concrète pour améliorer la vie de son quartier.


Rien n’est impossible…


Laissons-les oser ! La joie est le fruit de l’action. Ce jeu concours est destiné à les mettre en mouvement et à les rendre acteurs. C’est une occasion de rêver, de manière collective, et de réaliser son rêve.


Comment s’inscrire ?

Pour concourir, l’équipe de l’enfant entre 6 et 15 ans (club ACE, classe, Scouts…) doit signaler son projet (réalisé ou en cours de réalisation) avant le 31 janvier. Le jury délibérera fin février et remettra les prix le 31 mars, à Lorient. Une dotation de 2000 euros est prévue pour le premier prix et de 1000 euros pour les deuxième et troisième. coeursvaillants- amesvaillantes.org

Programmes scolaires : “L’exigence grammaticale n’est pas supprimée“

Standard
  • Partager par Facebook
  • Partager sur Twitter
  • Envoyer par email
  • Version imprimable


On parle beaucoup d’une disparition du COD et du COI ? Est-ce vrai ?


Pas du tout ! Mais les auteurs de cette polémique ont-ils seulement lu les programmes qui sont appliqués depuis quinze mois ? Le terme « COD » [complément d'objet direct, ndlr] apparaît explicitement au Cycle 4, c’est-à-dire de la 5e à la 3e.


Avant, les élèves étudient le « prédicat ». De quoi s’agit-il ?


Ce concept est loin d’être nouveau, ce n’est pas une invention du Conseil supérieur des programmes. Il correspond à la plupart des grammaires du monde. Il a été introduit dans les programmes dès les années 1990, avec la notion de « groupe sujet » et de « groupe verbal ». Le « prédicat » désigne la fonction – et non la nature – du groupe verbal. Il est composé d’un verbe et de ses compléments s’il en a.


À quoi correspond un « groupe verbal » ?


Avec la grammaire dite prédicative, on commence par définir les entités : groupe sujet et groupe verbal, avant d’entrer dans la particularité de chaque complément, sans en oublier aucun. Mais une fois le groupe verbal identifié, toute l’analyse reste à faire. Et nous n’en faisons pas l’économie, quand bien même il y aurait 60 compléments. L’identification du groupe verbal précède donc l’identification des différents compléments.


Prenons un exemple…


Dans la phrase « Le facteur distribue le courrier dans le quartier », du niveau de CM1, on commence par repérer le verbe qui caractérise l’action (ici : « distribuer »), puis le sujet (« le facteur »). Le prédicat correspond à ce que le sujet fait. Il est inaliénable et non remplaçable, contrairement aux compléments de phrase que l’on peut déplacer ou supprimer. Ici, le prédicat est « distribue le courrier ».

Le prédicat correspond à une boîte que l’on ouvre et dans laquelle se trouve tous les compléments. Une fois identifié, on analyse les compléments qui le compose. Ainsi, « le courrier » est un « complément de verbe ». À la différence de « Dans le quartier » qui lui est un « complément de phrase » mobile (on peut le placer en début de phrase, par exemple). On peut le supprimer, sans pour autant modifier le sens de la phrase.


Quel intérêt par rapport à la grammaire dite d’étiquetage ?


Vous êtes-vous déjà demandé ce que signifient les termes compléments d’objet « direct » ou « indirect » ? Pour les linguistes, ils ne sont pas suffisamment précis. Analyser la phrase en terme de « groupe sujet » et de « groupe verbal » permet d’insister sur la logique de la phrase. L’analyse se structure à partir de ce que fait le sujet.

L’exigence grammaticale n’est pas supprimée. Nous cherchons à simplifier la manière d’apprendre la grammaire française, et non la grammaire elle-même. Elle demeure redoutablement complexe mais – faut-il le préciser – les élèves apprennent toujours à conjuguer et à accorder le participe passé, dès la fin du CE2.