Covid-19 : “La crise remet la personne au cœur de notre quotidien”

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« Dès les premiers cas de Covid-19 dans la région Occitanie, nous avons mis en place le confinement en chambre, fermé l’accès à la maison et suspendu toutes les visites. Aujourd’hui, 50 salariés ne ménagent pas leur peine pour le bien-être de nos 84 résidents. Le vrai plus par rapport à d’autres Éhpad : la présence continue d’une communauté de soeurs – une dizaine en activité.

Le regard des petits frères des pauvres par rapport à la vieillesse

Nous connaissons très bien nos résidents, des plus autonomes à ceux qui souffrent de troubles cognitifs importants, et mettons en place une présence renforcée auprès d’eux, en lien étroit avec les familles. En collaboration avec l’équipe de laïcs (responsables du soin, des ressources humaines, du contrôle de gestion, des questions éthiques et juridiques), nous avons aussi aidé très tôt les autres maisons de notre province à s’organiser. Habituellement, près de 80 bénévoles nous accompagnent dans notre mission, à Montpellier. Quelques-uns continuent de nous épauler à l’accueil, mais la majorité a dû inventer des initiatives à distance.

Voici des années que l’on porte un regard assez négatif sur les Éhpad. Cette crise peut nous permettre de le changer.

Via des appels sur les réseaux sociaux, de nouvelles personnes se sont jointes à ce beau mouvement. Certains cousent des blouses en tissu, des habitués déposent des gâteaux à l’accueil, d’autres réalisent et partagent des vidéos avec les résidents. Pour ces derniers, la situation peut être très anxiogène. S’ils sont conscients de l’intérêt des gestes barrières, ils ressentent la coupure avec leurs familles et se sentent vulnérables face à l’actualité. Voici des années que l’on porte un regard assez négatif sur les Éhpad. Cette crise peut nous permettre de le changer. De considérer différemment ceux qui oeuvrent auprès des plus fragiles.

Ce sont de beaux métiers, sans lesquels on ne peut rien faire. Même si l’idéal serait de garder chez soi ses parents âgés, nous aurons toujours besoin de lieux pour qu’ils soient aimés, soutenus, respectés dans tout ce qu’ils sont. Après la gestion de l’urgence, il faudra tirer des conclusions de cette crise pour déterminer quel visage aura l’Éhpad de demain et ce qui reste à notre portée pour rendre ce monde meilleur. Cette épreuve nous aura alors permis de redécouvrir qu’il y a des gens autour de nous. Elle remet, dès aujourd’hui, la personne au cœur de notre quotidien. »

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