Dans les Vosges sauvages

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C’est une journée resplendissante. Comme un excédent d’été, avec la caresse encore chaude du soleil sur les courbes de la montagne. Mais déjà la lumière prend des tons ambrés, et ça blondit là-haut, dans les feuillages des hêtres au sommet du Brézouard. L’automne est en embuscade. Planquée à 750 m d’altitude, au bout d’un chemin non goudronné, la ferme au toit d’ardoise semble assoupie contre la pente. Devant la porte, le trop-plein de la source glougloute d’un tuyau vers l’abreuvoir, un cognassier ploie sous ses fruits d’or. L’oeil vif, habitué à son royaume, la romancière Claudie Hunzinger nous fait remarquer le vol d’un geai, tout proche, une brindille dans le bec. En contrebas, des ronces, des myrtilliers, des fougères et des pins sylvestres. Au-delà, le long pan d’éboulis qui dégringole vers le village de Lapoutroie (Haut-Rhin), délimite le territoire des héros de son dernier roman, les Grands Cerfs. À eux les friches, où ils peuvent se mettre à couvert, ni vu ni…

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