Le ciel du mois d’août 2016

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Ciel du mois d aout 2016C’est l’une des plus belles nébuleuses du ciel. Découverte par l’astronome Charles Messier en 1764, la nébuleuse Messier 27, ou M 27, a été baptisée depuis l’Haltère, ou le Sablier, par les observateurs.
Distante de 860 années-lumière environ, cette nébuleuse est extrêmement jeune : elle a été soufflée progressivement par une étoile en fin de vie, voici environ quatre mille ans. Aujourd’hui, cette étoile, une naine blanche minuscule et très chaude, n’a plus de réactions nucléaires en son cœur, elle s’éteint lentement, tandis que la matière qu’elle a expulsé – peut-être 25 % de sa masse – se dilue dans l’espace. Dans cinq mille ans, la nébuleuse du sablier aura disparue…

La nébuleuse du Sablier, ou M 27, se trouve en pleine Voie lactée. Cette image a été prise avec un téléobjectif de 300 mm de focale seulement, installé sur une monture équatoriale automatique. 50 photos de 30 secondes de pose chacune, à 10 000 ISO, ont été fusionnées avec le logiciel DeepSkyStacker. Photo S.Brunier.

La nébuleuse du Sablier, ou M 27, se trouve en pleine Voie lactée. Cette image a été prise avec un téléobjectif de 300 mm de focale seulement, installé sur une monture équatoriale automatique. 50 photos de 30 secondes de pose chacune, à 10 000 ISO, ont été fusionnées avec le logiciel DeepSkyStacker. Photo S.Brunier.

Avant la lente explosion de cette étoile, les hommes préhistoriques devaient voir dans le ciel une étoile d’un éclat très modeste : à une telle distance, cette géante rouge en fin de vie, quoique cent fois plus grande et plus brillante que le Soleil, pour une masse équivalente à celle de notre étoile, ne brillait pas beaucoup, du point de vue de la Terre.
La géante rouge ayant soufflé une grande partie de sa masse dans l’espace, les réactions nucléaires ont cessé, et le cœur de l’étoile s’est effondré sur lui-même : la naine blanche qui s’éteint doucement aujourd’hui a la même taille que la Terre !

La nébuleuse M 27 photographiée en juillet 2016 dans le Limousin, avec un petit télescope de 150 millimètres de diamètre et 1800 millimètres de focale. 900 poses de 4 secondes à 51200 ISO ont été fusionnées avec le logiciel DeepSkyStacker. Photo S.Brunier.

La nébuleuse M 27 photographiée en juillet 2016 dans le Limousin, avec un petit télescope de 150 millimètres de diamètre et 1800 millimètres de focale. 900 poses de 4 secondes à 51200 ISO ont été fusionnées avec le logiciel DeepSkyStacker. Photo S.Brunier.

Passant plein sud dans le ciel d’été, entre 23 h et 2 heures du matin, M 27 est invisible à l’œil nu mais perceptible dans les plus petits instruments d’optique, comme de simples jumelles. La nébuleuse est assez facile à repérer, en pleine Voie lactée, entre les brillantes étoiles Albiréo du Cygne et Altaïr de l’Aigle.
Aux jumelles et dans de petits instruments d’astronomie de 50 mm à 100 mm de diamètre, M 27 apparaît comme une vaste et pâle tache grise. Pour contempler la forme générale de la nébuleuse, la rendre plus brillante et contrastée, un télescope de 200 à 300 mm de diamètre est nécessaire. Un instrument plus puissant révèle des détails à l’intérieur de la nébuleuse, ainsi que sa pâle étoile centrale, la naine blanche, chauffée à 80 000 degrés, qui continue à ioniser et rendre lumineuse M 27.

La nébuleuse M 27 photographiée avec le Very Large Telescope européen. Le VLT est équipé d'un miroir de 8.2 mètres de diamètre. Photo ESO.

