Anne-Dauphine Julliand et Thérèse, main dans la main sur le sable mouillé

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On croyait tout connaître d’Anne–Dauphine Julliand. Dans son premier livre, Deux Petits Pas sur le sable mouillé, publié en 2011 aux éditions les Arènes, l’ancienne journaliste livrait un témoignage poignant sur l’accompagnement dans la maladie de sa première fille, Thaïs, atteinte d’une dégénérescence cérébrale incurable. Une leçon de courage qui avait ému plus de 260.000 lecteurs en deux ans, et dans laquelle elle racontait son combat pour apporter de la joie et de la vie dans son foyer malgré les épreuves. Depuis, la quadragénaire se livre régulièrement sur les drames qu’elle a connus et tente de mettre à profit son travail de résilience. Pourtant, derrière cette histoire se cache celle, plus discrète, de l’arrivée dans la famille de Thérèse, un ange gardien pour les Julliand. En cette fraîche soirée d’hiver, Anne-Dauphine a accepté de nous présenter cette amie précieuse dans le pavillon familial à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine).


À peine la rampe d’accès en pierre grimpée – la famille ne s’est pas encore résolue à la retirer –, Thérèse serre dans ses bras celle qu’elle surnomme « Anne-Dau », comme une amie de toujours. La Sénégalaise, toute en simplicité, admet n’avoir pas véritablement réfléchi à sa tenue du jour. Néanmoins, son col roulé rouge s’accorde parfaitement avec la tenue aux tons jaunes de la fashion victim qu’est Anne-Dauphine Julliand. Tout semble en apparence les opposer, pourtant les deux femmes se racontent déjà leur journée, et les rires fusent dans la maison. De quoi interpeller Arthur, 10 ans, le dernier de la famille, qui dévale les escaliers pour se ruer dans les bras de son ancienne nounou.


Thérèse, un roc pour la famille


Dans le grand salon, où une dizaine de lumières sont constamment allumées, chaque objet semble être parfaitement à sa place, des babioles rapportées de voyages aux clins d’œil aux enfants de la famille ; comme ce livre, Thaïs, d’Anatole France, soigneusement disposé sur la bibliothèque à côté d’une bougie. Assise sur son large canapé, Anne-Dauphine Julliand ne peut s’empêcher d’évoquer avec Thérèse leurs souvenirs communs, qu’ils soient joyeux ou marqués par la peine. Car si les deux femmes se connaissent aussi bien, c’est qu’elles ont partagé pendant près de 10 ans un quotidien souvent troublé par la maladie et le deuil.


Tout commence en 2006, lorsque Thérèse apprend que ses employeurs de l’époque déménagent dans l’Ain. « J’étais attachée à la petite fille que je gardais, mais je ne voulais surtout pas y aller ! » , s’exclame-t-elle, plus urbaine que champêtre. C’est ainsi que Laëticia la recommande à son cousin Loïc et son épouse Anne-Dauphine. Sans savoir que cette rencontre va bouleverser leurs vies, Thérèse et les Julliand conviennent d’un rendez-vous. (…)

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