Quel sens donnez-vous aux vacances ?
Elles renvoient à « vacant », c’est à dire au fait d’être disponible, inoccupé. Lors de cet entre-temps, nous ne laissons la place à rien d’autre qu’à l’être : affranchis des personnages sociaux qui conditionnent notre statut durant l’année – souvent définis en fonction de notre profession –, l’identité profonde a enfin un espace pour surgir. En outre, l’hyperactivité de l’année peut nous faire oublier qui nous sommes vraiment. En cela, les vacances sont potentiellement déstabilisantes, et particulièrement lorsqu’il s’agit de retrouvailles en famille.
Pourquoi ?
Car le retour sous le toit familial – dans le cas où elles se font chez les parents -les enfants, devenus adultes, vivent une régression. Les schémas relationnels sont en effet empreints des rôles inscrits depuis la petite enfance, entre parents/enfants, frères/sœurs, et ce quel que soit l’âge. Le rang dans la fratrie revient au galop lors de ce temps, avec par exemple l’aîné qui va reprendre les rênes pour imposer ses envies. Tout ce processus se joue de manière inconsciente. Ces rôles au sein de la famille transpirent d’ailleurs dans vie en société: nous le calquons au sein de nos groupes amicaux et professionnels.
Quels conseils donneriez-vous pour que les vacances en famille se déroulent le plus sereinement possible ?
Déjà reconnaître l’inéluctable ambivalence des sentiments au sein de la famille que nous retrouvons lors des réunions familiales prolongées. Joie et tension, espoir et déception face à une famille finalement pas si parfaite que ça… ces sentiments contradictoires sont tout à fait naturels et plus les relations sont intimes, plus ils se font sentir. L’essentiel est également de respecter l’autre dans sa différence, de reconnaître dans l’altérité une source de richesse plutôt qu’un sujet de conflit.
A lire :
Frères et sœurs pour la vie. L’empreinte de la fratrie sur nos relations adultes, de Lisbeth von Benedek. Editions Eyrolles, juin 2013.