La nébuleuse M 27 photographiée avec le Very Large Telescope européen. Le VLT est équipé d’un miroir de 8.2 mètres de diamètre. Photo ESO.

Dans un puissant télescope amateur ou professionnel de 600 mm à un mètre de diamètre, la nébuleuse du Sablier est splendide, brillante, contrastée, colorée… Le vert phosphorescent irréel qui pare la nébuleuse, seule couleur perceptible par l’œil en vision nocturne, est dû à l’atome d’oxygène ionisé.
Cet oxygène rejeté par la géante rouge avant son extinction nous rappelle que les étoiles massives, à la fin de leur existence, offrent à la Galaxie les ingrédients nécessaires à la naissance de nouveaux systèmes stellaires. Hydrogène, hélium, carbone, oxygène, azote, silicium, fer, or, les étoiles sont de vénérables alchimistes, qui forgent dans leurs creusets nucléaires tous les éléments dont nous sommes constitués.
Serge Brunier

Solar impulse : l’avion solaire qui a fait le tour du monde

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Solar Impulse atteint la péninsule arabique lors de son dernier vol, entre Le Caire et Abu Dhabi. - Ph. Solar Impulse

Solar Impulse atteint la péninsule arabique lors de son dernier vol, entre Le Caire et Abu Dhabi. – Ph. Solar Impulse

Ils l’ont fait ! Au terme d’une dernière étape de 2700 kilomètres reliant le Caire à Abu Dhabi, l’avion solaire Solar Impulse a bouclé son tour du monde. Une épopée de 42 000 kilomètres réalisée en 22 jours de vol au total, durant lesquels les panneaux photovoltaïques recouvrant les ailes de l’avion ont généré 11 000 kilowatt/heure d’énergie électrique !

Le projet Solar Impulse a débuté en 2003

Pour les pilotes Bertrant Piccard et André Borschberg, qui travaillent au projet d’un avion propre depuis 2003, c’est un succès planétaire.

En 2010, la première version de l’avion sans carburant, Solar Impulse 1, avait réalisé son premier vol. Son successeur, Solar Impulse 2, a décollé le 9 mars 2015, à la poursuite du rêve d’un tour du monde. Revivez l’émotion des initiateurs du projet dans la vidéo de l’atterrissage à Abu Dhabi (à partir de 1h20).

 

–Fiorenza Gracci

 

> Pour en savoir plus, lire :

 

> Lire aussi dans les Grandes Archives de S&V :

  • Solaire, une alternative au nucléaire ? S&V n°1125 (2011). Après l’accident de Fukushima, les regards se tournent vers le solaire, énergie renouvelable où les progrès avancent à pas de géant : mais peut-elle aspirer à alimenter en énergie tout un pays ?

S&v 1125 - Solaire alternative

S&V 1116 - Solar impulse a volé

S&V 1101 - Solar impulse 1

 

Solar impulse : l’avion solaire qui a fait le tour du monde

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Solar Impulse atteint la péninsule arabique lors de son dernier vol, entre Le Caire et Abu Dhabi. - Ph. Solar Impulse

Solar Impulse atteint la péninsule arabique lors de son dernier vol, entre Le Caire et Abu Dhabi. – Ph. Solar Impulse

Ils l’ont fait ! Au terme d’une dernière étape de 2700 kilomètres reliant le Caire à Abu Dhabi, l’avion solaire Solar Impulse a bouclé son tour du monde. Une épopée de 42 000 kilomètres réalisée en 22 jours de vol au total, durant lesquels les panneaux photovoltaïques recouvrant les ailes de l’avion ont généré 11 000 kilowatt/heure d’énergie électrique !

Le projet Solar Impulse a débuté en 2003

Pour les pilotes Bertrant Piccard et André Borschberg, qui travaillent au projet d’un avion propre depuis 2003, c’est un succès planétaire.

