« J’ai la rage » : cet état de tension extrême, caractéristique de l’incertitude adolescente, peut mener à l’impasse et à la destruction ou servir de moteur. C’est aussi un cri qui monte dans une société où l’individu, chargé de se façonner par lui-même, guette sans fin la reconnaissance des autres.
Daniel Marcelli, psychiatre, est président de la Fédération nationale des écoles des parents et des éducateurs. Il est aussi vice-président de la Société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et disciplines associées.
Pourquoi vous être intéressé à cette jeunesse « enragée » ?
Le mot de « rage » revient sans cesse dans les constats cliniques et le discours médiatique. Il y a 40 ans, on ne disait pas : « J’ai la rage », mais : « Je suis en colère contre mon père, contre la société… » La rage diffère de l’émotion, car elle précède la rencontre…