Redécouvrir l’Évangile… à quatre pattes

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Dans le petit village de Nazareth, où il ne se passe jamais rien, le jeune Bo, âne du meunier, a des rêves de grandeur : il espère bien un jour pouvoir porter un roi sur son dos. Autant dire qu’il rêve… Et pourtant, le voilà qui croise la route d’une certaine Marie et de son époux Joseph, qui vont l’entraîner malgré eux dans une étonnante aventure. Tel est le point de départ du film d’animation l’Étoile de Noël. (On ne vous révèle pas la fin, mais vous ne devriez pas avoir trop de mal à deviner de quoi il retourne).


Ces animaux qui ont la parole


Quand on y pense, c’est un comble : l’âne de la Nativité, l’un des plus célèbres animaux de la tradition chrétienne – avec son fameux compère le bœuf – n’est même pas dans l’Évangile ! Les deux ne doivent leur place de choix qu’à un apocryphe, ainsi qu’à une tradition appuyée par un certain François d’Assise lorsqu’il met en scène une crèche vivante en 1223. Pourtant, l’âne et le bœuf constituent depuis longtemps – avec les moutons et les chameaux des mages – une porte d’entrée privilégiée pour les enfants dans ce mystère. « C’est un excellent prétexte pour accrocher l’attention », analyse Bénédicte Delelis, qui signe avec Éric Puybaret le très bel album l’Évangile raconté par les animaux (Mame). « L’animal convoque tous les sens de l’enfant : son envie de toucher, d’entendre, de ressentir… Il peut aussi provoquer le rire, par son côté décalé. »


Dans son ouvrage, elle donne ainsi la parole non seulement aux bestioles qui croisent réellement la route du Christ (l’âne des Rameaux, le coq qui souligne l’abandon de Pierre) mais aussi ceux, plus nombreux, qui peuplent les paraboles : brebis perdue, renard, chameau, moineau… Une façon très concrète de revisiter ces épisodes, à travers un double regard : celui de l’animal qui s’interroge sur cet homme hors du commun, et celui de Jésus qui contemple la Création. « C’est aussi l’occasion de faire entendre simplement la Parole de Dieu, qu’elle se grave ainsi dans l’imaginaire et le cœur de l’enfant. Qu’en voyant une poule protéger ses petits, il se souvienne de Jésus qui dit : “Ah ! Jérusalem… Combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes…” C’est très concret ; et d’ailleurs c’est exactement ce que fait le Christ avec nous ! »


Un univers familier


Un parti pris de fidélité à l’Écriture qui est aussi celui de l’Étoile de Noël. Tout en brodant une aventure palpitante dans les à-côtés du texte, le film respecte jusqu’aux dialogues de l’Évangile et permet de redécouvrir de façon vivante et drôle l’épisode de la Nativité. « On s’y promène comme dans un univers familier, confirme Bénédicte Delelis. J’aime aussi particulièrement la fraîcheur et le naturel avec lesquels les humains, Marie et Joseph, sont représentés. » Ou comment la candeur des animaux peut même aider à redonner plus de chair aux personnages de l’histoire sainte.


 


> Pour aller plus loin :


L’Étoile de Noël,

de Timothy Reckart.

États-Unis. Durée : 1h26, tous publics.


L’Évangile raconté par les animaux,

de Bénédicte Delelis et Éric Puybaret.

Mame, 12€.

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