Combien de temps peut-on survivre dans une eau glacée ?

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Si on vient à tomber dans une eau glacées (ici, en Alaska), la perte de chaleur est très rapide. - Ph. Paxson Woelber / Flickr / CC BY 2.0

Si on vient à tomber dans une eau glacées (ici, en Alaska), la perte de chaleur est très rapide. – Ph. Paxson Woelber / Flickr / CC BY 2.0

Pas plus de 45 minutes dans une eau à 3 °C quand le corps est nu, 30 minutes dans une eau à 0 °C, et seulement 10 minutes dans une eau gelée en surface (−3 °C), comme dans les eaux arctiques.

Cette faible résistance est due à notre homéothermie. L’homme doit en effet conserver sa température interne à peu près stable, autour de 37 °C. Comme l’eau est un milieu très conducteur, l’échange thermique entre elle et le corps est considérable : environ 25 fois supérieur à celui de l’air.

L’eau glacée absorbe notre chaleur à la fois par conduction et convection

A cette conduction s’ajoutent des pertes calorifiques par convection. Une partie de la chaleur corporelle est ainsi transférée à l’eau. Mieux vaut donc rester immobile pour éviter que la couche d’eau en contact avec le corps ne se renouvelle et accentue davantage les pertes.

En outre, plus la couche de graisse sous-cutanée est épaisse et moins la surface corporelle est grande, plus les pertes par convection sont réduites. En clair, pour résister dans une eau très froide, mieux vaut être petit et enrobé !

Mais dans tous les cas, l’entrée dans l’eau glaciale provoque un choc thermique qui bloque la respiration : on parle de souffle coupé. Parallèlement, les artères se compriment pour maintenir la chaleur autour des organes vitaux. Le cœur doit alors battre plus vite pour pomper la même quantité de sang. L’organisme lutte et tente de se réchauffer en frissonnant.

Risque de noyade et d’hypothermie

Au bout de 5 à 15 minutes, les extrémités, qui ne sont plus correctement irriguées, se refroidissent et s’engourdissent, l’activité des muscles étant considérablement ralentie par le froid. La noyade menace…

Au bout de 30 minutes dans l’eau glaciale, la température interne tombe sous les 35 °C et le corps est en hypothermie. C’est ici le seuil critique. Dès lors, l’eau froide peut tuer en endormant l’organisme. Car peu à peu, le rythme cardiaque ralentit.

Des troubles de la conscience surviennent en deçà de 32 °C et les pupilles se contractent. Sous les 30 °C, le corps plonge dans le coma, la respiration est lente et la tension très faible. Sous les 28 °C, c’est l’arrêt cardiaque.

–K.J.

D’après S&V Questions-Réponses n°14

 

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  • Vive les cellules graisseuses !S&V n°1165 (2014). De la régulation de l’appétit à celle de la température, en passant par les défenses immunitaires, le tissu adipeux est bien plus qu’une simple réserve d’énergie.

S&V 1165 - graisse

  • Quand l’homme dépasse ses limites S&V n°929 (1995). A travers les océans et les Pôles, certains réalisent des exploits d’endurance en repoussant les limites de l’organisme. Face au froid, à la faim, à la mer… comment réagit le corps humain ?

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