Une quête spirituelle à bicyclette dans les Alpes

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L’itinéraire est ficelé. Plusieurs centaines de kilomètres dans la Chartreuse et les Bauges, en passant par le centre Saint-Hugues de Biviers (38) et les abbayes de Tamié (73) et de Hautecombe (73), à raison de cinq à six heures quotidiennes de pédalage. « C’est un défi physique, car l’idée est vraiment de ne pas faire fonctionner que le mental et l’intellect », expose Anne-France Jeanjean, l’une des deux organisatrices du projet. À ses côtés, une autre laïque, Virginie Duval, et Xavier Behaegel, prêtre et responsable de la pastorale des jeunes de Lille. Au maximum, le groupe pourra compter jusqu’à 14 participants, âgés de 20 à 30 ans.


Chaque jour, un thème spirituel


Barthélemy, 27 ans, a été séduit par la double couleur du circuit. « J’avais envie de m’investir dans un projet qui allie l’énergie et le sport à la prière et un côté plus spirituel. » Son dernier voyage à vélo remonte à 10 ans, lors d’un camp scout itinérant. « Dans ce défi, ce qui me plaît, c’est la quête, l’idée de mouvement inhérente au vélo. C’est une démarche personnelle : on est seul sur son vélo, mais jamais statique, il faut toujours avancer », poursuit le jeune homme, qui participe aussi à l’organisation. Tous les matins, les accompagnatrices proposeront un thème pour la journée, suivi, lors de la pause-déjeuner, de textes à lire. « Il s’agira de pistes de réflexion à mener en silence sur son vélo. L’objectif est de faire résonner les paroles au coeur de ce que l’on vit sur le vélo, mais aussi dans la vie quotidienne et dans notre vie de foi », détaille Anne-France Jeanjean, grande adepte des retraites à deux-roues. L’une des thématiques s’intitule par exemple « Sortir la tête du guidon – vie bien remplie – prendre le temps de contempler ». « La mobilité extérieure permet la mobilité intérieure, la démarche relève de la spiritualité ignatienne d’unification du corps, du coeur et de l’esprit, et c’est ce que l’on veut faire découvrir aux jeunes », complète Virginie Duval. Pour autant, aucun prérequis religieux n’est demandé aux participants. « Il faut simplement croire en Dieu et se sentir ouvert à quelque chose de nouveau ! », abonde Anne-France Jeanjean. Des temps de discussion et un accompagnement spirituel seront proposés en soirée à ceux qui le souhaitent.


Contemplation, écologie intégrale


Pour le gîte, le groupe sera hébergé chaque nuit dans des paroisses ou des presbytères. Mais, au-delà de cet accueil, le cadre global de la retraite itinérante est propice à la contemplation. Le trajet vise en effet des cols montagneux pour redescendre sur les lacs d’Annecy et d’Aix-les-Bains. Le groupe compte par ailleurs privilégier une alimentation locale issue de l’agriculture raisonnée. « On se place dans une démarche d’écologie intégrale. Comment je prends soin de la nature, de sa beauté, c’est aussi une façon de retourner à l’essentiel », appuie Virginie Duval. L’argument a achevé de convaincre Barthélemy. Né à Grenoble, il reconnaît ne jamais avoir vraiment prêté attention aux sommets alentour. « Même si ce qui compte le plus pour moi, c’est la démarche et les gens qui m’accompagnent, j’ai envie de comprendre la particularité du lieu, me laisser surprendre par l’expérience. » Sur le plan physique, une condition est toutefois requise : être capable de pédaler 40 à 60 km par jour, avec un dénivelé pouvant atteindre 1 000 m. Les bagages et le ravitaillement, quant à eux, seront acheminés en camion.


À savoir

Prévoir un vélo de route, VTC ou vélo à assistance électrique. Pour tout renseignement et si vous n’avez pas de vélo, contactez Virginie au 07 84 19 58 90. Tarif étudiant : 206€ ; jeune pro : 306€ www.sainthugues.fr




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