De plus en plus de nuages noctiluques dans le ciel

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Des nuages noctulescents. Tourbière de Kuresoo, Parc national de Soomaa, Estonie. / Ph. Martin Koitmäe, CC via Wikimedia Commons.

Des nuages noctulescents. Tourbière de Kuresoo, Parc national de Soomaa, Estonie. / Ph. Martin Koitmäe, CC via Wikimedia Commons.

La présence des nuages noctiluques (ou noctulescents), ces formations atmosphériques qui présentent la particularité de « briller » la nuit, s’est accrue dans le ciel au cours de la période 2002 à 2011. Tel est le résultat d’une étude publiée le 18 mars 2014 dans la revue Journal of Geophysical Research.

Qu’est-ce qu’un nuage noctiluque ? Il s’agit d’une formation nuageuse d’aspect filandreux, située très haut dans l’atmosphère, à quelques 80 km d’altitude – une couche que l’on appelle la mésosphère. Lorsque le soleil a disparu derrière l’horizon et que l’obscurité a recouvert la zone où se trouve l’observateur, la lumière émise par le soleil continue d’éclairer ces formations nuageuses, du fait de leur très haute altitude. Ce qui leur confère alors un aspect « brillant ».

Le satellite AIM (Aeronomy of Ice in the Mesosphere) avait produit les premières images des nuages noctiluques vus de l’espace, en été 2007. Depuis, il apparaissait de ses observations que ces nuages augmentaient en fréquence et en étendue, comme le montrent les deux images ci-dessous (2007 et 2010).

Les premières images des nuages noctiluques vus de l'espace, prises par le satellite américain AIM (Aeronomy of Ice in the Mesosphere) le 11 juin 2007 au-dessus de l'Arctique. / Ph. NASA/AIM

Les premières images des nuages noctiluques vus de l’espace, prises par le satellite américain AIM (Aeronomy of Ice in the Mesosphere) le 11 juin 2007 au-dessus de l’Arctique. / Ph. NASA/AIM

Images de nuages noctiluques vus de l'espace, prises par le satellite américain AIM (Aeronomy of Ice in the Mesosphere) en juillet 2010 au-dessus de l'Arctique. Depuis la première image en 2007, leur étendue a augmenté. / Ph. NASA/AIM

Images de nuages noctiluques vus de l’espace, prises par le satellite américain AIM (Aeronomy of Ice in the Mesosphere) en juillet 2010 au-dessus de l’Arctique. Depuis la première image en 2007, leur étendue a augmenté. / Ph. NASA/AIM

Pour vérifier si les nuages noctiluques se sont véritablement intensifiés ces dernières années, les auteurs de l’étude, un panel de chercheurs en science de l’atmosphère venant de divers laboratoires américains et de l’université de Stockholm, ont analysé les données fournies par d’autres satellites : TIMED (Thermosphere Ionosphere Mesosphere Energetics and Dynamics) et Aura (un satellite de la NASA consacré à étudier la chimie de l’atmosphère terrestre).

Des mesures qu’ils ont ensuite combinées avec un modèle informatique, dont la fiabilité a été elle-même prouvée en comparant ses prédictions avec les données du satellite suédois ODIN et de la sonde américaine STPSat-1.

À l’issue de ces travaux, les chercheurs ont constaté que les apparitions des nuages noctiluques dans les ciels des zones du globe situées entre 40 et 50° de latitude nord (dont la France fait partie) avaient augmenté entre 2002 et 2011.

Qu’est-ce qui cause ce phénomène ? À l’heure actuelle, les chercheurs n’en saisissent pas l’origine, même s’ils suspectent les changements climatiques en cours, et les cycles d’activité solaires, d’être parmi les causes les plus probables…

 

 

 

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