“La NASA de la low-tech”: l’expédition Nomade des mers démarre son tour du monde

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    Le Nomade des mers a largué les amarres du port de Concarneau pour un tour du monde autour des low-tech - Ph. © Fiorenza Gracci

Le Nomade des mers a largué les amarres du port de Concarneau pour un tour du monde autour des low-tech – Ph. © Fiorenza Gracci

Qu’ont en commun les éoliennes, les vers de farine, les réchauds à économie de bois, l’hydroponie et les poules ? Ils sont tous présents à bord du Nomade des mers, un catamaran pas comme les autres, qui a pris la mer mardi soir à Concarneau (Finisterre) pour une expédition autour du monde.

A son bord, trois habitants —plus un skipper, le navigateur Roland Jourdain— qui ont relevé un triple défi : vivre en autonomie grâce aux “low-tech”, découvrir de nouvelles applications autour du globe et les répertorier sur une plateforme ouverte à tous.

Les low-tech : simples, écologiques, géniales

“Low-tech” ? Par opposition à la high-tech, ces technologies visent à répondre par des moyens simples et écologiques à des besoins de base : se nourrir, boire, se chauffer, produire de l’énergie… Contrairement aux high-tech, elles sont faciles à fabriquer, demandent peu de compétences et de matériaux, tout en permettant de grandes économies de ressources et d’énergie. Et surtout, elles sont potentiellement utiles à des millions de personnes autour de la planète qui manquent de moyens.

“Notre objectif, c’est de devenir la NASA des low-tech !, annonce Corentin de Chatelperron, ingénieur et capitaine du bateau. Avec cette expédition, nous comptons à la fois partir à la découverte des technologies que les bricoleurs ont inventé aux quatre coins du globe et en tester un maximum pour notre vie en autonomie sur le bateau”.

Restée à terre, une équipe se chargera de centraliser les modes d’emploi des low-tech abordées par l’équipage, et de mettre à disposition librement sur le site Low-tech lab des tutoriels pour expliquer comment les fabriquer chez soi.

Corentin dresse la grand'voile du Nomade des mers - Ph. © Fiorenza Gracci

Corentin dresse la grand’voile du Nomade des mers – Ph. © Fiorenza Gracci

 

La fiche technique du Nomade des mers, catamaran low-tech.

La fiche technique du Nomade des mers, catamaran low-tech (CLIQUEZ POUR AGRANDIR).

Première phase de la navigation : 15 escales et 18 mois, soit un demi-tour du monde qui mènera le Nomade des mers jusqu’en Malaisie, en passant par le Brésil, l’Afrique du Sud et l’Inde.

Le défi de l’autonomie : serre, poules, insectes

Tout au long de ce périple, l’équipage vivra en autonomie sur ce catamaran de 14 mètres. Concrètement, qu’est-ce que ça veut dire ? Pour s’alimenter, le bateau-laboratoire est équipé de tout ce qu’on fait de mieux en low-tech.

Sur le pont, dans une serre hors-sol cultivée en hydroponie (irrigation goutte à goutte) et aéroponie (gouttelettes très fines pulvérisées sur les racines), pousseront des plantes vertes sélectionnées attentivement par l’ethnobotaniste Jean-Pierre Nicolas, de l’association Jardins du monde. “Des légumes feuilles à la pousse rapide, riches en vitamines, minéraux et protéines et présents naturellement sous les tropiques, énonce-t-il : bettes tropicales, pourpier, amarante… et des herbes aromatiques pour l’assaisonnement”.

Dans la cale, un empilement de bacs remplis de farine contient une excellente source de protéines animales : les vers de farine ! Ces larves de ténébrions, alimentées par les déchets des légumes dans leur vivarium, en contiennent 60 % ! Et pour varier les plaisirs, un poulailler a été aménagé à l’arrière du catamaran, embarquant quatre vaillantes poules bretonnes sélectionnées parmi les meilleures pondeuses. Le menu prévoit également des provisions de céréales et des légumineuses emportées à bord depuis la France, et sera enrichi au fur et à mesure des aliments locaux récoltés lors des escales et plantés dans la serre.

Quatre poules pondeuses entament leur premier tour du monde – Ph. © Fiorenza Gracci

Quatre poules pondeuses entament leur premier tour du monde – Ph. © Fiorenza Gracci

L'arrière du bateau (avant l'installation de la serre), montrant le réchaud. Ph. © Fiorenza Gracci

L’arrière du bateau (avant l’installation de la serre), montrant le réchaud. Ph. © Fiorenza Gracci

Enfin, pour cuisiner, un réchaud à économie d’énergie appelé TLUD est placé sur le pont : il réduit de 5 fois la consommation de combustible ! On peut l’alimenter par du charbon, aussi bien que par des biomasses sèches, comme du petit bois, des déchets verts…

Après une dizaine de jours de navigation, le Nomade des mers fera une première escale au Maroc. La suite de l’aventure et de la description de la vie à bord bientôt sur ces ondes…

—Fiorenza Gracci

 

> Pour en savoir plus :

 

> Découvrez l’équipage :

 

> Lire aussi dans les Grandes Archives de S&V :

S&V 1179 - aeroponie

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