Thérèse Hargot : "Aujourd’hui, la norme c’est le devoir de jouissance"

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Qu’est-ce qui a changé ces trente ou vingt dernières années dans la sexualité des jeunes ?

La génération de 68 a vécu une période qui devait être très grisante : elle s’est affranchi des interdits. Les « tabous » ont été levés. Par la suite, les jeunes ont donc grandi dans une société où il n’y avait plus vraiment d’interdits ni de limites. Cela a généré chez eux un sentiment d’angoisse dans le champ de la question affective et sexuelle. On a donc une génération qui ne respire pas le sentiment de liberté de la génération précédente : la sexualité est devenue un champ anxiogène, ce qui montre d’ailleurs qu’il y a une quête existentielle qui se joue dans la question sexuelle. Cette génération a toujours un rapport normatif à la sexualité, mais aujourd’hui, la norme s’est renversée : c’est le devoir de jouissance. Nous sommes encore dans une société extrêmement normative et les jeunes ne sont pas plus libres qu’on ne l’était à l’époque, mais la norme n’est plus donnée par l’Eglise, elle est donnée par l’air du temps, et notamment la culture pornographique, qui s’impose dès le plus jeune âge…

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