En 2010, la première version de l’avion sans carburant, Solar Impulse 1, avait réalisé son premier vol. Son successeur, Solar Impulse 2, a décollé le 9 mars 2015, à la poursuite du rêve d’un tour du monde. Revivez l’émotion des initiateurs du projet dans la vidéo de l’atterrissage à Abu Dhabi (à partir de 1h20).

 

–Fiorenza Gracci

 

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  • Solaire, une alternative au nucléaire ? S&V n°1125 (2011). Après l’accident de Fukushima, les regards se tournent vers le solaire, énergie renouvelable où les progrès avancent à pas de géant : mais peut-elle aspirer à alimenter en énergie tout un pays ?

S&v 1125 - Solaire alternative

S&V 1116 - Solar impulse a volé

S&V 1101 - Solar impulse 1

 

Trois façons d’attendre la particule X – Le blog de Mathieu Grousson

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En attendant le X, le Cern propose deux recettes de pizzas façon "boson de Higgs ». - Crédit : © Cern

En attendant le X, le Cern propose deux recettes de pizzas façon “boson de Higgs ». – Crédit : © Cern

X ou pas X ? La physique est-elle en passe de connaître un bouleversement quasi sans précédent, ou bien s’achemine-t-on vers une déconvenue sans équivalent dans toute l’histoire de l’exploration de l’infiniment petit ? Alors que le dénouement approche (voir post précédent : Particule X : le dénouement approche), aucune information ne filtre. Pour éviter que l’attente devienne insupportable, pourquoi ne pas s’offrir un peu de distraction, sans pour autant quitter l’univers des particules élémentaires !

Les chasseurs de signaux cachés des particules

Les plus sérieux pourront par exemple rejoindre le projet de science citoyenne HiggsHunters. Soit une plateforme proposant à tout un chacun de passer en revue visuellement plusieurs milliers d’images des données du détecteur ATLAS.

Objectif : y trouver la trace de phénomènes intéressants qui auraient pu passer entre les mailles des filets des puissants algorithmes du Cern. Depuis le lancement du projet, il y a deux ans, 20 000 clichés ont déjà été examinés. Mais plus du double attendent encore, avec, à la clé, qui sait, la découverte d’une particule inconnue !

La musique des particules qui s’entrechoquent

A moins que vous soyez plutôt tenté par la musique des particules. Auquel cas, rendez-vous sur le site du projet Quantizer, imaginé par une étudiante du Laboratoire Media Lab, à l’Institut de technologie du Massachussets.

Le concept : un logiciel en ligne qui transforme en échantillons sonores les données collectées par le détecteur ATLAS. De quoi écouter en temps réel le « son » produit par les collisions entre protons dans les tréfonds de l’accélérateur géant du Cern, le LHC.

Des collisions à l’image… d’une pizza !

Et si ces émotions vous ont donné faim, vous pourrez toujours penser à la particule X en dégustant une pizza façon boson de Higgs ! L’idée a traversé l’esprit de deux physiciens frappés par la ressemblance de la représentation des désintégrations de la particule au sein des détecteurs du LHC avec la pizza qu’ils dégustaient.

 

A la suite de quoi, le chef de la pizzeria Ettore, à Naples, a tout spécialement créé deux pizzas représentant respectivement la désintégration du Higgs en deux photons ou en quatre muons. La recette est ici.  En attendant peut-être la recette de la pizza façon particule X !

—Mathieu Grousson

 

Mathieu Grousson est un journaliste collaborateur de Science & Vie spécialiste de la physique fondamentale. Suivez son blog “Particule X” :

cartouche-particule-X

> En savoir plus :

Capture

> Lire aussi dans les Grandes Archives de S&V / acheter :

S&V 1152 - LHC boson de Higgs

S&V 1142 - Higgs blues physiciens

  • La matière va enfin parler S&V n°1129 (2011). Moment clou : tout le monde a les yeux rivés sur le LHC, qui confirmera enfin l’existence du boson de Higgs, des décennies après sa théorisation.

S&V 1129 - boson de Higgs LHC

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