Volontaires à l’étranger, ils témoignent 

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« Une communauté fraternelle »

© DCC
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Pourquoi suivre 10 jours intensifs de formation avant de partir en mission ? La réponse de Cécile Bonnet. Cécile Bonnet est partie un an en Tunisie enseigner le français à des femmes tunisiennes, à de jeunes migrants et à des enfants d’un quartier défavorisé.


Organisé en juillet, à Nantes, le stage d’été de la DCC fait suite à des mois de réflexion personnelle et plusieurs week-ends d’orientation. Ce projet de volontariat, on l’a pensé, voulu, rêvé. Et pourtant… Au matin du premier jour subsistent beaucoup d’interrogations, quelques craintes, voire des doutes. Le rôle des formateurs, c’est de nous alléger de toutes ces pensées en nous offrant, en plus d’apports pratiques et théoriques, l’espace et le soutien pour continuer notre cheminement personnel. Nous sommes répartis en groupes de 20 volontaires en fonction de nos zones géographiques de mission, et je fais partie du groupe Afrique centrale-Maghreb. Très vite, je ressens une forte cohésion et une solidarité entre nous. L’imminence du départ, la convergence de nos situations et l’énergie de tous créent des liens qui seront une aide inestimable lors des 12 mois à venir. Nous créons ici une communauté fraternelle et solidaire entre volontaires. Mais, si ces 10 jours peuvent ressembler à un camp de vacances, ils n’en demeurent pas moins une formation technique sur les plans professionnel et personnel. J’ai été très impressionnée par la qualité des contenus proposés ! Durant notre séjour, plus de 50 intervenants extérieurs, experts, nous ont offert des conférences et des modules sur des thèmes aussi divers que l’interculturalité, les religions, les droits de l’homme ou la géopolitique… J’ai énormément appris, avant même de partir ! Mais ce qui m’a le plus marquée est l’ouverture de tous, concernant les croyances et la foi de chacun. N’étant pas catholique, j’ai eu la chance de rencontrer des gens aux profils variés, plus ou moins croyants, ou pratiquants, mais tous vivant la spiritualité selon leur cœur et acceptant l’Autre. N’ayant jamais reçu d’éducation religieuse, j’ai pourtant été particulièrement émue lors de la messe d’envoi célébrée par l’évêque de Nantes. Finalement, ce stage aura été pour moi une première occasion de vivre l’interculturalité, à travers la religion, tout en me préparant au mieux à la mission qui m’attend bientôt ! »


« Partir à la cinquantaine pour revenir plus vrais, plus libres »

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François et Nathalie Frys, parents de quatre enfants, ont été professeurs des écoles en Andorre. Ils ont choisi de partir un an, à la rentrée 2019, comme éducateurs au Tchad.François et Nathalie FRYS, 54 et 52 ans, ont été affectés au village d’enfants des rues de Balimba, à Sarh, dans le sud du Tchad, comme éducateurs avec les Sœurs de la Charité, en partenariat avec la DCC.


« On ne le savait pas encore en septembre 2018, mais quelque chose travaillait au-dedans de nous. » La cinquantaine tous les deux, quatre enfants âgés de 21 à 28 ans, indépendants, Nathalie et François Frys ont éprouvé, cette année-là, le besoin de vivre un « temps charnière ». Ils étaient alors en Andorre professeurs des écoles depuis 20 ans et avaient prévu de rentrer en France en 2020. Une perspective qui ne cessait de les questionner : quelle suite donneraient-ils à leur parcours professionnel ? Se voyaient-ils exercer le même métier toute leur vie ? Nathalie et François aspiraient à du changement. Et voilà que, par un concours de circonstances, ils eurent l’occasion d’entendre le témoignage de Claire, ancienne volontaire de la DCC. Cela les décida à poser leur candidature pour un volontariat de solidarité internationale qui devait commencer en septembre 2019. « Nous avions fait assez de ménage en nous pour accueillir un nouveau “souffle” et avions ouvert nos voiles au possible. Lorsque nous avons croisé nos aspirations avec le projet pastoral de la DCC, ce souffle est devenu brise et vent impétueux : “Écouter tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres” (Laudato si’), raconte François. Nous avions fait des tentatives d’évolution professionnelle qui n’avaient pas abouti. Nous étions prêts à lâcher une situation économique et financière intéressante. Et ainsi aller à l’encontre de cette tendance chère aux quinquas, qui souvent se résume à “plus de bien, de confort, de loisirs”. » Lors du stage de la DCC, à Nantes en juillet, le témoignage d’anciens volontaires sur leur « retournement de vie » consécutif à leur séjour les a bouleversés. Il y était question de vocation religieuse, de changements professionnels, de modes de vie plus simples, de nouveaux engagements… « On le pressent, quelque chose se joue pendant le VSI, qui permet de faire un pas de côté au retour. Pour vivre plus vrai, plus déterminé, plus libre », souligne François en se projetant dans un an. Nathalie renchérit : « Ce pas de côté qu’est notre départ au Tchad va me remettre là où j’avais envie d’être depuis longtemps. Il ouvre la porte du cœur. » Encouragés par leurs enfants, ils se réjouissent d’aller vivre dans un pays où les conditions sanitaires, alimentaires et de scolarisation des enfants sont parmi les plus difficiles au monde. « Se préparer à cette mission est extrêmement dynamisant. Nous allons partager une expérience professionnelle. Ce sera aussi une étape pour prendre soin de nous et forger une nouvelle identité de notre couple. »


Salarié, êtes-vous prêt à vous engager ?

Il est possible de vivre un engagement dans un contexte professionnel de deux semaines à six mois. Trois dispositifs spécifiques existent : le congé de solidarité internationale, le congé solidaire, le congé de solidarité. Pour en savoir plus, renseignez-vous auprès de France Volontaires.

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