“Mange, mon fils !“ : les mots d’amour d’une mère juive

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Elle avait les doigts potelés, des mains de reine. Son alliance en or jaune creusait un sillon fin dans le gras de son annulaire. Souvent, cette bague sertie d’un petit diamant était recouverte de farine, de beurre, de sucre ou d’huile d’olive. Ma grand-mère, Viviane Saada Elkaim, passait ses journées en cuisine. Dès potron-minet, on entendait claquer ses casseroles et le couteau sur le billot. À 11h, elle traînait son cabas à roulettes au marché, à Juan-les-Pins, où elle négociait ferme chaque livre de légumes. Puis elle faisait mijoter ses plats pendant des heures. Le temps de la cuisson, elle fourrait les dattes de pâte d’amande et roulait les pâtisseries au miel – cigares, makroud , zlabia -, de celles qu’on trouve encore dans certaines boutiques, à Barbès ou à Belsunce, les quartiers « arabes » de Paris et de Marseille. 


Née en 1926 à Tlemcen, en Algérie, elle reproduisait les…

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