“Bien souvent, la pilule représente un choix par dépit“

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Selon votre enquête, depuis une quinzaine d’années, des milliers de femmes déclarent « arrêter la pilule ». Ce phénomène s’explique-t-il par les scandales en 2013 sur pilules de 3e et 4e génération, qui aggravent chez certaines d’entre elles les risques de thromboses veineuses et artérielles ?


Finalement, le sondage que j’ai réalisé auprès de 3616 francophones de 13 ans à plus de 50 ans et de tous milieux sociaux qui ont pris la pilule montre que les affaires des pilules de 3e et 4e génération n’ont pas eu autant de poids qu’on aurait pu l’imaginer. Seules 17% d’entre elles affirment avoir arrêté la pilule à cause des scandales. La première raison qui les incite à délaisser cette méthode de contraception, ce sont les effets secondaires qu’elle engendre, qui sont bénins en eux-mêmes mais pénibles au quotidien (baisse de libido, migraines, prise de poids, etc.).


Depuis les années 2000, apparaît une nouvelle génération de femmes plus écolo et avertie des risques pour la santé. Elles recherchent une contraception aussi efficace que la pilule mais sans effets néfastes sur leur corps. Aujourd’hui, elles sont en train de défricher de nouveaux chemins et poursuivent un combat loin d’être facile car elles sont très peu entendues et accompagnées. En tout cas, entre 2010 et 2013, nous sommes passés de 50% de femmes qui prennent la pilule en France à 41%, selon l’Institut national d’études démographiques (Ined) et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Un phénomène que l’on peut observer dans de nombreux autres pays Occidentaux.


La pilule correspond à la définition exacte de ce qu’est un perturbateur endocrinien.


Baisse de libido, migraines, nausées, acnés, dépression… On connaissait déjà ces effets secondaires dits bénins de la pilule, mais y a-t-il des risques plus graves ?


La pilule œstroprogestative, que prennent 90% des Européennes, est classée depuis 2005 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) comme cancérigène avéré pour les seins, le foie, le col de l’utérus et les voies biliaires. Ces risques sont qualifiés de faibles. Cependant des scientifiques pointent des biais dans les études qui minimiseraient ces risques et avancent un faisceau de preuves qui tendent à montrer que le potentiel cancérigène de la pilule serait plus élevé qu’on ne le croit.


Concernant les accidents thromboemboliques, sept Françaises subissent chaque jour un problème de santé important à cause de la pilule œstroprogestative (phlébite, embolie pulmonaire) soit 2529 chaque année. Chaque mois, près de deux en meurent et certaines sont handicapées à vie. Enfin, d’autres problèmes se dessinent, étant donné que les hormones de la pilule se stockent dans les graisses de manière persistante et pourraient atteindre le fœtus des femmes qui tombent enceintes quelques mois après l’arrêt de la pilule. Certaines études montrent par exemple que les aberrations chromosomiques augmentent de manière significative quand le bébé est conçu peu de temps après l’arrêt de la pilule.

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