Une seconde vie pour le matériel médical

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La durée de vie d’un matériel médical est estimée à environ huit ans, avant que les normes ou les technologies ne le rendent caduc. Pourtant, la plupart ne sont utilisés que huit mois environ », expose François Cordier, directeur de la Fondation agir contre l’exclusion (Face) Côte d’Opale. Quand un proche qui était en perte d’autonomie retrouve ses capacités fonctionnelles ou, à l’inverse, ne peut plus être maintenu à domicile ou décède, le réflexe est souvent d’apporter ses aides techniques en Déchetterie. Pourtant, d’autres solutions, écologiques et solidaires, se développent dans plusieurs départements.« En 2015, nous avons démarré une expérimentation à Angers, qui consistait à faire avec le matériel médical ce que nous faisions pour l’électroménager, retrace Philippe Robin, directeur général d’Envie autonomie. Nous collectons ce matériel pour le faire remettre en état par des travailleurs en insertion, avant de le proposer à la vente à un prix jusqu’à 80% moins élevé que le neuf. » 


Envie autonomie est désormais présent dans 12 départements. Dans le Pas-de-Calais, Face a lancé début 2019 le réseau Aidotec, qui fonctionne sur le même modèle. En Normandie et en région parisienne, c’est le dispositif Ecoreso autonomie qui prend de l’essor. « Les particuliers peuvent déposer leur matériel dans un point de collecte, ou nous nous déplaçons pour l’enlever », détaille Philippe Robin. Les objets sont désinfectés, remis en état et testés : « Tout ce qui sort de nos ateliers est conforme aux normes de mise sur le marché et bénéficie d’une garantie de deux ans. »


S’équiper à coût réduit


Dans le dispositif Aidotec, ce sont les ergothérapeutes qui attribuent les matériels d’occasion, selon des conditions de ressources. « Les bénéficiaires n’auraient pas forcément eu d’aide pour le neuf, ou avec un reste à charge trop élevé », remarque François Cordier. Pour acheter chez Envie autonomie, il faut également avoir une prescription. « Quand les familles ont besoin d’un deuxième fauteuil électrique, par exemple pour l’école ou le travail, qui ne pourra pas être pris en charge par la Sécurité sociale, elles peuvent se tourner vers nous », suggère Philippe Robin. Le dernier projet de loi de financement de la Sécurité sociale envisage par ailleurs le remboursement des dispositifs d’occasion. Parmi les matériels traités par ces différents centres, on trouve des lits médicalisés, des lève-malades, des fauteuils « garde-robe », des déambulateurs, des sièges de douche, etc. Les béquilles, prises en charge à 100% en pharmacie, ne sont pas toujours récupérées, mais peuvent être données à des associations humanitaires. Alors, plus d’excuse pour ranger à la cave ou déposer à la benne ces dispositifs !


envieautonomie.org
aidotec.fr
ecoreso-autonomie.org

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