Le ciel du mois de janvier 2016

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Ciel janvier 2016Ce début d’année nous offre un très beau et rare spectacle : le passage d’une comète dans le ciel… Si la comète Catalina n’est pas perceptible à l’œil nu, elle est bien visible dans des jumelles, où elle apparaît comme un pâle fuseau argenté. Les photographes l’enregistrent facilement, et révèlent les deux immenses queues développées par la comète lors de son passage auprès du Soleil, le 15 novembre 2015, à seulement 122 millions de kilomètres.
La comète C/2013 US10 Catalina a été découverte en octobre 2013 à l’observatoire de Catalina, sur les hauteurs de Tucson, Arizona. Depuis lors, elle se rapproche du Soleil et a déjà été étudiée par les astronomes au cours des années 2014 et 2015.
S’élevant progressivement au dessus de l’horizon est depuis le début décembre, elle s’éloigne de notre brillante étoile et est désormais haut dans le ciel, aux confins des constellations du Bouvier et de la Grande Ourse. Elle sera au plus près de la Terre le 17 janvier 2016, à quelques 108 millions de kilomètres.

La comète Catalina, photographiée le 6 décembre 2015. La comète, après son passage auprès du Soleil le 15 novembre 2015, développe deux immenses queues, l'une de gaz, en bleu, l'autre de poussières. Photo Brian D. Ottum.

La comète Catalina, photographiée le 6 décembre 2015. La comète, après son passage auprès du Soleil le 15 novembre 2015, développe deux immenses queues, l’une de gaz, en bleu, l’autre de poussières. Photo Brian D. Ottum.

La comète Catalina sera probablement suivie par les astronomes jusqu’au mois de mars prochain, puis elle deviendra trop faible et trop froide : ses deux queues vont progressivement s’estomper.
Si le passage d’une comète trouble un instant l’harmonie des sphères, le ciel d’hiver, quant à lui, demeure immuable, au moins à l’échelle d’une vie humaine.
Et en janvier, l’astre qu’il ne faut pas manquer de découvrir, c’est la nébuleuse d’Orion.
Perceptible à l’œil nu comme une petite tache laiteuse au cœur de la constellation d’Orion, la nébuleuse, dite M 42 par les spécialistes, est connue depuis la plus haute antiquité et observée au télescope par les astronomes depuis quatre siècles. Distante de près de 1500 années-lumière, la nébuleuse d’Orion existe depuis plusieurs centaines de milliers d’années.

La nébuleuse d'Orion, photographiée en décembre 2015 en pleine agglomération parisienne. 600 images, posées chacune pendant 4 secondes, à 2500 ISO, avec un appareil photo numérique fixé au foyer d'un petit télescope d'amateur de 150 mm de diamètre et 1800 mm de focale ont été prises puis fusionnées à l'aide d'un logiciel de traitement d'images astronomiques, DeepSkyStacker. Traitement d'image, Frédéric Tapissier, photo S/Brunier.

La nébuleuse d’Orion, photographiée en décembre 2015 en pleine agglomération parisienne. 600 images, posées chacune pendant 4 secondes, à 2500 ISO, avec un appareil photo numérique fixé au foyer d’un petit télescope d’amateur de 150 mm de diamètre et 1800 mm de focale ont été prises puis fusionnées à l’aide d’un logiciel de traitement d’images astronomiques, DeepSkyStacker. Traitement d’image, Frédéric Tapissier, photo S/Brunier.

C’est l’un des plus grands nuages gazeux de la Galaxie. Elle s’étend sur une cinquantaine d’années-lumière, et sa masse équivaut à celle de centaines de soleils.
Dense, brillante, colorée, la nébuleuse est pourtant essentiellement vide : elle ne compte que quelques centaines d’atomes par centimètre-cube… C’est l’accumulation du gaz – de l’hydrogène, de l’hélium, de l’oxygène, etc – sur des milliers de milliards de kilomètres, qui donne l’impression trompeuse que ce milieu est dense comme le brouillard d’une matinée d’hiver.
Ce sont les étoiles massives qui naissent en son sein qui illuminent la nébuleuse, au centre de celle-ci se trouve un groupe de jeunes étoiles supergéantes, le Trapèze d’Orion, qui brillent chacune comme cent mille soleils.
La nébuleuse d’Orion est tellement lumineuse qu’elle est perceptible à l’œil nu, même en pleine ville, même au clair de Lune. Sa forme d’oiseau aux ailes déployées commence à être perceptible dans des jumelles ou de petits instruments d’amateurs, et de grands télescopes offrent de ce joyau céleste des images colorées, brillantes et contrastées ; une observation inoubliable…

Serge Brunier

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