Parents, comment gérer le stress du bac ?

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Est-il normal de stresser quand on est parent ?

Le bac a toujours mobilisé les parents émotionnellement, mais jamais de façon aussi intense que depuis 3 ou 4 ans. La société est inquiète. Les familles connaissent le chômage. Sans le bac, les études supérieures sont très compliquées. Les enfants le savent eux-mêmes depuis le collège. Le « gentil » stress s’est chargé d’angoisses légitimes. Quant aux psys et aux enseignants qui disent : « Fichez-lui simplement la paix », il me semble que dans le contexte actuel, c’est une posture malhonnête.

Du coup, l’angoisse des parents peut être lourde à porter.

La position des parents est ambiguë. Les jeunes sont souvent majeurs, mais encore à la maison. D’un côté, les parents leur demandent de s’autonomiser. De l’autre, ils les rappellent à l’ordre (« Travaille ! »). Ce double discours pose problème. De leur côté, les ados qui à la fois grandissent plus vite qu’auparavant et restent infantiles plus longtemps, se défendent : « Je sais ce que j’ai à faire », ou « Je travaille mais tu ne le vois pas », ou « Ca n’est jamais assez pour toi ».

Que peuvent faire les parents ?

Prendre conscience de ces messages paradoxaux qui inhibent. Pas besoin de culpabiliser face à vos enfants, cela les met mal à l’aise… Il faut rester très factuel : « Je ne me rendais pas compte que je te disais à la fois : “Autonomise-toi”, et “Bosse !” ». Le parent est légitime à demander : « Toi, penses-tu que tu fais ce qu’il faut ? ». Et à proposer son aide (« Que puis-je faire ? »), avec des suggestions : « Si tu as besoin de réciter », mais aussi « Si tu as besoin que je te dise quand je te vois papillonner, ou que tu sembles fragile sur une matière… » Et plutôt qu’acheter 10 livres d’annales, sans que l’ado l’ait demandé, mieux vaut des gestes simples qu’il sait très bien décoder, comme lui faire son plat préféré ou demander au petit frère agité de se calmer.

Et quand la lassitude s’installe ?

Il faut reconnaître devant l’enfant que c’est bel et bien stressant, que c’est normal (« Je comprends que tu peux te sentir lassé »). Ce n’est pas parce que c’est banal que c’est facile. C’est lui qui vit cette situation, lui seul en connaît l’impact sur lui. Quand ça n’a pas l’air d’aller, on peut mettre un coup d’arrêt : « Là, je n’ai pas l’impression que tu sois en mesure de mobiliser tes forces. Est-il utile que tu bosses ? » (Souvent, ça produit d’ailleurs l’effet inverse…!) Et si la lassitude dure trop, on peut accompagner en disant : « Si tu lâches, quelles pourraient être les conséquences ? », plutôt que d’ordonner ou de faire peur.

Est-il utile de rassurer ?

Mieux vaut éviter les messages à l’emporte-pièce, comme : « Mais tu l’auras ton bac ». C’est un examen, avec ses exigences. Déjà petits, les enfants sentent bien quand on en fait des tonnes dans le seul objectif de les rassurer, mais sans forcément croire au propos. Et puis une partie des jeunes savent eux-mêmes s’ils bossent assez ou non pour passer la barre. Néanmoins, il faut les prévenir de l’effet dévastateur des projections négatives, du genre : « De toute façon, je ne suis pas prêt, je vais me planter, c’est assuré. » Il faut pouvoir leur montrer qu’ils n’en savent rien et que donc il n’y a rien à dire sur le sujet. Leur faire valoir aussi que ces pensées les mettent dans un état émotionnel néfaste qui ne va pas les aider et qu’il faudra beaucoup d’énergie pour compenser.

Quant aux enfants qui arrivent prêts aux examens et s’effondrent pendant l’épreuve sous l’effet d’une panique irrationnelle, la responsabilité des parents sera de proposer un travail de gestion du stress, de la sophrologie, de l’hypnose… Il n’y a aucune raison qu’un ado paie le prix de son stress alors qu’il a travaillé. Il faut le lui dire et chercher ensemble une solution.

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