Dis maman, il est au ciel, papy ?

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« Est-ce que Minou ira au paradis ? » ; « Et toi, tu vas bientôt mourir ? » ; « Quand on ressuscitera, quel âge on aura ? »Nous sommes souvent démunis et maladroits pour parler de l’au-delà. « On peut croire à la vie éternelle, la résurrection de la chair et ne pas avoir de réponses à tout ! », souligne Bertrand Lesoing, chapelain du ­sanctuaire Notre-Dame de Montligeon, centre ­mondial de prière pour les défunts.


Tout en respectant la foi de ses patients, Muriel Derome, psychologue clinicienne à Garches (Hauts-de-Seine), invite à préciser que « le ciel » est une image : « C’est ce qu’il y a de plus grand, de plus immense, comme le cœur de Dieu, ou “l’amour” s’ils ne sont pas croyants. » De la même manière, « il est parti », « c’est une étoile (ou un ange) » sont des expressions à éviter. « Avant d’être un lieu, la vie éternelle est une rencontre : avec le Seigneur et tous ceux qui nous ont précédés, qui sont déjà passés par la mort », abonde le prêtre.


Exprimer ses émotions


Au nom de l’espérance chrétienne, il arrive parfois aux chrétiens de minimiser le caractère dramatique de la mort et la douleur de la séparation. Pionnière de l’accompagnement en fin de vie, Élisabeth Kübler-Ross incitait ainsi les parents : « Partagez votre angoisse et votre chagrin avec vos enfants. Le chagrin est une émotion naturelle qui nous permet de surmonter toutes les épreuves de la vie. » L’enfant a besoin d’adultes capables d’entendre sa peur de la mort, sa représentation, ses doutes, sa culpabilité parfois. ­Surtout s’il est encore dans la pensée magique, susceptible d’échafauder mille hypothèses afin d’expliquer un décès : « Avant, j’étais en maternelle. Elle est tombée malade quand je suis passé en CP. Est-ce que c’est parce que je suis en CP ? »


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